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Tripoli dit détenir la preuve de l'implication d'Al Qaïda dans le conflit Américains et Russes semblent être parvenus à la même conclusion sur la présence de djihadistes internationaux en Libye
Le régime du colonel Mouammar Kadhafi a fait état d'une «implication prouvée» d'Al Qaïda dans le conflit en Libye, affirmant qu'un dirigeant de cette organisation était en route vers la ville rebelle de Misrata (ouest) avec un groupe de combattants. «L'implication d'Al Qaïda dans le conflit en Libye est prouvée chaque jour», a déclaré le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, au cours d'une conférence de presse. «Nous croyons que ce serait très dangereux si ces gens s'installent dans ce pays, contrôlent son avenir et son immense richesse à quelques pas de l'Europe», a-t-il dit. Il a affirmé disposer d'informations selon lesquelles Abdelhakim Al Hasadi, «un dirigeant très connu d'Al Qaïda», a quitté Benghazi, fief de l'insurrection à 1000 km à l'est de Tripoli, vers la ville rebelle de Misrata, à bord d'un bateau en compagnie de 25 «combattants bien entraînés». Selon M. Ibrahim, M. Al Hasadi est «très connu par les services de renseignements à travers le monde». «En ce moment même, ils sont en route pour Misrata», à bord d'un vieux bateau égyptien nommé Al Chahid Abdelwahab qu'ils ont réparé et rempli d'armes et de moyens de communications modernes,» a-t-il dit. «Malheureusement la coalition est au courant de ceci (...) et elle est disposée à laisser passer des membres d'Al Qaïda de Benghazi vers Misrata», a-t-il déploré. Un autre islamiste, Ismaïl Sallabi, membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) et d'Al Qaïda, selon lui, entraîne 200 «fondamentalistes» dans le camp militaire du «7 avril» à Benghazi avec l'aide d'une vingtaine d'experts envoyés par le Qatar. M. Ibrahim a affirmé par ailleurs qu'Abdelmounem Al Madhouni, présenté comme un «membre d'Al Qaïda depuis les années 1980» a été tué récemment dans des combats aux côtés des rebelles près du terminal pétrolier de Brega, à l'ouest de Benghazi. Alias Mustapha Al Zawi, Orwa ou encore Ibn Al Ward, Abdelmounem Al Madhouni était recherché par Interpol et les Etats-Unis, a-t-il précisé. Fin mars, le patron militaire de l'Otan a indiqué que son organisation avait détecté des «signes» de présence possible de militants d'Al Qaïda dans les rangs des rebelles qui ont aussitôt démenti une telle présence. Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a averti à partir de Berlin que la nébuleuse terroriste Al Qaïda pourrait profiter de la situation en Libye. «Il y a, malheureusement, des informations selon lesquelles Al Qaïda et d'autres groupes terroristes pourraient profiter de la situation actuelle en Libye. Aussi la vigilance n'est-elle pas superflue», a déclaré le chef de la diplomatie de la Fédération de Russie lors d'un point de presse à l'issue d'une réunion ministérielle du Conseil Russie-Otan. A en croire, en outre, l'amiral américain James Stavridis, commandant suprême des forces de l'Otan en Europe, des membres du réseau Ben Laden et du mouvement chiite de Cheikh Nasrallah pourraient figurer parmi les insurgés qui luttent contre le colonel Mouammar Kadhafi. Deux jours avant ces déclarations concordantes, Site Intelligence Group, un centre de surveillance des sites islamistes, avait rapporté que le numéro deux d'Al Qaïda, Ayman Al Thawahiri, a exhorté les musulmans d'Afrique du Nord à combattre les forces de l'Otan en Libye. L'enregistrement vidéo de l'islamiste égyptien semble avoir été enregistré avant le lancement le mois dernier des opérations militaires de l'Otan et de la coalition occidentale contre les forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a précisé le centre de surveillance. «Je souhaite attirer l'attention de nos frères musulmans en Libye, Tunisie, Algérie et dans le reste des pays musulmans que si les Américains et les forces de l'Otan entrent en Libye, les pays voisins, l'Egypte, la Tunisie, l'Algérie et le reste des pays musulmans se soulèveront et combattront à la fois les mercenaires de Kadhafi et l'Otan», avait prévenu le bras droit d'Oussama Ben Laden. Bien que le Royaume-Uni vienne de répéter qu'il n'y aura pas d'intervention terreste en Libye, la présence confirmée d'éléments radicaux sur le sol de la Jamahiriya poussera-t-il les Occidentaux à changer d'avis et décider d'envoyer des soldats, au nom d'une troisième guerre préventive ? Aucun des pays de la coalition ne se risquerait à un tel scénario du pire, estiment la plupart des analystes. Ni les Européens qui, empêtrés dans la crise économique, ne peuvent supporter seuls le poids financier d'une éventuelle invasion terreste. Moins encore les Etats-Unis qui, politiquement, ne peuvent ouvrir un troisième front de guerre. Surtout si le Président démocrate, Barack Obama, compte être réélu pour un second mandat face à une opinion publique US qui n'a toujours pas pardonné à W. Bush son avanturisme guerrier.