La situation politique interne n'a connu aucun changement. Les poursuites, les interrogatoires et l'emprisonnement , opérés par le Hamas, de certains partisans du Fatah, continuent. La trêve conclue le 19 juin dernier, entre le mouvement islamiste Hamas et le gouvernement israélien, suite à des négociations indirectes parrainées par le gouvernement égyptien n'a pas apporté beaucoup de changements au cours de la vie extrêmement difficile des 1,5 million de Ghazaouis. Ghaza : De notre correspondant Le terminal de Rafah, seule portière de la bande de Ghaza vers le monde extérieur, est resté fermé, causant de gros dégâts à beaucoup de catégories de la population, surtout ceux résidant à l'étranger, dont la plupart ont vu leurs cartes de séjour annulées faute de n'avoir pu regagner leurs pays respectifs dans les délais. Les étudiants fréquentant les universités étrangères sont les autres victimes de cette fermeture, surtout après la parution des résultats du baccalauréat et le désir de milliers d'étudiants de faire des études que les universités palestiniennes sont incapables de fournir faute de moyens et de cadres qualifiés. Les malades nécessitant des soins hors des territoires palestiniens, hormis quelques rares exceptions, ne peuvent passer ce poste frontière. Depuis l'imposition par Israël du blocus total à la bande de Ghaza, suite au coup de force du mouvement islamiste, Hamas, au mois de juin 2007, contre l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, plus de 200 malades sont morts faute de soins adéquats, car indisponibles dans ce territoire pauvre et manquant de tout. Le carburant est toujours indisponible à la vente libre dans les stations d'essence. Le mouvement Hamas et le gouvernement d'Ismaïl Haniyeh qui le représente contrôlent la vente de ce produit stratégique. Aucune vente libre n'est permise dans les stations d'essence, ce qui laisse la porte ouverte à beaucoup de dépassements. L'essence, plus rare sur le marché, se vend au noir, à des prix incroyables, certainement les plus élevés de la planète. Un litre d'essence a atteint le prix de 10 dollars américains. Ceci a poussé beaucoup de conducteurs de voitures à utiliser l'huile de cuisson en remplacement du gaz oil, malgré toutes les menaces qu'elle représente pour la santé publique et l'environnement. Même les 40 km de plage de ce minuscule territoire n'ont pas été épargnés. Toutes les eaux usées s'y déversent sans avoir été traitées, ce qui a causé des maladies diverses aux estivants. Les autres aspects de la vie n'ont connu aucune évolution. La pauvreté augmente de jour en jour, l'économie est complètement paralysée. Les 70 000 salaires que verse Ramallah aux employés militaires (sans travail actuellement) et aux civils qui font bouger légèrement cette économie risquent, à leur tour, de disparaître si les pays donateurs ne tiennent pas leurs promesses et ne fournissent pas à temps les sommes nécessaires. Cette éventualité représentera un coup de plus asséné à l'Autorité palestinienne et à son président, Mahmoud Abbas, par la communauté internationale qui ne fait rien pour le renforcer ou même le supporter en face de ses frères ennemis, le mouvement Hamas, ou envers l'occupant israélien. Le gouvernement de l'Etat hébreu, qui n'a jamais été autant satisfait de voir les Palestiniens aussi divisés, fait de gros efforts pour maintenir cette situation qui lui permet de se dérober à toutes les exigences du règlement du conflit, arguant cette désunion palestinienne, d'où l'absence d'un partenaire pour la paix. Le Premier ministre du gouvernement, Salam Fayad, a accusé ouvertement Israël de vouloir affaiblir l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas. Le taux des incursions israéliennes et des opérations militaires dans les villes de Cisjordanie occupée ont augmenté de facon significative. Depuis la conclusion de la trêve à Ghaza, ce taux a atteint 50% de celui le plus élevé depuis l'instauration de l'Autorité palestinienne. Séparer la bande de Ghaza de la Cisjordanie occupée est un vieux plan israélien que le mouvement Hamas a aidé à se réaliser. Ceux qui refusent la présence de forces arabes dans la bande de Ghaza et partout dans les territoires palestiniens se mettent au travers des aspirations palestiniennes et aident Israël, que ce soit en connaissance de cause ou pas. Dans la bande de Ghaza où le mouvement Hamas est seul maître, la situation politique interne n'a connu aucun changement. Les poursuites, les interrogatoires et l'emprisonnement de certains partisans du Fatah continuent. Le mouvement islamiste, au contraire des déclarations de ses responsables aux médias, ne semble aucunement prêt à laisser tomber son emprise sur cette partie des territoires palestiniens. Plus le temps passe, plus le mouvement Hamas étend son emprise sur toutes les facettes de la vie quotidienne de l'enclave palestinienne, ce qui rendra plus difficile un retour à l'union nationale dont les Palestiniens rêvent plus que de tout autre chose actuellement.