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Ô livre délivre-moi... d'eux !
Publié dans Batna Info le 02 - 10 - 2011


parMimi Massiva//
“Paul Valery affirmait que les livres ont les mêmes ennemis que l'homme : le feu, l'humidité, les bêtes, le temps et leur contenu. Dans les pays occidentaux quelque soit les possibilités financières de l'Etat le livre est omniprésent partout à tout instant.”
Piston et clientélisme à l'école
En réalité le problème se situe plus dans le manque de confiance que de générosité. L'arnaque a commencé en 62 avec l'or du “coffre de solidarité” le fameux sadouk tathamoun qui a dépouillé nos mères et nos grands-mères de leurs bijoux, leur seul bien. Une association de parents d'élèves avaient demandé une cotisation de 50 dinars à tous les élèves d'un établissement. Rien. Le prof intrigué demande le pourquoi de cette étonnante avarice surtout qu'une bonne partie de ses élèves sont issus de familles d'intellectuels soucieux de l'avenir scolaire de leurs rejetons. A l'unanimité, les “petits monstres” ont répliqué : “Tous des voleurs ! Dans le passé, l'administration nous a aussi demandé 50 dinars pour le chauffage et rien n'a été fait.” Parents et administration dans le même sac.
Plus que l'indigence du programme et la médiocrité de l'enseignement, l'attitude des adultes à l'école a un impact considérable sur l'enfant. On sait que le piston, le clientélisme, l'injustice et autres méfaits de notre société ne sont pas restés à la porte des établissements scolaires. L'école aurait pu être à défaut d'un lieu de savoir une garderie à la bonne franquette. Non, combien d'élèves méritants se sont vus déclassés en faveur d'autres médiocres : fils de “flen et feltane”. Combien de responsables se sont assis sur leur fauteuil en cuir comme des caïds où tout leur revenait de droit, réduisant l'enfant à un soldat dont l'activité se résume au salut militaire et au pas cadencé dans des couloirs menant de la classe au portail. Combien d'établissements possèdent une bibliothèque ? Un endroit où l'élève peut réviser son cours, consulter un livre, faire un devoir. Non seulement nos décideurs ont totalement ignoré les bibliothèques mais ils ont fermé celles qui existaient, ont stoppé l'importation de livres, poussé à l'exil de grands écrivains, découragé les importateurs privés et balayé tout papier qui ne soit pas officiellement reconnu comme “hallal”. Il n'a laissé qu'une piètre vitrine pour camoufler le vide, le salon international du livre qui est censé nous délivrer du syndrome de Pavlov. Annoncé en grandes pompes par tous les médias officiels, notre Sila n'a trouvé qu'une simple tente coincée entre les aléas de la météo et le réchauffé de ses invendus et ses déjà-vus.
Paul Valery affirmait que les livres ont les mêmes ennemis que l'homme : le feu, l'humidité, les bêtes, le temps et leur contenu. Dans les pays occidentaux quelque soit les possibilités financières de l'Etat le livre est omniprésent partout à tout instant. Les librairies à chaque rue et chaque commune dispose d'autant de bibliothèques gratuites au service de ses administrés que ses étrangers de passage. Chez nous, l'enfant rumine son alphabet sans support dans la rue où les trottoirs sont parfois squattés par les expulsés du système scolaire pour vendre de la camelote chinoise et de la malbouffe. Aucun espace “sec” vert ou autre couleur pour son équilibre. Normalement pour sa santé, l'être humain a besoin d'un taux du couvert végétal de 6% à 12%, chez nous, il est à peine de 1% au mieux 3%.
90% des informaticiens sont au Canada
On a beau lui inculper des constantes nationales, voyant l'adulte faire le contraire de la leçon qu'il donne, l'enfant l'imitera. Exemple édifiant : 90% des informaticiens de l'ENSI l'entreprise nationale des systèmes informatiques ont quitté l'Algérie pour le Canada et l'Europe. En 2005 dans les seules universités françaises on dénombrait pas moins de 24021 étudiants algériens et en cette même année, selon la police judiciaire, la corruption a coûté 2,5 milliards d'euros dans les banques publiques seulement (El Watan 9/12/2006). Et dire que ce n'est pas des trafiquants de drogues, des ratés de l'école mais bien des cadres ayant réussi brillamment leur cursus, cravatés, bon chic bon genre. L'émigration ne rapporte pratiquement rien au bled, au contraire. Tout près de nous, au Maroc les transferts de devises s'élèvent à plus de 3,6 milliards d'euros, soit 9% du PIB du pays. On estime que les USA renferment la plus forte concentration de l'élite intellectuelle musulmane plus importante que dans tout le monde musulman. En 2006, d'après l'OCDE, 210 000 Algériens diplômés de haut niveau vivent dans les pays membres de l'organisation. On estime le coût de formation d'un chercheur à 150 000 euros, cela donne 315 milliards d'euros à peu prés notre matelas en devises.
Nouria Benghabrit, chargée de cours à l'Institut de Sociologie à l'université d'Oran, auteur de Qui sont les diplômés en Sciences Humaines ? Enseignement préscolaire ; histoire d'un statut, a publié dans la revue Naqd n°5 (disparue depuis) les résultats d'une intéressante enquête concernant 1629 lycéens préparant leur bac. A la question : Dans quels domaines, tu voudras que l'école t'apprenne plus de choses ? Une majorité de 34% pour la religion, l'histoire arabo-musulman. Seuls 15% s'intéressent aux “questions d'actualités” et 14,6% aux “techniques de travail”. Les valeurs pour lesquelles optent les élèves sont : la religion (16,9 %) la famille (16%) et l'honneur (15,2%), le travail ne vient qu'après avec 13,9%, l'égalité avec 8,5% et 6,7% pour l'honnêteté. “Il est possible de penser que dans cette dominante conservatrice nous retrouvons la trace d'une société elle-même conservatrice, voire de la crise identitaire que connaitrait l'Algérie”, écrit l'auteur. Le plus étonnant dans cette enquête c'est les réponses faites par les élèves quand on aborde la télé, la radio et les journaux. Ils ont une nette préférence pour les émissions de variétés (21 ,4%) puis les films (20,8%), l'information (16,6%), le sport (13,1%) les émissions religieuses n'ont que 11,6%. Pour le choix du film : sentimental (17,3%) et le religieux est classé dernier avec 12%. Pour la musique, le raï a la part du lion avec 22,2%. Pour les journaux, les rubriques préférées indiquent “une demande sociale nettement éloignée de celle destinée à l'école” : le coin des amitiés, les lettres des lecteurs, les conseils des psys, le courrier du cœur. L'auteur conclut : “Faudrait-il voir ici la preuve que la question identitaire demeure liée au fonctionnement de l'institution scolaire elle-même ? L'école algérienne n'aurait-elle pas habitué son public à un surdosage idéologique et religieuse au détriment de ses autres fonctions (diffusion de la culture profane et scientifique production et reproduction de la force de travail qualifié...), et ce au point où la population qui la fréquente y voit sa principale raison d'exister ?”
Chasser le naturel, il revient au galop ou il ne revient pas comme l'affirme Jules Renard. Fuite abyssale des cerveaux, dépendance à 98 % à l'or noir que des études américaines estiment la durée à moins de deux décennies. La Syrie qui nous épouvante aujourd'hui est à plus de 88% indépendante du pétrole. La dépendance de l'Arabie Saoudite, première producteur mondiale, n'est que de 88% et elle peut aller jusqu'à 0% grâce aux milliards que lui rapportent chaque année le pèlerinage à La Mecque. Un bébé d'aujourd'hui, avec de la chance atteindra la classe de terminale à l'âge de 18 ans, trouvera-t-il une université pour l'accueillir ? Pire, de quoi vivra-t-il ? Et là sans doute il ne se posera même pas la question, il remerciera ses dirigeants d'avoir ouvert le ciel pour les organismes internationales afin qu'elles construisent des camps humanitaires pour sa survie. “Ecœuré par ces discours sur une histoire faussée et une réalité qui l'est encore davantage, l'Arabe s'est mis dans une sorte de rage d'autodestruction à s'accuser, à se dénigrer. Et on le comprend. Vous avez de la boue jusqu'aux genoux, votre maison a été emportée par l'oued et peut être votre petite fille avec. Mais la télévision vous dit que Dieu est clément et qu'il faut vous réjouir car les autorités ont décidé de vous protéger contre la prochaine crue. Il ne vous reste qu'à envoyer un télégramme de reconnaissance.” (Moncef Mazouki, dans Arabes, si vous Parlez !)
Avec l'école algérienne, on n'a pas seulement faussé on a pondu l'innommable. La psychologie nous apprend que l'enfant n'est pas un adulte au raccourci mais un être à part entière avec sa propre vision. Le philosophe Arnold Clauss affirme que si l'école ne subit pas les mutations indispensables, on va vers un conflit ouvert et pour l'Algérie on y est déjà depuis belle lurette. Il faut se débarrasser vite des programmes rigides, des constantes erronées, des livres insipides bourrés de fautes, mettre un savoir correct séduisant joyeux à la portée de l'élève. On dit que le théâtre pousse l'enfant à lire, le dessin à s'intéresser aux sciences naturelles à la géographie, les travaux manuels au calcul, à l'ordre. En Amérique, le conte est présent du primaire à l'université. Aux Indes, on n'hésite pas à détendre l'enfant avec le yoga et les instruments de musique traditionnels. Combien de chômeurs doués en dessin, musique, en informatique, en bricolage, en arts traditionnels auraient pu se rendre utiles si l'école algérienne leur avait ouvert ses portes ? L'école est nécessaire mais pas suffisante, La Fontaine, Balzac, Einstein adoraient faire l'école buissonnière. Dans Emile ou l'Education, Rousseau écrivait : “Les leçons que les écoliers prennent entre eux dans la cour du collège leur sont 100 fois plus utiles que tout ce qu'on leur dira jamais dans les classes. » Quand on a dit à Einstein qu'est-ce qui a déclenché l'étincelle en lui, il a répliqué : “Une boussole que mon oncle m'a offerte pour mon anniversaire.” Combien d'objets “déclencheurs” sont mis à la disposition des enfants à l'école, rien à part la craie le tableau et la mine fermé du formateur.
Le budget des moudjahidine est 10 fois supérieur à celui de l'Education
Même Hitler n'a pas osé détruire le système éducatif germanique, on dit qu'il a mal interprété la philosophie de Nietzsche et s'est appuyé sur les œuvres de Wagner pour éveiller la sensibilité de son peuple. Quant à Staline, s'il a ruiné l'agriculture, tué ses opposants ses généraux ses artistes ses intellectuels, mais niet, l'école soviétique a échappé... Le budget des Moudjahidine est 10 fois supérieur à celui de la Culture, no comment. L'Algérie dispose moins d'une librairie pour à peu près 300 000 habitants et zéro bibliothèque publique digne de son nom (à part la nationale de la capitale) alors que n'importe quel village perdu en Europe avec 1000 fois moins d'habitants possède plusieurs dizaines de librairies et célèbre même la journée du livre. Roosevelt disait que les livres sont la lumière qui guide la civilisation. On estime que l'Arabe lit 1⁄4 d'une feuille par an, soit l'équivalent de son certificat de naissance alors qu'un Américain lit 12 livres. Sur les 1,5 milliard de musulmans, il y a à peine 5 prix Nobel tandis que les juifs qui n'atteignent même pas 20 millions ont près de 200 prix Nobel surtout dans les domaines scientifiques. Il paraît que n'importe quel lieu où il est, le savant juif revient en Israël pour enregistrer son invention. Beaucoup d'étudiants juifs font leur thèse sur l'histoire la civilisation des Arabes et manient la langue d'El Mutanabbi mieux que la plupart d'entre nous.
Que savons d'eux ? Presque rien, sujet tabou comme l'originel du chef-d'œuvre de la littérature arabe, Les Mille et une Nuits, qu'on ne lit que censuré. Malgré ses déboires financiers, l'Amérique tient à rester le premier lieu du savoir, d'après le dernier classement, sur les 19 premières universités 16 sont américaines et cotées en Bourse. La première chose à faire dans notre école c'est la réconcilier avec l'enfant. Pour cela, on n'a pas besoin d'un spécialiste, n'importe quelle mère nous le dira : il faut aimer l'enfant. Maintenant on sait que le QE (quotient émotionnel) est plus important que le QI (quotient intellectuel) pour réussir dans la vie. Un professeur d'université demanda aux étudiants de sociologie d'enquêter sur 200 jeunes garçons des quartiers pauvres de Baltimore. Ils devaient donner leur opinion sur l'avenir de ces gosses. La phrase : “Il n'a aucun avenir.”, fut répétée 200 fois. Vingt ans plus tard, un autre prof de sociologie voulait vérifier les résultats de la première étude et demanda à ses étudiants d'aller voir ce qui est advenu aux malheureux gosses. Une vingtaine avait disparu pour cause de décès ou de déménagement. Quelle ne fut la stupeur des jeunes “détectives” quand ils constatèrent que 176 sur les 180 ont réussi brillamment leur vie en tant qu'avocats, médecins, hommes d'affaires. Tous vivaient dans la région et à la question : “Comment expliquez-vous votre succès ? » Ils ont répondu d'une même voix : « C'est une institutrice...” Sommée de révéler le secret de sa recette magique qui a fait d'un jeune des bas-fonds un adulte des hautes sphères, cette dernière répliqua : “C'est simple, j'aimais ces garçons.” Il suffit donc d'aimer un enfant, le lui prouver pour en faire un être accompli. On a beau offrir aux bébés abandonnés les meilleurs nécessaires, le manque d'affection, s'il ne les tue pas prématurément leur laisse des séquelles à vie.
Il est temps d'humaniser nos écoles
Si on révisait nos ambitions à la baisse, ne pas attendre que l'école transforme en prix Nobel notre enfant au moins qu'elle puisse l'expulser avec l'innocence qu'il a apporté avec lui à l'âge de six ans. En un mot éviter, qu'il se transforme en terroriste drogué délinquant suicidaire psychopathe ou autre calamité. La confiance doit régner dans une classe. De peur de se ridiculiser, de peur de dévoiler ses manques, le maitre s'autorise souvent à jouer le tyran. “L'enseignant qui ne maitrise pas sa science est sur la défensive, et s'énerve, se montre agressif dès que l'élève donne l'impression de s'opposer à son argument ou à son point de vue, alors qu'il ne cherche qu'à comprendre...Au niveau des petites classes, où les élèves ne sont pas capables d'évaluer son savoir, il est à peu près à l'aise et leur inculque ses erreurs, leur inflige sa méthode.” (Dogbé). En un mot, humaniser l'école et quand l'enfant commence à s'y plaire c'est là où il commencera à apprendre. A quoi ça sert de donner de l'argent pour construire des mosquées si demain elles ne peuvent accueillir au mieux que des épaves rivés vers le ciel vers d'autres cieux, des névrosés, des kamikazes. D'après l'ONG Enfants du monde et droits de l'homme, il y a 1 million d'enfants de moins de 15 ans directement victimes ou témoins de la violence terroriste...
L'Ansej finance les harragas
Etonnant Japon, ni livre révélé ni grotte d'Ali Baba naturelle, la dernière catastrophe aurait dû l'effacer de la carte et pourtant après six mois, le Sphinx est toujours là plus vivant que jamais. Aucun viol, vol, agression émeute n'a été enregistré durant tout ce cauchemar. Chez nous depuis 2011, “les forces antiémeute sont intervenues 2777 sur l'ensemble du territoire national, soit une opération toutes les deux heures” (El Watan). Même la fameuse Ansej (agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes) sert maintenant à financer malgré elle le départ des jeunes vers l'étranger ou au mieux leur remplir les poches faute de projet réussi. Du primaire à l'université, la gangrène sévit, du directeur au recteur, la nomination se fait dans un flou total comme tout le reste. Maillon faible d'une société exsangue, l'enfant-cobaye a été mis dans un laboratoire à la façon Stamford. Il y a 40 ans, un prof d'université de Californie, Philip Zimbardo a voulu comprendre pourquoi les situations se dégradaient principalement dans les prisons militaires. Il eut l'idée de créer une prison dans le sous-sol de l'université et il fit une annonce pour recruter des étudiants masculins pour deux semaines pendant les grandes vacances. Il choisit 24 et leur offrit 15 dollars (80 dollars aujourd'hui) la journée. Il tira au sort 9 prisonniers et 9 gardiens et 6 remplaçants. L'expérience fut stoppée au bout de 6 jours tellement l'état mental physique des prisonniers s'était dégradée. Cette expérience a montré la stupéfiante soumission à l'autorité que l'on pouvait obtenir de n'importe quel citoyen normal. Deux mois plus tard l'un des “détenus” témoignait :”J'ai commencé à sentir que j'avais perdu mon identité... je ne considère pas cela comme une expérience ou une simulation parce que c'était une prison dirigée par des psys au lieu de l'Etat... La personne que j'étais et qui avait décidé d'aller en prison s'éloignait de moi était lointaine jusqu'à ce que, finalement, je ne sois plus elle, je sois un numéro de matricule. J'étais réellement mon numéro.” Que peut dire un enfant de six ans qui ne reste pas 6 jours mais au minimum 2 fois 6 années à supporter les rouages d'une machine qui le broie comme un cafard. Dans son livre,l'Ecole Qualité, le grand conseiller en éducation, William Glasser écrivait : “Nous sommes presque tous parfaitement conscients désormais que nous payons de plus en plus le prix de l'échec d'une école sous forme d'une consommation accrue de la drogue, d'une augmentation de la délinquance, du nombre de plus en plus grand de grossesses d'adolescentes pour ne citer que quelques-uns des problèmes les plus évidents.” Il parlait du premier pays au monde, les USA où chaque minute qui passe, on invente quelque chose au profit de l'oncle Sam, que dire alors de notre institution qui a touché depuis longtemps le fond et gratte le sol avec son zero qualité ?
On espère qu'un jour, les enseignants feront une grève, non pas pour l'augmentation de leur salaire, mais pour sauver leur école, celle de leurs enfants, de tous les enfants. La balle n'a jamais quitté leur camp et comme disait Jaurès :”On n'enseigne pas ce que l'on veut ; je dirai même, que l'on n'enseigne pas ce que l'on sait ou ce qu'on croit savoir. On n'enseigne et on ne peut enseigner que ce que l'on est.”


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