Selon les résultats officiels annoncés vendredi par le ministre de l'Intérieur algérien, Daho Ould Kablia, l'ancien parti unique FLN (Front de libération nationale) est arrivé en tête des législatives de jeudi en Algérie, devant le RND (Rassemblement national démocratique), parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia. L'Alliance de l'Algérie verte (islamistes modérés) sera le troisième groupe le plus important au parlement. Le Front de libération nationale (FLN), ancien parti unique, a remporté 220 des 462 sièges de l'Assemblée algérienne, déjouant les pronostics qui faisaient des islamistes modérés les favoris de ce premier scrutin de l'après-"printemps arabe". La classe dirigeante avait pourtant promis des réformes et du sang neuf après les soulèvements populaires de l'an dernier au Maghreb. Derrière le FLN arrivent le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, avec 68 sièges, et les islamistes modérés et liés au pouvoir de l'Alliance de l'Algérie verte, qui en obtiennent 48, selon les résultats officiels des législatives de jeudi."Les élections ont renforcé l'attachement du peuple algérien aux valeurs de paix et de stabilité", s'est félicité le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. En plein "printemps des peuples arabes", le président Abdelaziz Bouteflika avait promis en avril 2011 la tenue de ces élections législatives, deux mois après un premier mouvement de contestation étouffé par la police. Le chef de l'Etat avait également promis d'amender la Constitution afin de "renforcer la démocratie représentative". Ses promesses ont laissé les Algériens sceptiques, comme en témoigne l'abstention. Bien qu'inférieure aux prévisions des diplomates, elle dépasse tout de même la moitié de l'électorat. Les observateurs de l'Union européenne se sont toutefois dits satisfaits du déroulement du scrutin. "Les citoyens ont dans l'ensemble été en mesure d'exercer leur droit de vote", a estimé José Ignacio Salafranca, chef de la mission. L'attention va désormais se tourner vers la course à la succession d'Abdelaziz Bouteflika. Agé de 75 ans et souffrant, le chef de l'Etat ne briguera vraisemblablement pas de nouveau mandat au terme de celui qui s'achèvera en 2014.