Par Adel MEHDI – Samedi 07 Janvier 2012 /l'expression/ Après la venue d'Oliver Stone et William Burnet, le mois de novembre dernier dans le cadre du Festival du film engagé d'Alger, deux nouveaux réalisateurs américains débarquent à Alger. Il s'agit d'Aaron Woolf et Laurence Hott, réalisateurs et producteurs américains spécialisés dans le film documentaire, lesquels arriveront aujourd'hui à Alger dans le cadre des échanges culturels entre les Etats-Unis et l'Algérie. Les deux cinéastes, lauréats de nombreux prix dont un Emmy Award et deux nominations à l'Academy Award pour Hott, projetteront plusieurs de leurs documentaires, notamment à Alger et Oran, où des rencontres sont programmées avec des cinéastes et étudiants algériens, entre autres. Mais les deux producteurs qui travaillent pour les grands majors américains sont invités par des producteurs et des hommes d'affaires algériens pour réfléchir à la mise en place d'un grand studio à Alger ou ailleurs à l'image des studios de Ouarzazate au Maroc qui dispose de plus de 30 espaces et de décors de tournage pour des dizaines de films américains et européens. Invités par l'ambassade des Etats Unis à Alger et par des institutions algériennes, ces deux experts vont pouvoir visiter des espaces et donner leurs points de vues sur les possibilités de faire en Algérie. Selon nos sources, les responsables algériens ont insisté sur la disponibilité des décors naturels et historiques de l'Algérie, mais aussi sur la disponibilité de financements pour des coproductions américaines et également pour d'éventuelles formations des réalisateurs algériens dans les studios de Hollywood. Aaron Woolf devra présenter plusieurs de ses oeuvres dont King Corn, acclamé par la critique aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, et pour lequel le réalisateur avait reçu en 2008 le Prix George Foster Peabody, et 9/12. Dans King Corn, le film qui l'a révélé au grand public, Aaron Woolf enquête sur la filière du maïs, aliment de base des américains auquel le gouvernement américain octroie d'importantes subventions, alors même qu'il est responsable de nombreuses pathologies, comme le diabète et le cholestérol. A travers King Corn, le réalisateur expose le lien quasi-mythique de l'Amérique avec ce produit agricole révéré, soulignant le paradoxe d'une nation riche, l'Amérique, soumise à un régime alimentaire pauvre. Par ailleurs, ce réalisateur n'a pas hésité de traiter à sa manière les attentats du 11 Septembre et de leur impact sur l'Américain moyen, abordant dans 9/12, le «jour d'après» les attaques terroristes du 11 Septembre, en donnant la parole aux travailleurs et techniciens mis en contact avec les appareils avant leur décollage de l'aéroport de Boston d'où sont partis deux des avions détournés par les pirates. Fondateur de Mosaic Films Incorporated, Aaron Woolf, qui s'est attaqué à des sujets d'une grande profondeur et qui lui ont valu la reconnaissance des médias et des institutions spécialisées, aussi bien aux Etats-Unis qu'ailleurs dans le monde, pourra donner son point de vue d'expert dans le domaine du cinéma et de l'audiovisuel. S'agissant de l'expérience, Laurence Hott, juriste de formation reconverti dans la production cinématographique, spécialisé dans les questions environnementales et l'histoire politique, a réalisé des documentaires depuis 1978. En plus de Through Deaf Eyes, qu'il projettera à la cinémathèque d'Alger et Oran et qui traite des sourds et muets, il a réalisé American Masters, The Return of the Cuyahoga, Niagara Fall et un documentaire sur la guerre de Sécession.