La grève lancée le 10 octobre dans le secteur de l'éducation est maintenue. C'est la résolution principale des conseils nationaux tenus hier par quatre des cinq initiateurs de ce mouvement de protestation. Le CLA, qui a rejoint la grève pour trois jours, a suspendu son mouvement de protestation à l'issue du conseil national tenu hier à Alger. Les quatre autres syndicats maintiennent, par contre, leur mot d'ordre pour une grève illimitée. Le SNTE, le Cnapest, le Snapest et l'Unpef ont décidé durcir le ton. «Nous ne reculerons pas devant les intimidations de la tutelle», clame leur représentant, interrogé à l'issue des conseils nationaux tenus à Alger. Les taux de suivi, ayant atteint 90% selon les syndicats, encouragent ces derniers sur la disponibilité de la base quant à la poursuite de cette action. La non-concrétisation des points contenus dans la plateforme de revendications qui date, faut-il le rappeler, depuis plusieurs années, est avancée comme principale motivation du maintien de ce mouvement de protestation qui risque de durer. «La mobilisation est intacte. C'est une adhésion record», commentent les initiateurs de ce débrayage, qui espèrent rester en «position de force pour amener le ministre à revoir sa feuille de route». Les syndicats restent inflexibles sur les points du statut particulier de l'enseignant et l'instauration d'une retraite après 25 ans de service, même s'ils ne convergent pas encore sur la gestion des œuvres sociales. «Ce point ne risque cependant pas de nous séparer, puisque le fond de la question est le même pour tous les syndicats autonomes, c'est-à-dire faire profiter les travailleurs du secteur de l'argent qui leur revient de droit. Le point de divergence reste le moyen de gérer, qui est beaucoup plus technique», estime-t-on également. Les protestataires réclament également l'application des mesures promises par des ministres suivant les recommandations des réunions tenues entre le ministère et les syndicats autonomes concernant le statut particulier et le reste des primes qui ne sont pas encore attribuées, telle la prime de zone. La révision du calendrier des vacances est également une préoccupation des enseignants, qui lancent un appel aux parents d'élèves pour «soutenir» ce mouvement de protestation qui va «dans le sens de l'amélioration des conditions de scolarité de leurs élèves» et leur promettent un calendrier de rattrapage des jours perdus. Le CLA, quant à lui, veut se donner le temps de voir si la tutelle applique les promesses quant aux différentes primes allouées récemment et lance un préavis pour le mois de novembre. L'action sera également motivée par une nouvelle revendication : l'introduction de la proposition du CLA dans le référendum que compte tenir le ministère pour le choix de la méthode de gestion des œuvres sociales. Le CLA propose deux options : une décentralisation totale de cette gestion, en respectant les décisions des assemblées générale, ou le versement d'un 13e mois. Chronologie : - Septembre 2003 : boycott de la rentrée scolaire et grèves cycliques, puis grève de trois mois. - Décembre 2005 : création de la Coordination et de l'Intersyndicale de l'éducation -Grèves de 2 jours (15 et 16 janvier 2006) et de 3 jours (19, 20,21 février) ainsi que les 23 et 24 avril. - Février 2008 : création de l'Intersyndicale de la Fonction publique qui initiera la grève des 13 et 14 avril. - 2009 : grève dès la rentrée d'une semaine reconductible, qui a duré un mois. - 2010 : grève durant le mois de novembre. - 2011 : grève de 3 jours en février.