L'Algérie "s'est beaucoup développée" en matière de promotion des droits de l'homme, a affirmé mardi à Alger la commissaire en charge des activités de promotion en Algérie des droits de l'homme, auprès de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), Zainabo Kayitesi Sylvie. "Nous avons constaté beaucoup de développements en matière de promotion des droits de l'homme en Algérie. Nous avons relevé que des efforts ont été consentis par rapport à la mission que nous avions effectuée en décembre 2009", a déclaré Mme Kayitesi lors d'une conférence de presse animée au siège de l'APS, au terme d'une mission effectuée par une délégation du CADHP en Algérie du 13 au 21 décembre. Mme Kayitesi, également, présidente du groupe de travail sur la peine capitale en Afrique, a souligné que la promotion des droits de l'homme n'est pas uniquement l'affaire du gouvernement mais, aussi, celle de la société civile. Relevant que des "améliorations" ont été constatées dans les différents endroits visités par la délégation du CADHP, notamment la prison d'El Harrach, un commissariat de police à Birtouta, un centre d'accueil des femmes en détresse à Bousmail, elle a indiqué que "ces efforts devront être poursuivis pour régler le problème du surpeuplement dans les prisons". A ce sujet, Catherine Dupe Atoki, rapporteur spécial sur les prisons et les conditions de détention en Afrique et présidente du Comité sur la prévention de la torture, des traitements inhumains, cruels et dégradants, a précisé que la prison visitée (El Harrach), présente un surpeuplement car, a-t-elle expliqué, cet établissement abrite 2900 détenus alors que sa capacité est de 2100 détenus. Mme Atoki a, cependant, noté que les autorités algériennes "sont à pied d'oeuvre pour régler ce problème", grâce à la construction de 81 prisons, dont 2 ont été déjà réceptionnées et 13 le seront bientôt. Elle a exprimé, à cet égard, sa satisfaction des efforts déployés par le gouvernement pour améliorer la situation des détenus les qualifiant de "remarquables". Elle a rappelé que la question de la surpopulation carcérale est une "préoccupation majeure" en Afrique. Mme Atoki a soulevé, en outre, la préoccupation de la délégation du CADHP par rapport à la question de la peine de mort qui n'a pas été encore abolie en Algérie, ainsi que le problème de la durée de la détention préventive. L'Algérie n'a pas aboli la peine capitale mais elle observe depuis 1993 un moratoire sur l'exécution de cette peine. S'agissant de la question de la torture, elle a indiqué que la CADHP note que "l'Algérie est l'un des rares pays africains à avoir criminalisé la torture", saluant, à ce effet, "les mesures prises en vue de l'éradication de cette pratique". De son côté, Soyata Maiga, commissaire et rapporteur spécial des droits des femmes au sein de la CADHP, a mis en exergue les efforts déployés par l'Etat algérien en matière de scolarisation des filles, en particulier au niveau secondaire et universitaire, et la présence "importante" des femmes dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de la justice. Elle a salué, à cette occasion, la volonté politique qui existe "au plus haut niveau" sur cette question et qui s'est traduite par une révision constitutionnelle "en faveur d'une plus grande représentation des femmes aux postes électifs". Elle a relevé, aussi, les "avancées" réalisées dans le domaine des droits de la famille, à travers l'amendement du Code de la famille. "La relecture du Code de la famille doit être poursuivie en vue d'éliminer progressivement toutes les dispositions discriminatoires qui y sont contenues à l'égard de la femme et de la fille", a-t-elle préconisé. "Des campagnes de sensibilisation et d'information des populations, en particulier des femmes, sur les réformes législatives, les politiques et les programmes, doivent être renforcées, en collaboration avec les organisations de la société civile", a ajouté le rapporteur spécial de la femme du CADHP.