Par Idir TAZEROUT // Il faut dire qu'une telle performance est réalisée malgré l'isolement multidimensionnel qui caractérise cette wilaya. La wilaya de Tizi Ouzou «vient en première position à l'échelle nationale» en matière de projets enregistrés en 2011 au niveau de l'Agence nationale du développement des investissements (Andi), a indiqué le directeur du guichet local unique décentralisé de cette structure. Selon un classement établi par la direction générale de l'Andi pour l'exercice considéré, «la wilaya de Tizi Ouzou est classée en pole position avec 928 projets d'investissement, suivie d'Alger, Ouargla, Annaba et Oran», a précisé M.Maskri Smaïl. D'un coût prévisionnel global de plus de 14 milliards de DA, ces projets permettront, à leur concrétisation, la création de 4783 emplois. La part léonine de 1986 postes est prévue pour le secteur du bâtiment et des travaux publics, contre 1638 emplois pour le transport et 842 autres pour l'industrie, dont le nombre de projets est passé de27 en 2010 à 54 en 2011. La répartition de ces investissements par secteurs d'activités donne 733 projets pour le transport, 77 pour le bâtiment, 54 pour l'industrie, 53 pour les services, quatre pour la santé, alors que les secteurs de l'agriculture et du tourisme ferment la marche avec deux projets seulement chacun. La totalité de ces projets ont été nantis de décisions d'octroi d'avantages fiscaux en phase de réalisation, à savoir une exonération du paiement de la TVA et de la taxe douanière sur les équipements d'importation, a indiqué M.Maskri. Voilà ce qui fait de cette région le meilleur pôle d'entrepreneuriat par excellence. Malgré un tel bilan, qui illustre parfaitement la prédisposition de la ressource humaine de cette région pour le fait d' «entreprendre», on ne peut faire l'impasse sur la dure réalité qui frappe cette région. En effet, il faut dire qu'une telle performance est réalisée malgré l'isolement multidimensionnel qui caractérise cette willaya. Il est à déplorer que la wilaya de Tizi Ouzou n'est liée par aucun réseau autoroutier digne de ce nom, aucune liaison ferroviaire ou portuaire, comme c'est le cas dans les autres régions du pays. En tout cas, cette progression des investissements Andi enregistrée en 2011 s'explique par le fait d'entreprendre qui ressemble à un comportement «inné». En plus des projets déclarés durant l'année écoulée au niveau du guichet unique décentralisé de la wilaya, la même source fait état également de l'enregistrement au niveau de la Commission nationale des investissements de l'Andi de trois projets d'envergure, à savoir deux briqueteries et une clinique de radiothérapie et chimiothérapie. D'un coût prévisionnel global de plus de trois milliards de dinars, ces projets devraient générer, à leur concrétisation, quelque 330 emplois. Malgré la création de deux nouvelles zones industrielles à Draâ El Mizan et Mekla, «l'investissement ne connaîtra pas de surperformance tant qu'il n'y a pas une volonté concrète de la part des pouvoirs publics de mettre les moyens basiques, voire urgents pour donner une véritable expansion économique à cette région», soutient un observateur. A cela, s'ajoute l'urgence de «l'aplanissement du problème du foncier industriel qui contribuera à résoudre plus de 60% des contraintes d'investissements». Aujourd'hui, on ne peut même pas parler d'une zone industrielle à la hauteur des ambitions et des richesse que recèle cette wilaya. Malgré un remarquable accompagnement par les différents dispositifs (Andi,Ansej,Cnag), il est à noter l'absence de passerelle entre les pouvoirs publics et l'entreprise,… Le jeune Kabyle a su se mettre dans l'habit du chef d'entreprise.