Imadghassen, presque le même style que celui dudit Tombeau de la chrétienne de Tipasa. Localisé entre Constantine et le village de Timgad à Batna , il est une halte par excellence pour touristes. Ce chantier s'éternise au risque de « coûter » cher à sa... valeur historique. Erigé au sommet d'une terre surélevée, chemin reliant le village de Boumia (daïra d'El-Madher) à la RN3, Medracen, ce mausolée typiquement numide, vieux de plus de 24 siècles a été édifié vraisemblablement à la fin du IIIe siècle avant J-C, attend encore l'opération de sa restauration ,ainsi que ses pierres de taille «éboulées» par le temps. Effectivement, la restauration du tombeau du Medracen, engagée par la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) de la wilaya de Batna, est à l'arrêt depuis des mois. Aucune évolution n'est constatée sur ce chantier. La situation semble ankylosée. L'échafaudage monté à la fin de l'année 2006 pour la réfection du monument semble prendre racine et le chantier de semble avoir été évacué depuis belle lurette. Aux interrogations quant aux raisons de l'arrêt des travaux de réfection ou de remise en état du monument antique, c'est motus et bouche cousue. Les questions restent posées sur cet état des lieux. En absence d'une communication officielle, place aux les rumeurs ! On avance pêle-mêle, manque de budget, non-faisabilité technique de l'opération qui risque de menacer tout l'édifice ou, encore, déficit en spécialistes restaurateur. Dans l'attente d'une hypothétique relance du chantier, le temps semble accomplir son œuvre funeste ; gigantesque et arrogant le Medracen continue, malgré les blessures qu'il porte, à toiser du regard le temps et les hommes. Tel un mutilé de guerre, Medracen attend qu'on le débarrasse de ses pansements, que sont ces feuilles de zinc coiffant quelques-uns de ses vingt-quatre gradins, et de ces béquilles sur lesquelles il s'appuie, ces madriers qui le soutiennent et renforcent quelques-unes de ses 60 doriques... C'est le même décor d'antan qui persiste et la situation se dégrade de jour en jour. Ce sont les mêmes pierres de taille qui gisent à ses pieds et les mêmes blessures qui stigmatisent son corps. Pourtant, à l'époque l'ex-DUC de la wilaya de Batna a affirmé que “les travaux étaient en phase d'urgence" et que la DUC avait fait appel à des spécialistes, en la matière, venant de Tlemcen pour restituer un « état d'origine » à ce mausolée numidien . Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et la restauration du Medracen, ce gigantesque cône de pierres à gradins, posé sur un socle cylindrique, cette base, peu élevée de 4,43 mètres et ornée de soixante colonnes engagées, surmontées de chapiteaux doriques, est restée « en souffrance ». Le temps semble s'acharner contre ce monument antique pour le mettre à genoux. D'ailleurs, l'auteur du livre intitulé, « L'Algérie septentrionale » ,n'a-t-il pas écrit que le tombeau de Medracen avait fait objet d'assauts de la part des autochtones pour le terrasser mais sans y parvenir. Résistera-t-il devant le dédain et le mépris imposé par l'homme du XXIe siècle ?