Par : Belkacem BOUMAILA/liberté/ Un projet de plantation de 50 000 hectares d'oliviers (dont 400 arbres par hectare) est lancé dans les zones sud de la wilaya. Après une décroissance en densité et en surface de la culture de l'olivier dans les Aurès il y a des décennies, celle-ci reprend du poil de la bête et prospère. Elle commence à s'étendre dans la wilaya de Batna et à gagner les régions steppiques et même désertiques. On assiste actuellement à une progression vers le sud essentiellement dans les daïras de Aïn Touta, Barika et N'gaous où a été lancé “un projet de plantation de 50 000 hectares d'oliviers (dont 400 arbres par hectare) dans les zones sud de la wilaya comme source de revenus et de lutte contre la désertification", apprend-on auprès de Mohammed Lamine Grabsi, directeur des services agricoles de la wilaya de Batna. La production d'olive augmente à Batna. Des camionnettes et même des camions immatriculés des autres wilayas, surtout de l'Oranie, viennent s'approvisionner en huile d'olive. Se référant aux témoignages de plusieurs fellahs et techniciens agricoles, la wilaya de Batna pourvoie largement aux besoins de sa population. Bien plus, la production excède de beaucoup la consommation et alimente le commerce interne et externe de la wilaya de Batna. Le DSA de la wilaya de Batna nous apprend que “les objectifs en 2010/2011, fixés à une quantité de production d'olive de 111 200 quintaux, ont été largement dépassés grâce à une production plafonnée à 186 000 quintaux". Au sujet de la cherté de l'huile d'olive, le directeur de la DSA explique que ces spéculations sont dues à l'intermédiaire entre le producteur et le commerçant et à la demande croissante du produit. Renforcées par la mobilisation des eaux souterraines et superficielles de 2 300 forages et de 7 retenues collinaires, dont la plus grande celle de Segana d'une capacité d'environ 3 millions de mètres cubes, certaines oliveraies, malgré le jeune âge de leurs oliviers, sont rentrées en phase de production. “D'ici 20 ans, affirment certains témoins, les oliviers atteindront leur pleine rentabilité et couvriront largement les besoins de l'Est algérien, surtout lorsque l'on sait que l'olivier s'adapte parfaitement aux conditions physiques et climatiques des régions de la wilaya de Batna qu'ils occupent." Certains cultivateurs nous ont appris que “pendant l'époque romaine, l'olivier était l'arbre le plus répandu dans les Aurès et que les ruines de pressoirs à huile trouvées dans les campagnes attestant que ces régions à l'image de Boumia, N'gaous, Segana et autres étaient les régions oléicoles les plus importantes. Aussi, le commerce de l'huile prend son essor dans la wilaya de Batna. L'abondante consommation d'huile dans la région vient de donner lieu, ces trois derniers mois, à un important trafic intérieur et même extérieur. Des marchés mi-urbains, mi-ruraux viennent de voir le jour dans les villes de Segana et N'gaous, cette dernière laquelle a produit en 2011, plus de 75 000 quintaux d'olive. “La production, dans les années à venir, risquerait de nous surprendre si nous ne déposerons pas des pressoirs, des huileries", avertissent les agriculteurs. Actuellement, les services agricoles ne recensent que 8 huileries traditionnelles, à production limitée, dans la région de Segana et de N'gaous ainsi qu'une huilerie moderne dans la commune de Boumia. À ce sujet, le directeur des services agricoles nous apprend que 7 demandes de réalisation d'huileries ont été déposées et que trois dossiers viennent d'être passés au comité d'étude.