La question relative à la création d'une organisation des pays exportateurs de gaz, à l'instar de celle des pays exportateurs de pétrole (Opep), n'est pas close », a déclaré hier à Moscou le président russe, Dmitri Medvedev. Voilà donc une annonce qui est en mesure de relancer un vieux projet... Le chef de l'Etat russe, qui succède fraîchement à un Vladimir Poutine, partisan du premier carré d'une Opep du gaz, a indiqué aussi que s'il était vrai que rien n'avait été encore décidé quant à la création d'une organisation regroupant les pays exportateurs de gaz, cette question restait cependant d'actualité. Dmitri Medvedev s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, en visite de travail depuis hier en Russie, consacrée exclusivement à la coopération dans les domaines énergétique et militaire. « Aucune décision n'a été encore prise à ce sujet, cependant il serait faux de croire que cette question est définitivement close », a déclaré à la presse le président russe, à l'issue de ses entretiens avec Chavez qui ont été sanctionnés par la signature de quatre accords dans le domaine de l'énergie. Les accords qui portent sur la prospection et la mise en valeur de champs pétroliers et gaziers au Venezuela ont été signés entre les compagnies russes, Gazprom, Lukoil et TNK-BP, et la société pétrolière Petroleos de Venezuela (PDVSA). L'idée de mettre sur pied une organisation regroupant les pays producteurs de gaz, à l'image de l'Opep, revient ces derniers jours comme une prière et relance davantage les tensions sur le marché énergétique. L'Iran, la Russie, le Venezuela, le Nigeria et l'Algérie, bien que la position de cette dernière soit quelque peu nuancée, sont déjà sur la piste. Les Etats-Unis d'Amérique et l'Union européenne n'ont pas cessé de mettre en garde contre ce qu'ils qualifient d'« un cartel » du gaz, y voyant d'un haut risque pour la sécurité énergétique mondiale. Ces deux entités sont allées jusqu'à dire que la naissance d'une Opep du gaz favoriserait la manipulation de la politique des prix.