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Imedghassen : le plus vieux tombeau berbère sera enfin restauré début 2012
Publié dans Batna Info le 15 - 10 - 2011


Par Abbès Zineb /AlgériePlus avec auresiana.com//
Les travaux de restauration du mausolée d'Imedghassen, situé dans la commune de Boumia (Batna), considéré comme le plus vieux tombeau berbère, seront entamés au début de 2012, a indiqué vendredi le directeur de la culture M. Noureddine Bougandoura, qui s'exprimait en marge d'une visite guidée sur le site du mausolée, organisée par l'association des ” Amis d'Imedghassen ” et à laquelle ont participé des représentants du ministère de la Culture, des chercheurs, des archéologues et des étudiants, a ajouté que la première des trois phases de l'étude préalable à cette restauration, entamée en 2006 pour un coût de 10 millions de dinars, est aujourd'hui ” finalisée “.
Les travaux qui porteront sur la réhabilitation du tombeau, mais également sur le traitement de son environnement, moyennant une enveloppe de 40 millions de dinars, seront lancés aussitôt après le parachèvement des deux dernières phases de cette étude, selon le même responsable. Des travaux de restauration de ce patrimoine avaient bien été entrepris en 2006, sous l'égide et la supervision de la direction de wilaya de l'Urbanisme et de la construction (DUC), mais ont dû être interrompus faute d'être adaptés à la spécificité et au caractère ‘'délicat et très spécialisé'' des actions à mener, a-t-on rappelé.
Un patrimoine aux oubliettes
Nous ne méritons pas de vivre si l'on ne valorise pas ce lieu.” La déclaration est de Hocine Mazouz, wali de Batna, le lieu c'est le tombeau d'Imedghassen où reposent les ancêtres de Massinissa.
En effet, c'est au cours d'une visite d'inspection et de travail dans la daïra d'El Maadher, à une trentaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de wilaya, que le wali, une fois au pied de ce vestige datant du IIIe siècle avant notre ère, s'est insurgé contre ceux qui avaient en charge la responsabilité des travaux de restauration de ce joyau de l'histoire, classé patrimoine universel. Le ministère de la Culture l'ayant mis aux oubliettes, il risquait de s'effondrer complètement, la wilaya a alors chargé la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) d'entreprendre sa restauration.
Cette dernière, sans étude préalable, a chargé l'Ecotec, une entreprise de bâtiment, d'entamer les travaux. “Du pur bricolage”, diront d'aucuns, puisque ce type de travail nécessite la compétence de spécialistes en la matière. Le directeur actuel de la culture a d'ailleurs le feu vert du wali pour charger un bureau d'études en vue de tout reprendre et de manière sérieuse. L'autre remarque soulevée par le wali est l'absence du moindre panneau explicatif pour permettre aux visiteurs de connaître l'historique du lieu.
Dossier confié au ministère de la Culture
Le dossier de cette affaire a été récemment transféré au ministère de la Culture, représenté à Batna par la direction éponyme, pour la conduite de l'opération de restauration, a indiqué de son côté Mlle Nabila Cherchali, sous-directrice de la recherche et de la valorisation du patrimoine culturel au ministère de la Culture. Pour sa part, Mlle Hassina Aïnouche, conservatrice au ministère de la Culture, a indiqué, après avoir rappelé l'importance historique du mausolée d'Imedghassen, que ce dernier, classé patrimoine national, a été proposé en 2002, aux côtés d'autres tombeaux anciens et vestiges en Algérie, à un classement au patrimoine mondial.
Le mausolée numide connu sous le nom d'Imedghassen, situé à 35 km au Nord-est de Batna, entre Ain Yagout et El Madher. Erigé entre le IIIe & le IVe siécle avant J.C. Imedghassen se présente sous la forme d'un immense bazina de 59 m de diamètre. On croit savoir que ce monument est antérieur à Syphax et qu'il est le tombeau des rois massyles prédécesseurs de Massinissa.
Antérieur au tombeau de la Chrétienne
Ce monument fut élevé par Micipsa, mort en 119 av.JC. Il serait antérieur au Tombeau de la Chrétienne de Tipasa. 59 m de diamètre (tombeau de la Chrétienne 63 m). Haut de 18,50m, la plateforme du dernier et 24ème gradin supportait à l'origine un motif sculpté. Le cylindre est garni de 60 colonnes d'inspiration carthaginoise.
L'entrée du tombeau était masquée par 2 pierres des 3ème et 4ème gradins : 3 points du cylindre à 120°, sont matérialisées par 5 rainures reliant deux chapiteaux voisins, la bissectrice de ce ” triangle ” tirée vers le soleil levant donne la direction de l'entrée. Une galerie descend vers la salle sépulcrale qui s'était effondrée, après dégagement, les archéologues n'ont rien retrouvé (entre 1850 et 1873). Les plombs qui scellaient les pierres ont été extraits probablement pour en faire des balles.
Ce tombeau est un vaste amas de pierres présentant à l'intérieur des couloirs et des chambres dont la disposition a été reconnue à la suite des fouilles faites en 1865-66 par Berbrugger et Mac-Carthy, sous le patronage de Napoléon III.
L'entrée est fort étroite et se trouve dans le soubassement , sous la fausse porte de l'Est. De là un petit couloir donne accès à une chambre voûtée dans laquelle se trouve sur un de ses murs, sculptées grossièrement un lion et une lionne. Au-dessous de ces bas-reliefs s'ouvre un autre couloir qui mène à un escalier de 7 marches, puis à une large galerie circulaire de 150 m de longueur. En la suivant on arrive à un 3ème couleur et à deux salles voûtées qui se trouvent au centre même du monument.La première salle paraît avoir été un vestibule
La seconde offre 3 niches qui étaient destinées à contenir des urnes cinéraires. On peut supposer que le caveau funéraire se trouve à un niveau plus bas.
le mausolée d'Imedghassen, typique de l'architecture funéraire numide, se dresse sur un léger promontoire, sur le côté d'un chemin communal reliant la petite localité de Boumia à la route Batna-Constantine, sa silhouette peut, ainsi, être aperçue à plusieurs kilomètres à la ronde.
Le plus ancien Mausolée Royal d'Afrique du Nord
Madracen, Madghacen ou Medghacen (se prononce Madrassène) est le plus ancien Mausolée Royal d'Afrique du Nord qui tira son nom d'un Roi de la Numidie. Situé dans la Willaya de Batna datant de 300 ans avant J.C ; cet inestimable Mausolée est perçu comme étant le symbole de l'authenticité Algérienne puisqu'il est le témoin vivant de l'époque ancienne où les berbères vivaient en paix au sein de la Numidie.
Proposé dans la liste du patrimoine mondial par les autorités Algériennes en 2002, il est classé parmi les 100 monuments les plus en danger sur la planète. En effet, l'importance et la valeur architecturale historique et culturelle de ce rare site qui est la sépulture des Rois Numides et patriarche des Amazighs ne sont plus à démonter et par conséquent doit être restauré.
Le Medracen est en effet à ce jour en état de dégradation inquiétante alors qu'il mérite un sort meilleur parce que les travaux d'urgence entrepris jusque là, sont loin d'atténuer les dégradations en attendant que les travaux de réhabilitation démarrent.
Les mausolées de Imedghassen et de Massinissa d' El Khroub parmi les 100 sites menacés du Monde
Encore une fois Imedghassen a fait la couverture du rapport du World Monument Watch en 2008 comme étant avec le mausolée de Massinissa d' El Khroub parmi les 100 sites menacés du Monde. Les autorités locales ont tenté, de rafistoler le monument avec des moyens dérisoires et des compétences médiocres, mais sans succès.
Le visiteur de ces deux mausolées s'apercevra que rien n'a changé. Les responsables locaux continuent leur jeu habituel : la poudre aux yeux et du tape à l'oeil ( le petit échafaudage sur imedghassen faisant croire que quelque chose est entrain de se passer).
Le mausolée d'El Khroub( photo) quant à lui est devenu une scène musicale pour le Rai et autres évènements de toutes sortes.
A l'opposé, les vestiges massyles en Tunisie ont éte presque tous restaurés : Le monument de Thugga(Dhugga), Le temple de Mekawsen(Micipsa) a Simithu(Chemtu) .
La construction du monument de Thugga a eté inspiré par le mausolée d'El khroub. Il faut rappeller que le premier a été érigé en l'honneur de Massinissa par son fils Mekawsen(Micipsa)
Medracen: debout et vivant
Depuis la route de Constantine, à 26 Km de Tbathnet (Batna), on aperçoit la silhouette ronde d'un grand monument à 8 km de là il domine la plaine à 9OO Mètres d'altitude.C'est le plus ancien mausolée royal d'Afrique du nord. La tradition le nomme Medghassen. L'historien egyptien du 9 ème siecle, El Bekri etait le premier a donner un peu plus de details dans sa description de l'Afrique septentrionale en rappelant que Madghous etait un roi du pays. El Bekri parla aussi de beaux bas reliefs qui décoraient le mausolée representant des animaux divers et couronné d'un arbre ou une structure. Hélas rien n'a eté conservé. Ibn Khaldoun rapporte que selon les références d' historiens berbères, Madghis serait l'ancêtre des numides.
Analyse archéologique
Sa forme est typiquement berbère : c'est une bazina à degrés c'est à dire une construction de forme cylindrique surmontée d'un cône formé de gradins, mais à la fois plus grande que les bazinas courantes 59 Mètres de diamètre et 18,50.de haut
Et surtout habillé d'un décor sobre emprunté à la civilisation carthaginoise toute proche : 60 colonnes doriques surmontées d'une corniche dont la gorge égyptienne allège l'ensemble, enrobent la partie droite, élégante et trapue. Une fausse porte est visible sur le monument pour aider sûrement l'ame et l'esprit à voyager vers l'au-delà. Coutume qui semble avoir existé dans l'ancienne Egypte. Une plate forme au sommet supportait peut être une sculpture : lions, chariots, statues ailées ou autre sujet.
Côté Est, un dallage forme un avant corps. En partie revêtu d'un enduit pourpre, survivance du rouge funéraire pro-historique.Il servait de lieu de culte.
L'entrée du mausolée
Pour le rendre inviolable, l'entrée était invisible aux yeux des profanes. En trois points du pourtour, cinq rainures reliant chaque fois entre eux deux chapiteaux forment un triangle équilatéral. C'est le fil d'Ariane qui révèle l'entrée secrète du tombeau, regardant le soleil levant, sur la bissectrice du triangle, il fallait encore soulever deux pierres des troisième et quatrième gradins pour découvrir la porte.
On apercevait alors une herse de pierres glissant entre deux rainures, elle ouvrait sur une galerie en pente au sol teinté de rouge, qui conduisait à la chambre sépulcrale; Mais quand les archéologues pénétrèrent dans Imedracen, celle-ci était effondrée et vide. Ils avaient été précédés , à une époque indéterminée par des perceurs de tombeaux. Avides de s'emparer des trésors qu'il devait receler .Ils avaient réussi à résoudre le mystère de l'entrée, par hasard, en retournant toutes les pierres pour en arracher le plomb qui les scellait.
L'hypothèse sur sa construction
Qui, Comment et Quand?
Les archéologues ont une idée sur l'evolution des contructions de bazinas circulaires simples depuis la proto-histoire jusqu'a l'aboutissement à un modele complexe et élaboré influencé par des décors méditerranéens.L'aperçu sur ce processus commença par Les fouilles dans la grotte de Capeletti a Khanget Si M'hend Tahar pres d'Arris jette la lumiere sur la préhistoire des Aurès et le mode de vie de ses populations. Plus tard les sites d'Ich ukkan, Chemora, Adrar Fortas(M'lila), Sigus, Thagaste(Souk Ahras), Calama(Guelma), Thugga(Dougga, Tunisie) complètent le puzzle de cette odyssée qui donnera naissance à la Massylie et conséquement la Numidie. Dans son mémoire de maitrise: “Le peuplement ancien de l'Aurès" soutenu sous la supervision de Gabriel Camps. Salim Gerbabi l'archeologue Batni, a démontré que la superposition de la carte archéologique de ces monuments et bazinas sur la carte linguistique de la région designée ont prouvé que ces premiers se limitent en gros a l'aire des parlers chaouis.
Les 5 confédérations Massyles
Selon Gsell et G. Camps, l'analyse d'inscriptions romaines des hauts plaines Auresiennes, on arrive a croire que ces confédérations dans trois ont le nom de Nicives qui selon ces auteurs a été préservé dans le nom(N'gaous) s'etalait sur l'ouest. L'autre est bien connue, il s'agit des musilames ou massylames, qui s'étale sur tout l'est des Aurès et dont le noyau se situe autour de mascula (Khenchela). Par coincidence, Musilames est une métathèse ou un anagramme de lememchas(MSLM⇔LMMS(h)). Cette confederation, donnera plus tard à la Numide le chef Takfarinas. La confédération des Maxyes centre, nord et est. Le géographe grec Herodote rapporte que les Maxyes dallaient leur chemins, et teintent leur visages avec de l'ocre rouge. Ces deux indices connectent ces derniers au mausolée. La chambre centrale d'Imadghassen est enduite en effet de cet ocre rouge, aussi un chemin dallé existe près du mausolée . Certains linguistes pensent que le mot (a)mazigh dérive de Maxyes. Les noms des deux autres confédérations ne sont pas clairs.
Le choix du site et la construction d'Imedghassen
L'hypothèse la plus plausible, serait la disponibilité des materiaux de construction et la proximité et l'accessibilité des confédérations au site ainsi que les processions et augures des prêtres.
Les pierres servant à la construction ont eté peut être ex-tractées de Chemora, d'ich ukkan Bayyu. On sait que plus tard, pour la contruction de Thamugadi etc. on utilisa les mêmes sources d'approvisionnement. On sait que le cèdre (idiyel) est un bois dur et résistant utilisé dans la fabrication des poutres, crampons etc. Sa source serait les forêts voisines du Belezma ( Ich n' idiyelen: Pic des cedres). Le plomb (aldun) qui serva à sceller la structure vient des anciennes mines de plomb du mont de Buaarif. A coté de la “twiza" humaine et comme l'indique les bas reliefs le petit éléphant nord africain a joué peut être un grand rôle quant à la réalisation de ce projet gigantesque.
Récemment, l'énigme de la construction des pyramides d'Egypte concernant l'elevation et le placement des gros blocs de pierre a eté resolue par des ingénieurs du génie civil. Ces derniers pensent qu'en absence de grues, on entassait de la terre continuellement autour de la structure au fur à mesure que les maçons finissaient un niveau . Cette frange de terre créée servait d'échafaudage et au tranport des blocs de pierre vers les niveaux superieurs.
Une fois fini, le monument est enterré sous des tonnes de terre. Pour reveler le produit final, les constructeurs doivent une fois encore deblayer et nettoyer toute cette terre et poussière accumulées durant les années de construction. Il est fort possible que les mêmes techniques ont eté utilisées pour notre Imedghassen.
Il est a rappellé que selon l'historien Tite Live que Masgaba fils de Masinissa etait un architecte et diplomate. Sa tombe est présumée se trouver dans l'Ile de Capri en Italie où il avait réalisé beaucoup de projets. Question Hypothétique: est ce que Masgaba avait quelque chose à faire avec ces monuments: Imadghassen, le tombeau de son père Masinissa à Sigus, son palais à Cirta, le mausolée de thugga en Kroumirie(Tunisie), le temple massyle de Micipsa à Simithu(Chemtou, Tunisie). Ce n'est pas impossible. Une chose qui parait plausible c'est qu'il était peut être l'élève des architectes impliqués dans ces grandes réalisations. Un autre détail sur les architectes en question, c'est qu'après la prise de la numidie par les romains, la famille royale numide, c'est à dire les descendants de Masinissa, Juba ont eté exilés des hautes plaines numides vers la Maurétanie (Cherchell) où ils ont en souvenir de leurs ancêtres construits le mausolée de Tipaza appelé aussi le tombeau de la chretienne.
Qui est Imedghassen?
L'histoire a laissé quelques variations de nom mais la consonnance reste la même:
Madghous, Madghis, le medracen et finalement la forme actuelle en thachawith: (I)medghassen. Cette dernière parait la plus juste, car elle reflète les noms des rois chefs massyles, numides qui se terminent toujours avec “N" : Msnsn(Masinissa), Mkwsn (Micipsa) ,Ygwrtn(Jughurta) et plus tard la survivance de cette forme dans des noms comme: Ifrn(Ifren), Ygmrsn(yaghmorasen) etc. Un point à noter, mkwsn(micipsa) congrue phonologiquement avec md(g)(k)sn (medghasen).
Elizabeth Fentress, l'auteure americaine du livre: The Berbers, souligne que la contruction du Imedghassen etait le fruit d'une volonté et organisation impeccables des ressources humaines, matérielles, des artisans numido-massyles combinée au leadership des agellids qui ont su unifier leurs sujets autour de ces réalisations...
Il garde son mystère . Seuls l'architecture du mausolée, empruntant son décor à la Grèce et à l'Egypte, et le datage au C14 permettent de situer dans le temps, par référence, aux environs II° siècle avant J.C .Epoque des royaumes indépendants.
Chambres secrètes et villages ensevelis?
Comme il a eté dit plus haut, la chambre centrale d'Imedghassen etait vide en comparaison avec celle de Masnsn où un mobilier (armes, armures, vaisselle etc..) a eté trouvé durant les fouilles de 1915. Les archéologues pensent que “peut être" les collines avoisinantes renferment les dépouilles et les trésors de la famille royale. On pense que les constructeurs du mausolée ont eté inspirés par les techniques egyptiennes qui consistent a ériger un tombeau majestueux visible en l'honneur du pharaon mais enterre la mommie et ses trésors dans la vallée des rois pour décourager les profanateurs et voleurs.
En effet cela pourrait être vrai dans le cas de notre mausolée. Les fouilles entretenues sur les collines avoisinantes à la fin du 19 ème siècle ont pu mettre à jour deux tombes contenant deux restes humains, une charrue en bois de cèdre et quelques humbles bijoux.
Le datage de ces derniers, les placent entre -100 A.J.C et 100 J.C. Bertholon et Chantre les utiliseront plus tard dans leur recherches anthropologiques du peuplement de la berbérie orientale. Dans les années 70 , Chemla et Dumoulins, essayèrent de retrouver les cranes des deux individus pour les inclure dans leurs recherches sur les Aures. Mais sans succès. Il parait que le Musée de l'homme de Paris les a perdu!!
Il faut rappeler aussi qu'un puit carré a eté localisé dans le coté est du monument dans les années 80 et dont on ne connait pas le statut jusqu'à maintenant. Dans ces derniers écrits, G. Camps émet l'hypothèse que le puits mène peut être vers une chambre inviolée.
De nos jours beaucoup de gens de tahamamt (El Madher) disent que les montagnes ceinturant le village contiennent des tombes et des vestiges d'hameaux d'époque antique. On sait aussi que le village berbère de Gessas qui a survecu jusqu'au 13ème siecle date de l'epoque pré-romaine. Dans lgireth n'Yugwerthen ( guerre de Jughurta) Salluste parle des villes forteresses comme Thirmida ville secrète où les trésors du royaume numide sont stockés. Cette dernière n'a jamais eté localisée. Aussi dans la vicinité beaucoup de villes et bourgs"romains" ont été construits sur des sites massylo-numides comme: Zana (Zama), Casa Aqua (tahamemt) etc. Il existe aussi un lac près du monument appelé Jendli dont le nom dans l'antiquité etait lac Regius(lac Royal). Coïncidence, le mot jendli est un anagramme du mot berbere Ijliden (rois).
Inscriptions lybico-berberes
Comparativement à l'inscription bilingue de Thugga qui est un texte en soi parmi les bas reliefs. Les bas reliefs d'Imedghassen décrits par El Bekri ont disparu entre le 12ème et le 18ème siecle. Dans le catalogue des inscriptions lybiques de Numidie de Faidberg, une inscription en lybico-berbère provenant du haut du monument est illustrée. Aussi est representée une autre inscription sur une pierre qui selon l'auteur était utilisée dans le four de la vieille boulangerie de Seriana au début du 20ème siècle. Les montagnes environnantes contiennent aussi des inscriptions ici et là comme l'Ich Azugagh(kef Lahmar).
La légende de Tafrawt et Imedghassen
Les paysans chawis qui vivent dans la vicinité du monument ont leurs légendes orales. Ces dernières etaient très vivaces encore au début des années 50. A part les djins qui contrôlent les trésors cachés du mausolée et les personnes qui s'y sont aventurées et ne sont jamais ressorties. Une légende très indicative racontée par une femme des Haraktas que beaucoup de gens de son temps pensent qu'elle était aussi voyante, contient un detail historique très important.
Selon elle, l'esprit d'imedghassen et celui de tafrawt qui veut dire une génie ailé moitié oiseau moitié humain et dont le site est situé sur la montagne qui porte le même nom à l'est d'imedghassen, sont toujours en conflit pour la domination du monde visible et du monde invisible. L'arme utilisée est sensée être la foudre ou des boules de feu. Les confrontations selon les habitants présagent d'une guerre prochaine. Ceci n'est qu'une légende bien sûr. Mais cette légende rappelle des faits réels qui ne doivent pas être ignorés.Est t-elle l'histoire de l'agellid massyle ou Nawaras(Navaras) et les conflits qui les ont opposés à la reine carthaginoise Eliza Didon?
Ou simplement le sommet d'Imedghassen etait il couronné de statues de femmes ailées (tafrawt) comme on peut le voir aujourd'hui sur le monument libyco-punique de Thugga(Dougga) (photo). Ce monument, haut de 21m., composé de plusieurs étages diposés en gradins et coiffés d'un pyramidion, a été construit en 200 av. J.-C. pour accueillir la dépouille d'un certain Ataban, prince de son état. Beau, orné de colonnes et de bas-reliefs, ce monument (à qui manque l'épitaphe bilingue, celle-là même qui permit le déchiffrement de l'écriture lybique) est un véritable chef-d'oeuvre de l'architecture de l'époque.
AlgériePlus avec auresiana.com


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