Rien n'y fait, même pendant la trêve, il y eut mort d'homme dans les territoires palestiniens. C'est tout juste si l'on peut parler de trêve relative, laquelle ne pourrait se substituer à un accord en bonne et due forme pour traiter de manière durable la crise interpalestinienne. L'annonce de l'accord de cessez-le-feu entre le mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas du premier ministre ismaïl Haniyeh, très tard le soir de dimanche, n'a pas mis fin aux affrontements entre les deux camps. Alors que les représentants des factions palestiniennes nationalistes et islamistes dont le Front populaire de libération de la palestine (FPLP), le front démocratique de libération de la palestine (FDLP), le djihad islamique et d'autres lisaient les clauses de l'accord dans lequel ils ont joué le rôle d'intermédiaires entre les deux mouvements qui s'affrontaient un peu partout dans la bande de Ghaza, les coups de feux et les affrontements se poursuivaient à quelques centaines de mètres du lieu où se déroulait la conférence de presse. un officier de la sécurite nationale Adnane Rahmi, membre du fatah, a même été kidnappé et tué par des hommes armés, tard dans la même soirée. Le fatah a accusé le Hamas d'avoir organisé l'assassinat de l'homme en question dont le frère, un officier du service de la sécurité préventive, fidèle au président Abbas, a été la cible de plusieurs attentats manqués de la part des militants du Hamas dans le passé. Hier, 5 Palestiniens ont été tués et 7 blessés dans des combats entre partisans du Hamas et du Fatah à Ghaza. En outre, 5 adolescents, qui rentraient de l'école, et un membre de la Force exécutive du gouvernement Hamas ont été blessés. Peu auparavant, 12 autres personnes ont été blessées dans des affrontements dans le centre de Ghaza, deux dans un état grave, a-t-on indiqué de sources médicales. Selon des médecins de l'hôpital qui ont été témoins des affrontements, des hommes de la Force exécutive étaient présents dans l'enceinte de l'établissement et tiraient sur les membres des services de sécurité postés autour. Selon une source au sein de ces derniers, les membres du Hamas ont, pour leur part, capturé un membre des services de renseignements. Par la suite, des affrontements ont éclaté entre des partisans du Hamas et des hommes des renseignements près du siège de ces services dans le nord-ouest de Ghaza, selon une source de sécurité et des témoins. Six Palestiniens ont été tués depuis samedi dans des affrontements interpalestiniens après l'annonce par Mahmoud Abbas de la tenue d'élections anticipées, rejetées par le Hamas qui est à la tête du gouvernement. Ces nouvelles violences compromettent un accord de cessation des hostilités conclu dimanche soir entre le Hamas et le Fatah. Lundi, des tirs sporadiques ont été enregistrés dans certaines rues de la ville de Ghaza. Sept écoliers, qui ont participé avec leurs camarades à une manifestation organisée près de leur école dans le quartier Al Nasr non loin du centre-ville ainsi qu'un enseignant, ont été blessés par balles par des membres de la force exécutive relevant du ministre de l'intérieur Saïd Siam du Hamas. Pourtant, le cessez-le-feu semblait tenir après la journée sanglante de dimanche, où le slogan qualifiant le sang palestinien de ligne rouge à ne pas franchir, utilisé depuis toujours par toutes les factions palestiniennes, est vide de sens. les citoyens palestiniens voient, de leurs yeux, des palestiniens tuer d'autres palestiniens. La crise actuelle ne date pas d'aujourd'hui. Avec le mouvement islamiste au gouvernement et son refus de reconnaître les accords signés entre l'autorité nationale et israël, de la légitimité arabe et de la légitimité internationale ont provoqué des tensions avec la présidence. Cette dernière qui, de son côté, croit en une solution négociée du conflit avec israël, reconnaît les décisions de la légitimité internationale et a accepté le plan Fahd adopté par le sommet arabe de Beyrouth en 2002, dans lequel les pays arabes ont déclaré être prêts à établir des relations normales avec l'etat hébreu, en contrepartie de la libération de la totalité des terres arabes occupées en 1967. La cohabitation est alors devenue difficile pour ne pas dire impossible. cette situation a été aggravée par l'embargo international et le blocus israélien imposé aux territoires palestiniens depuis la formation du gouvernement par le Hamas, considéré par l'occident comme un mouvement terroriste avec lequel il refusent de traiter. La suite, tout le monde la connaît.