Les capitaux oisifs émiratis trouvent de judicieux placements en Algérie, qui pourrait certainement en capter beaucoup plus si les blocages en matière d'octroi de foncier industriel étaient levés et si les réformes visant à améliorer le climat des affaires étaient conduites avec davantage de détermination. En dépit de toutes les difficultés, les IDE en provenance des pays du Golfe, notamment des Emirats, sont déjà fort consistants et promettent de l'être encore plus dans les toutes prochaines années. Le montant des capitaux que les Emiratis investiront en Algérie au cours des cinq prochaines années dépasserait allégrement les 50 milliards de dollars, selon Oxford Business Group, qui base cette information sur des propos tenus dernièrement à Alger par le ministre émirati de l'Economie. Les nouveaux projets, qui s'ajouteront à ceux déjà en cours de réalisation ou en bonne voie de maturation, concerneront divers secteurs d'activité parmi lesquels l'industrie, le tourisme, l'immobilier, l'énergie, l'agriculture et une large gamme de services. Le groupe émirati EIIC s'apprête déjà à faire une entrée remarquée en prenant en charge la réalisation de l'immense parc de détente et de loisirs Les grands vents de Dély Ibrahim. Baptisé du nom de Dounya, ce futur parc de 670 hectares est d'ores et déjà considéré comme l'un des plus grands parcs urbains au monde. Conscient d'y jouer son prestige, le groupe émirati projette d'investir pas moins de deux milliards de dollars dans ce mégaprojet qui, ajouté à celui tout aussi ambitieux d'Alger-Médina que réalise le groupe Arcofina (Dahli) de Abdelouahab Rahim dans la baie d'Alger, va considérablement améliorer la qualité de vie dans la capitale. Selon les propos du directeur général d'EIIC, repris par Oxford Business Group, la réalisation du parc Dounya-Les grands vents durera environ cinq ans, au terme desquels 75% du terrain seront remis aux autorités publiques sous forme de parc public, tandis que les 25% restants seront consacrés au développement privé d'aménagements commerciaux et professionnels. Pour rappel, une entreprise publique ayant statut d'Epic a été créée en 2006 à l'effet de superviser la réalisation de cet énorme projet et de prendre en charge, seule ou en partenariat, son exploitation dès l'achèvement des travaux. A noter que le groupe émirati EIIC n'est pas présent en Algérie que pour ce seul projet. Il s'apprête à y développer des affaires juteuses dans des domaines aussi divers que l'industrie lourde, la câblerie électrique et l'agriculture avec, notamment, la réalisation d'une ferme laitière géante de 10 000 vaches. D'autres groupes émiratis, comme Emiral et Al Oudra, ont également pris la résolution de s'installer en Algérie pour y promouvoir d'intéressants projets, notamment dans le secteur du tourisme, à l'instar du complexe de Sidi Fredj qui verra le jour en juillet 2010 et d'un autre complexe balnéaire de haut standing pour lequel le même groupe compte investir plus de 250 millions de dollars. Construire des complexes touristiques dans les environs des belles plages d'Oran et de Mostaganem est un objectif que le groupe émirati souhaiterait réaliser à plus long terme. Plus connu des Algériens, le groupe Emaar a bon espoir de régler, d'ici la fin de l'année en cours, les problèmes liés à l'acquisition de terrains à bâtir pour mettre à exécution immédiatement un certain nombre de projets, parmi lesquels la construction de plus de 2000 logements promotionnels dans la ville nouvelle de Sidi Abdellah, d'un complexe immobilier et touristique sur la plage Colonel Abbès et d'une cité médicale à Staouéli. Si l'immobilier et le tourisme semblent être les terrains de prédilection des investisseurs émiratis, l'industrie lourde est, contre toute attente, le secteur où le plus gros des capitaux sera investi. Le consortium Dubal-Mubadala, connu sous le nom d'Emal International, vient en effet de faire part de sa ferme intention de réaliser, dans la localité de Béni Saf, un complexe d'aluminium qui produira, d'ici 2013, 750 000 tonnes de ce métal par an et donnera du travail à plus de 2500 personnes. Quelque 7,5 milliards de dollars seront investis dans ce projet, d'ores et déjà considéré comme le plus important investissement direct étranger jamais capté par l'Algérie depuis son indépendance.