Le tombeau paraît en piètre état après les prétendus travaux. Le projet dit de préservation a vu la participation de la direction de l'urbanisme et de la construction, et un atelier de restauration et de protection au nom de 3D. À ce jour, les travaux et le chantier sont à l'abandon, et les intervenants ont disparu. Le plus ancien mausolée royal berbère (III siècles av J-C), mais aussi et surtout l'œuvre architecturale, considérée par les spécialistes (archéologues, historiens, ethnologues et autres) comme étant la première tentative pour l'édification d'un Etat en Afrique du Nord, fait encore parler d'elle, comme pour lancer un dernier appel, un ultime SOS avant effondrement. Situé sur le territoire de la commune de Boumia (wilaya de Batna), le mausolée numide se présente sous forme d'un socle cylindrique, typiquement berbère, selon Gabriel Camps, qui attribue le tombeau Imedghassen à une tradition architecturale autochtone, c'est-à-dire berbère. D'un diamètre de 59 mètres et de 18,50 mètres de haut, le tout en pierre de taille, rendues solidaires par des crampons en bois de cèdre enrobé de plomb. Habillé d'un décor sobre emprunté à la civilisation hellénistique à partir d'intermédiaire punique, 60 colonnes doriques surmontés d'une corniche et une plateforme au sommet, il supportait peut-être une sculpture. Dans une récente intervention à la presse, le maire de la petite localité de Boumia (daïra d'el Madher) avait fait part de sa forte inquiétude sur l'état de dégradation avancée dont souffre le mausolée amazigh. Toujours selon le premier responsable de la commune de Boumia, le projet de restauration et de protection du tombeau, qui a vu la mobilisation d'importants moyens humains et matériels, n'a pas tenu ses promesses, bien au contraire. Le tombeau, paraît en piètre état après les prétendus travaux. En effet, le projet dit de préservation a vu la participation de la direction de l'urbanisme et de la construction, et un atelier de restauration et de protection au nom de 3D. À ce jour, aussi bien les travaux que le chantier sont à l'abandon et les intervenants ont disparu. Un groupe de citoyens à Batna, mais aussi à Alger et à Paris, ont pris l'initiative de lancer un appel pour la sauvegarde et la protection de ce pan de notre histoire. C'est à l'initiative d'anciens membres fondateurs et initiateurs du mouvement culturel amazigh dans les Aurès, qu'une pétition qui regroupe des signatures d'architectes, universitaires, archéologues et étudiants, sera remise simultanément aux autorités locales de la wilaya de Batna, mais aussi à l'association internationale World Monument Watch à son bureau à Paris. Les initiateurs du manifeste espèrent que la ministre de la Culture, qui n'avait pas donné l'approbation pour les travaux précédents, évalués à plus de 40 000 000 DA se ressaisisse du dossier de réhabilitation et restauration, tout en espérant, que l'œuvre n'ait pas perdu de son authenticité et que l'irréversibilité n'a pas frappé à jamais toute intervention et restauration.