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Equipe nationale : Djiar se prononce pour le maintien de Saâdane à la tête des Verts
Publié dans Batna Info le 30 - 06 - 2010


Issam Sahraoui
El Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des sports, a annoncé jeudi 8 juillet le soutien des autorités politiques algériennes à l'option du maintien de Rabah Saâdane à la tête de l'équipe nationale. Selon M. Djiar, ce choix s'explique par le parcours positif des Verts, malgré une élimination dès le premier tour de la Coupe du monde.
El Hachemi Djiar, qui s'exprimait en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la nation, a estimé qu'un changement d'entraîneur n'était pas du tout envisagé actuellement. « L'équipe nationale a effectué une bonne prestation au Mondial sud-africain et le ministère est confiant dans la capacité de cette équipe à réaliser des résultats encore meilleurs dans l'avenir à condition de poursuivre le travail réalisé avec constance », a-t-il notamment déclaré.
El Hachemi Djiar a également critiqué les détracteurs de Rabah Saâdane et de l'équipe nationale. « Je dis à ceux qui ont un regard négatif de se tourner un peu vers le passé quand l'équipe nationale était absente des compétitions continentale et internationales », a-t-il dit, en référence à l'absence de l'Algérie des éditions 2006 et 2008 de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) ainsi que du Mondial entre 1986 et 2010.
Avec ce soutien public du ministre de la Jeunesse et des sports, le maintien de Rabah Saâdane à la tête des Verts semble désormais définitivement acquis. Reste à savoir à quelles conditions. Le sélectionneur national acceptera-t-il un renforcement de la barre technique, chose qu'il a toujours refusée ? Le président la FAF aura-t-il le même pouvoir sur la gestion de l'équipe nationale ?
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Pourquoi Madjer ne peut pas être l'entraîneur national
La succession de Rabah Saâdane remet sur la table le débat de qui fait quoi. Au lendemain de l'élimination des Verts du Mondial sud-africain, des langues se sont déliées et de l'encre a coulé, beaucoup
même, pour une question qui semble devenir, par les temps qui courent, une affaire nationale, d'Etat. Rabah Saâdane quittera-t-il réellement le poste de sélectionneur à la fin de son contrat programmée pour ce mercredi 30 juin ?
Juste un rappel pour dire que l'affaire est vraiment sérieuse et qu'une décision à ce propos mérite du temps (ce que la FAF n'aura pas si elle pense renouveler le staff de l'EN). A la fin du match contre les Etats-Unis, Rabah Saâdane interrogé sur son avenir dira que «la décision est dans ma tête et que je donnerai ma réponse au président de la FAF le temps venu». Non sans confier, suite à l'insistance des journalistes à la salle des conférences du Loftus Versfled de Pretoria, qu'il sait bien que beaucoup de gens attendent son départ de la barre technique des Verts. Deux réponses qui ne font qu'une, en fait. La décision de Rabah Saâdane de quitter, ou pas, ses responsabilités techniques de l'EN est prise. Et le président de la FAF est déjà au courant de sa décision. C'est une affaire conclue, comme dirait l'autre. Les deux personnages ont discuté certainement de l'opportunité de poursuivre leur relation de travail bien avant le début de la Coupe du monde, sachant que cette dernière intervient quelque 2 mois avant la reprise des compétitions internationales. L'échéance de septembre prochain (début des éliminatoires de la CAN 2012) ne laisserait aucun répit aux deux responsables. Le patron de la FAF ne peut léguer les destinées de la sélection sur laquelle il a bâti son projet de relance du football national à un nouvel entraîneur même si son nom est Peckerman, Trapattoni ou bien Madjer. Deux mois, c'est d'abord un seul contact qu'aura le nouvel arrivant avec son effectif (à l'occasion du match amical d'août prochain à Alger contre le Gabon), avant la grande aventure prévue à partir de septembre. Les échos que se relaient certains titres de la presse à propos de l'activité menée par le président de la FAF en Afrique du Sud pour dénicher l'oiseau rare ne sont, en fait, que de l'agitation médiatique. Ceux qui pensent que la Fédération algérienne a les coudées franches pour se délester de celui qui a remis le onze national au-devant de la scène et aller chercher un successeur qui peut réussir les challenges à venir, mais qui peut aussi manquer son entreprise, se trompent. Il y va de la stabilité de la fédération. Un autre rappel expliquerait peut-être bien la (nouvelle) façon de gérer du revenant boss de la Fédération algérienne de football. En 2004, au lendemain de la CAN de Tunisie à propos de laquelle beaucoup de gens disent que ç'aurait pu constituer la véritable rampe de lancement de la sélection et du football algérien dans le concert des nations, un «malentendu» a précipité la séparation entre Rabah Saâdane et le premier responsable de la FAF de l'époque, qui n'est que Mohamed Raouraoua. La sortie du cheikh Saâdane, parti se ressourcer au Yémen, a ouvert la porte de sortie du président de la FAF dont le choix portant le recrutement d'entraîneurs belges qualifiés mais pas du tout imprégnés de la culture footballistique et sociologique des Algériens, a conduit le football algérien à ses travers. L'Algérie n'avait jamais connu une traversée du désert comme celle qui a suivi le départ de Rabah Saâdane. L'Algérie a suivi les CAN 2006 et 2008 devant le petit écran. Les leçons gabonaise et guinéenne servaient de plat de résistance au come-back de celui qui a planifié la renaissance avant d'être jeté en pâture.
Local-étranger, le débat stérile
A la veille d'une date tournante dans la carrière d'un monsieur qui a connu ses heures de gloire (et ses déboires) à la tête des Verts mais également en menant des clubs (RAJA de Casablanca et ES Sétif entre autres) vers les cimes, les spéculateurs font le forcing pour obtenir le recrutement de techniciens étrangers affirmés (mais qui ne sont pas non plus prophètes en leur pays) ou bien le retour de quelques anciens sélectionneurs dont la seule carte de visite ne suffira pas à aller chercher le haut niveau que les Algériens ont redécouvert à l'occasion de ce Mondial sud-africain. Les expériences vécues par certains pays voisins ayant opté pour le choix de l'entraîneur étranger resteront gravées dans les mémoires publiques tunisienne et marocaine notamment. Lemerre (qui a dirigé la Tunisie et le Maroc successivement) et Coelho (entraîneur de la Tunisie durant les éliminatoires de la CAN-Mondial 2010) ne sont pas, malgré leur CV bien rempli, parvenus à hisser ces deux nations du football au Maghreb et en Afrique à la phase finale de la Coupe du monde en dépit des moyens colossaux dégagés par les pouvoirs publics. Pour des questions d'ordre sociologique, la piste d'un sélectionneur étranger à la tête des équipes maghrébines n'est plus d'actualité même si le Maroc escompte toujours renaître de ses cendres en s'appuyant sur un coach, le belge Erik Gerets en l'occurrence, dont la réussite en clubs (Marseille et Al Hilal Saoudi) n'est pas évidente en sélection. La piste d'un coach local demeure pour nombre d'observateurs la solution idoine pour relancer ces équipes. D'ailleurs, lors de cette Coupe du monde en Afrique du Sud, la plupart des sélections en réussite sont dirigées par des locaux. Les équipes africaines qui ont légué leur pourvoir technique à des coopérants ont pratiquement toutes accompli un petit tour d'honneur avant de s'éclipser. Le Ghana tient en Milovan Rajevac, ancien adjoint du célèbre Bora Milutinovic qui a emmené plusieurs pays en phase finale de la Coupe du monde (Mexique, Costa Rica, Etats-Unis, Nigeria et Chine), l'exception à cette règle qui fait que l'apport de techniciens étrangers à la tête d'équipes africaines n'est plus indispensable. L'Algérien Rabah Saâdane, qui a qualifié l'Algérie à trois Coupes du monde, dont une dernière (2010) historique puisque intervenant 24 ans après le dernier passage des Verts dans une phase finale, tient la meilleure réponse à cette nouvelle donne : l'Afrique a certes besoin de ses enfants footballeurs formés en Europe mais ne peut se permettre un coopérant aux émoluments extravagants et qui, tout compte fait, ne peut sentir (ni ressentir) la douleur d'un peuple attaché à son équipe de football, comme s'il s'agissait d'une baguette de pain. Saâdane a inculqué à ses joueurs cette appartenance, dont une grande partie a roulé sous les ordres de JMC (Jean- Michel Cavalli) qui aura, à son arrivée en Algérie, cette réponse lourde de sens quand un confrère lui a demandé de présenter son CV : «Mais que représente l'Algérie aujourd'hui dans le giron du football algérien ?»
De la talonnade à la traversée du désert
Une déclaration qui a réveillé certaines consciences. Dont celle de Rabah Saâdane qui s'est exprimé quelques heures après l'humiliante élimination de Ziani et consorts de la CAN 2008, à Alger, face au Sily National de Robert Nouzaret, déclarant que l'EN a été éliminée en raison de l'inadéquation de son plan tactique. Saâdane reprochait à Cavalli de vouloir jouer avec une tactique offensive alors qu'il fallait gérer pour obtenir au moins le nul qui allait assurer la qualification. De telles reproches ont été également au menu de la mise à l'écart de Rabah Madjer de la barre technique de l'EN. Lors de ces deux passages à la tête des Verts Madjer a montré ses limites en la matière. S'il est vrai qu'à cette période, les footballeurs algériens de niveau n'étaient pas légion. Outre les locaux emmenés par Dziri et renforcés par d'ex-éléments formés en Algérie (Saïb, Tasfaout, Ghazi, Saïfi), la sélection comptait des pros de seconde zone (Kraouche, Herchache, Belbey, Mansouri, Akrour, Bradja, etc.) qui, de surcroît, avaient du mal à se libérer de leurs obligations professionnelles au sein de leurs clubs employeurs. La conjoncture exceptionnelle (terrorisme) avait, elle aussi, pesé de son poids sur la stabilité de l'EN qui n'intéressait ni les fans encore moins les sponsors. Mais cela n'était que la face apparente de l'iceberg. Car, avec moins de moyens humains et matériels en sus d'un climat de guerre civile permanent, des pays comme le Liberia et le Rwanda ont réussi à se frayer un chemin parmi le gotha africain. Sous Madjer, la sélection algérienne n'a connu que déboires. Si lors de son premier passage, Madjer a été remplacé par Ali Fergani, suite au résultat nul enregistré par l'EN à Alger contre l'Ouganda (éliminatoires de la CAN 1996), en phase finale de la CAN 2002 au Mali pour laquelle l'ex-star de Porto héritait d'un groupe passablement abordable, les Verts ont connu deux défaites (Nigeria et Mali) et un peu glorieux nul contre le Liberia. Cette annéelà, Madjer n'a pas déchiré son contrat le liant avec la FAF, en direct sur un plateau de télévision, mais a été poussé vers la porte de sortie par Mohamed Raouraoua qui, au lendemain du match amical Belgique-Algérie, l'invitera à quitter ses fonctions en raison de ses déclarations (accordées à FF au lendemain du match France- Algérie) et reproduites six mois plus tard par un quotidien belge Le Soir de Bruxelles, jugées insultantes envers sa personne et l'institution fédérale. Madjer, qui n'était pas à son dernier coup de grisou avec la FAF (en 1988, lors de la CAN du Maroc, il a refusé de rejoindre la sélection en raison d'une sombre histoire d'assurances réclamées par son club espagnol, le FC Valence), venait de faire les frais d'un limogeage déguisé. L'entraîneur Madjer, auquel le ministre Derouaz et le président de la FAF Raouraoua s'entendaient à lui rappeler son bagage limité (absence de diplômes d'entraîneur), repartait dans son coin avant de faire carrière dans un monde (le consulting média) où il ne semble pas, non plus, faire l'unanimité autour de lui, en témoigne la rupture de son contrat avec Al-Jazeera Sports et son recrutement à l'occasion de ce Mondial par une autre chaîne (Al- Arabiya), qui n'a que très peu d'aura sur la scène médiaticosportive arabe. Un retour sur la scène sportive serait en somme illusoire pour celui qui croit toujours que l'histoire s'écrit grâce à une talonnade. Aussi magique soit-elle...
M. B.


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