Le patron de Cevital, M.Rebrab, souligne que l'Algérie est capable de réaliser un taux de croissance annuel à deux chiffres. Une rencontre banques-patronat est prévue pour le 25 juillet prochain. L'information a été révélée hier par le président de la Confédération nationale du patronat algérien au forum du quotidien El Moudjahid, consacré aux réformes économiques et sociales. M. Naït Abdelaziz affirme que la rencontre sera consacrée au problème d'accès aux crédits bancaires. Cette question a été d'ailleurs au centre des débats du forum, animé par quelques organisations patronales, des hommes d'affaires et des experts. L'UGTA et le Forum des chefs d'entreprise étaient absents. Le patron de Cevital, M. Issad Rebrab, est convaincu que “l'Algérie est en mesure de réaliser des taux de croissance à deux chiffres”. “Tous les ingrédients sont réunis, tous les secteurs sont demandeurs de développement et d'investissement”, souligne le patron de Cevital. Cevital, dit-il, enregistre 50% de croissance par an. “Si c'est possible pour Cevital, c'est aussi possible pour les autres”, pense-t-il. Issad Rebrab en évoquant ses projets d'investissement reconnaît, “malheureusement, l'existence de blocages”, pas spécialement financiers, du moins concernant Cevital, “mais surtout mental”. C'est un tort, dit-il, en 2005, “on continue de distinguer entre l'entreprise privée et l'entreprise publique”. L'Etat, explique-t-il, à travers la fiscalité “est le principal propriétaire des entreprises”. Mais pour d'autres, le tableau est plutôt sombre. M. Kahoul du CSPA affirme que la confiance des opérateurs économiques vis-à-vis de l'administration “est en train de s'estomper”. De ce point de vue, l'économie informelle est en passe de devenir une assurance tous risques. En qualifiant le secteur bancaire d'archaïque, M. Kahoul trouve l'année 2005 “beaucoup plus grave”. Dans le secteur de l'habitat, le représentant du CSPA dénonce ce qu'il appelle “les passe-droits, la corruption et le non-respect du code du marché”. Il évoque l'urgence de “bannir les injonctions des walis en matière d'octroi de projet de complaisance”. M. Mékideche, vice-président du Cnes, a évoqué la nécessité de mettre en place les mécanismes du marché “qui, actuellement, n'existent pas”. Il a soulevé la question du foncier qu'il faudrait extirper “de la spéculation et de la rareté”, l'insuffisance de l'administration économique.M. Mékideche, en parlant de plan de relance de 50 milliards de dollars, estime que celui-ci “doit profiter à la communauté d'affaires algérienne”. D'un autre côté, M. Mékideche plaide pour une structure du capital social des entreprises privées, “moins familiale, plus moderne”, en suggérant à des opérateurs économiques privés de recourir aux emprunts obligataires pour lever des financements. Mais le défi à relever, souligne M. Moula de la CIPA, rendre l'économie moins dépendante des hydrocarbures. Il relève à juste titre que l'Algérie a exporté pour à peine 800 millions de dollars de produits hors hydrocarbures, en même temps elle a importé pour plus de 18 milliards de dollars. “Comment faire s'il n'y a plus de pétrole ?” s'interroge-t-il. Meziane Rabhi