Le développement économique, la relance de la croissance, l'amélioration des conditions de vie des citoyens seront mercredi au menu de l'intervention du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant le Conseil de la nation pour répondre aux préoccupatiopns des membres de ce Conseil sur la Déclaration de politique générale du gouvernement, présentée dimanche. Le bilan d'activités du gouvernement couvre la fin du programme quinquennal 2005-2009 et le lancement du second (2010-2014), qui prévoit une très confortable enveloppe budgétaire de 256 milliards de dollars, soit près de 156 milliards de dollars (11.534 milliards de dinars) d'investissements publics "neufs", et 130 milliards de dollars (9.700 milliards de dinars) pour l'achèvement de projets du programme quinquennal 2005-2009. Dans son exposé, M. Ouyahia avait souligné que "le rétablissement de la sécurité et l'instauration de la concorde civile, puis de la réconciliation nationale, constituent les réalisations fondamentales de notre pays durant cette décennie". Il a soutenu également que "le terrorisme a été vaincu grâce à l'engagement exemplaire de l'Armée nationale populaire, des forces de sécurité et des citoyens volontaires", un engagement qui, a-t-il dit, a été "conforté par le choix du peuple pour la paix et la réconciliation nationale que le gouvernement s'est attelé à mettre en oeuvre fidèlement". Le Premier ministre a affirmé, dans ce contexte, que le doublement des effectifs de la Police et de la Gendarmerie nationales et la densification de leur déploiement complémentaire à travers le pays "ont permis de faire reculer la criminalité de plus de 30 % en quatre années". Abordant le thème de la consolidation de l'Etat de droit, il a rappelé qu'il a été le premier chantier ouvert, il y a dix années, à travers la réforme de la justice, avec comme objectifs le renforcement de la protection des droits et libertés et le raffermissement de la protection du patrimoine public et de l'intérêt général. Le chef de l'exécutif a, en outre, mis en exergue les nouvelles dispositions législatives relatives à la lutte contre la corruption, à la répression du trafic des changes et au renforcement du rôle de la Cour des comptes, notamment. Le premier ministre a évoqué, aussi, la réforme du service public, rappelant que "d'importantes ressources sont consacrées dans le programme quinquennal d'investissements publics" pour la modernisation de l'administration et le renforcement du rôle des collectivités locales. Quant aux conditions de vie de la population, Ouyahia a affirmé qu'elles ont été "profondément redressées" au cours de la décennie qui s'achève par l'amélioration de la prise en charge sanitaire et la préservation du droit à la santé pour tous. Au volet de l'éducation nationale, il a mis l'accent sur la "forte progression" des résultats pédagogiques, la tendance "accrue" vers les sciences exactes et la généralisation de l'enseignement de l'informatique, insistant sur les progrès réalisés par l'université et sa réforme "profonde". Sur le plan économique, M. Ouyahia a affirmé que le développement économique national "doit d'abord compter sur les potentialités locales, publiques et privées", tout en soulignant que l'Algérie dispose d'atouts importants pour réaliser elle même son développement économique. "L'Algérie n'a pas besoin de privatiser pour assurer les équilibres de ses finances publiques", avait-t-il affirmé. Le chef de l'exécutif a relevé également la nécessité de "démultiplier" la participation de la sphère économique pour relancer la croissance, dans la mesure où la dépense publique d'investissements "ne sera pas toujours récurrente". Il a appelé, à cet égard, le capital privé national à s'engager davantage dans l'investissement productif, la création de richesses et d'emplois, et la participation à la croissance. L'économie nationale constitue une "source de souveraineté et sa protection est un devoir collectif et non pas une simple question de lois", a-t-il encore estimé. Les débats après le passage du Premier ministre au Conseil de la nation ont été une occasion pour les membres du Conseil de faire part des préoccupations liées au développement local, notamment dans les domaines de l'habitat, de l'agriculture, des travaux publics et d'exprimer des inquiétudes quant au phénomène de l'émigration clandestine, ''la harga", du chômage et les réévaluations financières de projets, et les sommes qu'elles coûtent au Trésor public. Pas moins de 96 membres du Conseil de la nation ont participé au débat général. Achevés lundi, à la faveur de l'intervention des présidents des groupes parlementaires, les travaux du Conseil de la nation reprendront mercredi avec les réponses très attendues du Premier ministre. M. Ouyahia est attendu sur des questions aussi importantes que la bonne gouvernance, la lutte contre le terrorisme, la corruption, le chômage, l'emploi de jeunes, la relance de l'industrie, l'émigration clandestine ou les perspectives de développement économique.