Le chef des Frères musulmans libyens, Slimane Abdelkader, exilé à Genève, a appelé le gouvernement algérien à prouver qu'il n'est pas impliqué dans l'affaire des mercenaires envoyés en Libye pour soutenir le régime de Kadhafi. Dans une interview qu'il a accordée à El Khabar à Paris, cheikh Slimane Abdelkader a nié en bloque l'existence de terroristes appartenant à quelconque organisation dans le rang des insurgés. « Même s'il en existe des éléments d'organisations terroristes parmi les révolutionnaires, ces derniers ne représentent pas le peuple Libyen », a indiqué Slimane Abdelkader qui a exprimé son refus à l'ingérence de forces étrangères sur le sol Libyen et appelé à l'armement du peuple et de l'Armée Libyenne contre les escadrons du colonel Kadhafi. El Khabar : l'opposition Libyenne a accusé l'Algérie d'avoir envoyé des mercenaires en Libye …en avez-vous des preuves ? Slimane Abdelkader : je commence, d'abord, par vous saluer ainsi que votre journal et le peuple algérien, d'un million et demi de martyrs, connu pour être un fervent défenseur des révolutions et frère du peuple Libyen. Les accusations formulées par le CNT ne visent pas le peuple algérien. Elles ont été formulées par certaines personnalités qui n'ont, cependant, aucune preuve. Le peuple algérien n'est nullement visé par ces accusations. Le CNT dit avoir arrêté des mercenaires qui ont prétendu être des algériens. De ce fait, il est du Droit du peuple Libyen de demander des explications. Je crois que ces accusations sont mal placées et que le CNT doit apporter des preuves tangibles pour soutenir ses accusations s'il veut introduire une action en justice. Ce qui est important pour l'instant c'est que le gouvernement algérien apporte des explications. El Khabar : le gouvernement algérien a nié en bloc ces accusations alors que le CNT l'accuse sans preuves ? Slimane Abdelkader : certes, ce que vous dites est vrai, toute accusation a besoin de preuves. Tout ce qu'il y a c'est que le CNT a fait allusion à des vols transportant des mercenaires. Cela a, également, besoin de preuves. On en parle, également, de l'engagement de certaines forces ou soldats dans les escadrons de Kadhafi. La première nécessité c'est d'apporter des preuves de ces accusations, quant à la deuxième, c'est de savoir que le Conseil National de Transition ainsi que le peuple Libyen ne demandent que des explications de la part du gouvernement algérien. El Khabar : Le gouvernement algérien ainsi que des défenseurs de Droits de l'Homme Libyens ont nié ces accusations. Cela n'est-il pas suffisant ? Slimane Abdelkader : j'ignore ce qu'ont déclaré les défenseurs Libyens des Droits de l'Homme. Toutefois, on ne peut rien affirmer ni infirmer sans preuves. Tout ce qu'on a pour l'instant, c'est une partie qui prétend avoir des preuves et une autre qui nie catégoriquement les accusations contre elle. El Khabar : le fait qu'on n'a pas apporté de preuves, jusqu'à présent, ne fait pas tomber à l'eau ces accusations ? Slimane Abdelkader : non, je n'y crois pas. La situation en Libye, notamment dans les villes libérées est très préoccupante. Je ne crois pas que le CNT ose proférer, vainement, des accusations contre l'Algérie. Cela serait en mesure de pousser l'Algérie à s'ingérer dans les affaires de la Libye, chose qui n'arrangerait en rien la scène Libyenne, étant elle-même divisée et la grande partie de cette scène est contre l'ingérence étrangère. Je ne pense pas que le CNT ait accusé l'Algérie pour la pousser à s'ingérer dans les affaires Libyennes. Le CNT a peut être des preuves qu'il est appelé à les monter. Toutefois, l'Algérie doit s'expliquer à ce sujet.