Définition d'une aire protégée : // « Un espace naturel est un patrimoine reconnu et délimité par la puissance publique comme un territoire contenant seuls ou en association, des milieux naturels dont la protection et la gestion, dans le cadre des décisions d'aménagement du territoire, sont déclarées d'intérêt public pour une transmission du patrimoine naturel aux générations suivantes » Aissa LAABED à coté d'un plant de cèdre Djebel Touggert. Le parc National de Belezma se situe sur la partie orientale de l'Algérie du Nord. Il fait partie d'une entité biogéographique très particulière où des curiosités botaniques sont d'un intérêt scientifique certain. Il occupe une partie boisée du massif montagneux du Belezma qui se situe à l'extrémité Ouest du Mont Aurès dans l'Est Algérien.Il correspond à un chaînon montagneux très accidenté marquant le début du massif des Aurès et s'étend sur des zones montagneuses de hautes et moyennes altitudes (Djebel Tichaou 2136 m , Djebel Tuggurt 2090m , Djebel Kasserou 1641m , et Djebel Maâguel 1500m ) .Les Monts de Belezma sont caractérisés par un relief très tourmenté, avec des vallées très étroites et des pics culminants jusqu'à 2136 m d'altitude ( Djebel Tichaou )et 2178 m ( Djebel Refaâ ). Les richesses naturelles du Parc National de Belezma : D'une superficie de 26.250 hectares, l'aire protégée renferme l'une des plus belles forêts de cèdres (Cedrus atlantica) de l'Algérie qui connaît quelques difficultés accentuées surtout depuis 2003 dues aux changements climatiques (dépérissement massif).On signale de nombreuses espèces floristiques et faunistiques d'importance nationale et internationale. Faune : Invertébrés : L'inventaire des espèces terrestres et aquatiques d'invertébrés est à peine ébauché, exception faite pour la classe des INSECTES. Ces derniers sont au nombre de 241 recensés jusqu'à ce jour dont 13 sont protégés à l'échelle nationale. Reptiles et Amphibiens : 19 reptiles et 02 amphibiens sont présents au niveau du parc national de Belezma, parmi lesquels deux (02) espèces protégées en Algérie à savoir : le caméléon commun (Chamaeleo chamaeleo ) et la tortue grecque (Testudo greaca) qui figure en annexe II de la convention pour le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (C.I.T.E.S). Mammifères : La faune mammalienne sauvage comprend 18 espèces dont 09 sont protégées à l'échelle nationale, avec 02 espèces figurant sur la liste du C.I.T.E.S (le lynx caracal Felis caracal en annexe I et le porc-épic Hystrix cristata en annexe III). Oiseaux : Plus de 106 espèces aviaires ont été recensées au niveau du parc national de Belezma dont 35 figurent sur la liste des espèces protégées en Algérie. Sur les 35 espèces protégées, il existe 21 rapaces diurnes et nocturnes parmi lesquels 18 figurent sur la liste du C.I.T.E.S en annexe II et une espèce en annexe I. Il s'agit du faucon pèlerin (Falco peregrinus). Flore : Les relevés partiels de la végétation effectués depuis 1987 sur les différents habitats du parc national de Belezma ont permis d'établir une liste provisoire de 447 espèces. Elles représentent 14 % du potentiel national recensé qui est de 3162 plantes. Certaines particularités floristiques du parc national de Belezma sont à souligner. Nous notons ainsi d'abord dans cet inventaire la présence : espèces rares à rarissimes et endémiques dans la région telles que : la campanule d'Aurasie (Campanula aurasiaca) à Djebel Touggert. (Centauria alpina) à Djebel Bordjem et (Romulea Vallantii) à Refâa. Plantes joignant la beauté à l'intérêt botanique telles que les Orchidées. On cite les rarissimes Epipactis helliborine , l'orchis de robert (barlia robertina), ophrys lutea. Curiosités botaniques : Les uniques peuplements du Grand Houx (ilex aquifolium) et le chèvrefeuille étrusque (lonicera etrusca) dans les massifs des Aurès. l'unique cédraie sur dalle rocheuse renfermant des sujets dépassant les 300 ans. l'existence de quatre (04) arbrisseaux de Cèdre de l'Himalaya (Cedrus deodora) Et pour les espèces dites inférieures, sur une potentialité de 300 genres, il est intéressant de noter la détermination et l'identification de 29 espèces de champignons parmi eux émerge le Tricholome (tricholoma calligatum). Un patrimoine archéologique et culturel unique : Le parc renferme des sites qui ne sont jusqu'à maintenant pas tellement connus. Ce sont des grottes sur le versant Nord du Djebel Tichaou qui méritent de sérieuses investigations. Des sites archéologiques très importants se localisent tout autour du parc de Belezma et même en son sein. A titre d'exemple on cite le Mausolée des Rois numides (Le MEDRACEN) situé au Nord -Est des limites du parc à environ 5 km. Lors de trois passages au MADRACEN en 1969 et 1970 d'un auteur français, Molinier –Viole et un préhistorien Gabriel Camps, une découverte de poutres de cèdres à l'intérieur du monument est mise à jour. Le Madracen est le plus grand monument punique encore subsistant en Afrique du Nord datant de plus de 200 ans avant .J.C. C'est le meilleur témoin de la période de l'existence de la cédraie de Belezma. Les ruines romaines de Zana (Diana Veteranorum) et celles ensevelies de Lambiridi, le fort byzantin de Ksar Belezma, les peintures rupestres de Tirchiouine, pour ne citer que ces repères sont de véritables trésors à mettre au service du tourisme durable. La gestion : Les Parcs Nationaux en Algérie représentent une richesse hétérogène, nécessitant malgré tous les efforts des techniques d'appui puissantes et des financements spéciaux. Le Belezma ,malgré les contraintes de tendances naturelles et les difficultés conjoncturelles ,demeure « un moteur pour le développement local » , il est un exemple vivant des aires protégées reposant sur une diversité biologique très spécifique. Sa protection est basée sur l'intégration de la population riveraine dans ses programmes d'action (distribution des plants fruitiers, des ruches, amélioration foncière, emploi dans les travaux surtout forestiers...) pour augmenter son niveau de vie et ensemencer l'idée de la protection et du respect de l'environnement par le biais de la sensibilisation et la vulgarisation. Une stratégie qui reste toujours périodique et nécessite une diversification des sources de financement pour établir un plan de protection solide et durable. L'avenir du parc national réside dans sa « zone d'influence immédiate» qui contient des atouts touristiques inédits, des sites archéologiques et historiques d'une valeur inestimable, lui conféreront tacitement une dimension et orientation culturelle. Les perspectives : L'expérience acquise au cours de deux décennies de gestion du Parc National de Belezma et les résultats de la stratégie menée jusqu'à ce jour en matière de protection, de programmes au profit des populations riveraines et de sensibilisation, doit être extrapolé à la partie proposée pour l'extension. A long terme, la cédraie de Refâa peut être rétablie par reconstitution et diminution de la pression humaine. Ce rétablissement ne se limite pas uniquement au Cèdre de l'Atlas, mais concernera également tout son cortège floristique caractéristique et toute la faune qui y vit. A moyen terme, la zone peut être un pôle d'attraction touristique surtout qu'elle offre de multiples atouts naturels et historiques qui ne demandent qu'à être valorisé. A court terme, le Parc National de Belezma peut d'ores et déjà aider les riverains par des actions d'éco-développement. Son savoir-faire dans ce domaine est à mettre à profit, car la nouvelle donne humaine est prise en considération dans les nouveaux concepts de la protection de la nature et la gestion des aires protégées. Les zones de Refâa , de Mestaoua et les Zones Humides limitrophes sont stratégiques pour le devenir du Parc National de Belezma et la conservation de ses richesses naturelles. Le projet relatif à l'extension du Parc National de Belezma peut se définir comme étant un territoire d'un haut intérêt biologique géographique dans lequel des mesures doivent être prises pour protéger le milieu en harmonie avec les aspirations de la nouvelle approche par écosystèmes et les spécificités sociales, culturelles et économiques des populations. Les sacrifices tant déployés pour asseoir un mode de gestion qui tienne compte des aspirations des populations riveraines seront –ils soutenus et continus pour conforter et consolider le parc national dans sa démarche qui jusqu'ici a donné d'excellents résultats concrets sur le terrain ? Cette aire protégée tendra-t-elle vers un véritable parc national comme il en existe un peu partout dans le monde ou demeurera-t-elle seulement comme une forêt ordinaire comme on a toujours voulu lui assigner les objectifs ! Les jours très prochains nous renseignerons. A chacun de faire sienne cette pertinente pensée de GIACOBBI) : ” Le Parc réussi est celui où le présent et le futur font bon ménage, où il y'a harmonie entre la nature et l'homme, entre le beau et l'utile”. AISSA LAABED ... Conservateur Général des forêts ... Actuellement Formateur à l'I.T.E.F de Batna. Ancien et premier directeur du Parc National de Belezma . Ancien directeur du Projet Agro-Sylvo-Industriel des Aurès (Beni-imloul). Ancien directeur de l'Office National des Travaux Forestiers à Batna. Chef d'antenne du Bureau des Etudes et la Planification du MDN/HCSN à Boussaâda (service national). خلاصة: - الحظيرة الوطنية » بلزمة « تقع في الجزء الشرقي من شمال الجزائر. فهي جزء من التنوع الجغرافي الخاص جدا أين توجد فيها نباتات ذات أهمية علمية كبيرة بمساحة 26.250 هكتارا ، والمناطق المحمية واحدة من أجمل غابات الأرز (cedrus atlantica) في الجزائر التي تعاني حاليا بعض الصعوبات خصوصا منذ عام 2003 بسبب تغير المناخ (الانخفاض الهائل في نوعية الأرز) . وهناك تقارير كثيرة عن النباتات والحيوانات التي لها أهمية وطنية ودولية. - حمايتها تقوم على التكامل بين السكان المجاورين في برامج عمل (توزيع الأشجار المثمرة و بعض النباتات، خلايا النحل، تحسين الأراضي و توفير الشغل في مجال الغابات… الخ) لهدف تحسين مستوى المعيشة وغرس فكرة حماية واحترام البيئة من خلال عمليات التحسيس والإرشاد. إذن » بلزمة « على الرغم من الاتجاهات الطبيعية والصعوبات الظرفية ، لا تزال “محركا للتنمية المحلية” وهي المثال الحي للمناطق المحمية استنادا إلى غاية محددة للتنوع البيولوجي. - الإستراتيجية التي لا تزال تتطلب تنويع مصادر التمويل لوضع خطة لحماية متينة ودائمة. - المستقبل للحظيرة الوطنية يكمن في “منطقة النفوذ الفورية” التي تحتوي على مصدر الجذب السياحي، والمواقع الأثرية والتاريخية من قيمة لا تقدر بثمن،التي تتطلب ضمنيا إعطائها بعدا وتوجيها ثقافيا. - التضحيات المبذولة طوال عشرين سنة هي من اجل أن تأخذ في الاعتبار تطلعات السكان المحليين. هل سيتم الدعم والاستمرار لتعزيز وتوطيد الحظيرة الوطنية في مسيرتها حتى الآن؟ المجهودات التي أعطت نتائج ممتازة على أرض الواقع تلتزم بذلك. وهل هذه المحمية ستمتد نحو الحظيرة الوطنية الحقيقية كما هي موجودة في كل مكان تقريبا في العالم، أو الاستمرار في البقاء فقط باعتبارها الغابات العادية كما أنها دائما تريد بعض الأطراف أن تسند لها هذه الأهداف؟