Moscou se tourne vers l'Afrique, particulièrement vers les pays producteurs de pétrole et de gaz. Ainsi, le président russe Dimitri Medvedev veut mettre à profit sa tournée africaine afin de s'accorder avec les membres de l'Opep sur les positions à prendre face à l'évolution du marché pétrolier. Même si Moscou a écarté jusqu'à présent toute possibilité d'adhérer au Cartel pétrolier, il n'en demeure pas moins que la Russie a affiché à plusieurs reprises sa volonté de coopérer. C'est dans ce sens que le président russe a mis à profit sa visite vendredi en Angola, pays assurant actuellement la présidence tournante de l'Opep pour réaffirmer cette volonté de rapprochement. Ainsi, M. Medvedev a indiqué que la procédure d'établissement des prix du pétrole est loin d'être optimale, et la Russie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) entendent se concerter sur cette question. Le président de la Fédération de Russie a estimé dans le même contexte que la Russie et l'Opep entendaient désormais concerter l'établissement des prix du brut sur le marché. "Nos intérêts sont communs parce qu'il y a d'importants producteurs d'hydrocarbures", a-t-il affirmé, ajoutant que l'Angola, qui assure la présidence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est le plus important producteur de pétrole en Afrique. Par conséquent, estime-t-il, il est important de "coordonner notre action dans le contexte de crise mondiale".Il est utile de rappeler que la Russie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) envisagent d'examiner les questions relatives à leur coopération lors d'un séminaire en juillet prochain. Moscou ne s'arrête pas là. Le géant souhaite aussi consolider sa place sur le marché gazier en prenant des positions sur le Continent noir. Dans ce sens, le géant russe du gaz Gazprom a annoncé mercredi un projet de construction d'un gazoduc transsaharien qui relierait les vastes réserves gazières du Nigeria à l'Europe. Le patron de Gazprom international qui acccompagne M. Dmitri Medvedev dans sa tournée africaine, a indiqué que sa compagnie allait construire à partir de 2010 un gazoduc de 360 km pour près d'un demi-milliard de dollars à partir du sud du Nigeria, et qui pourrait à l'avenir être le premier tronçon de ce gazoduc trans-saharien, "s'il voit le jour". Le groupe russe Gazprom a conclu un accord de coopération avec la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) qui lui donne accès aux réserves de gaz nigérianes, parmi les plus importantes du monde. Les deux sociétés ont ainsi créé une co-entreprise à 50/50, baptisée Nigaz. Gaeprom a également signé un accord d'un milliard de dollars (711 millions d'euros) avec la compagnie publique namibienne Namcor pour construire une centrale électrique au gaz. La Russie construirait, selon les termes de l'accord, une centrale électrique pour la Namibie et l'Afrique du Sud, qui lui permettrait d'avoir accès au gisement gazier offshore de Koudou, situé à 140 km des côtes namibiennes. "Le coût du projet est de 1 à 1,12 milliard de dollars" et comprend la centrale électrique au gaz, un pipeline et d'autres infrastructures, a déclaré à la presse Boris Ivanov, à la tête de Gazprom International. Selon un communiqué de Gazprom, la grande majorité de la production électrique sera exportée en Afrique du Sud voisine, qui connaît des pénuries d'électricité. "Le gaz du gisement de Koudou pourrait être utilisé pour la centrale électrique", a-t-il précisé. "Un accord a également été signé pour accroître les investissements russes afin de développer et introduire de nouveaux projets à grande échelle dans l'économie namibienne, en particulier dans les domaines minier, pétrolier et énergétique", selon un communiqué conjoint publié vendredi. Samira G.