Dans une étude académique française, la totalité des rançons versées à la branche d'Al-Qaida au Maghreb Islamique a été estimée à environ 183 millions d'euros. Ces rançons ont été versées pour la libération de 80 otages occidentales qui ont été enlevés dans un lapse de temps de 5ans. Dans ce cadre, un chercheur français a révélé des chiffres faisant état que la branche d'Al-Qaida au Sahara perd environ 600 de ses membres par an, toutefois, cela n'a pas réduit des capacités de mobilisation de l'organisation terroriste. Le Sahara a beau être vaste (quinze fois la superficie de la France, sans compter les régions du Sahel avoisinantes), il donne parfois l'impression d'être surpeuplé. Depuis l'éclatement, dans le nord du Mali, le 17 janvier, de la rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), des colonnes de combattants touareg sillonnent la région où les katiba (phalanges) d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ont créé depuis des années leur "zone refuge". Charles Grémont, chercheur au Centre d'études des mondes africains (Cemaf) a noté : « à priori, rien n'est plus étranger que ces deux entités. D'un côté, le MNLA est une rébellion "traditionnelle", comme le remarque. Ses forces, essentiellement touareg, affrontent les troupes régulières du pouvoir central et essayent de reconstituer un territoire par les armes, avant d'engager d'éventuelles négociations au sujet de l'autonomie de l'Azawad, le nord du Mali. L'argent est bien le nerf de la curieuse guerre d'AQMI au Sahara et, pour leur financement, les katiba dépendent également de trafics, notamment de cocaïne, percevant des "impôts de passage" quand elles ne donnent pas un coup de main pour l'acheminement de cargaisons à travers le Sahara. Si une poignée de combattants parviennent à tenir en échec les pouvoirs de la région et à organiser à cette échelle prises d'otages et trafics, sont-ils en mesure de créer un futur sanctuaire pour Al-Qaida au cœur de l'Afrique ? Aucun spécialiste ne le croit. Issu du Groupe Salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, AQMI a connu de sérieux revers dans son propre pays avant de s'installer plus au sud, au Mali, notamment dans l'Adrar des Ifoghas. Le groupe dirigé par l'Algérien Abdelmalek Droukdal, alias Abou Moussab Abdelwadoud, a prêté allégeance, le 11 septembre 2006, à Oussama Ben Laden et à Ayman Al-Zawahiri (qui le remplace depuis sa mort), même si le nom d'AQMI n'a été rendu public qu'un an plus tard.