La demande sans cesse grandissante sur le logement social à Larbaâ Nath Irathen est l'une des préoccupations essentielles soulevées par les citoyens face au wali de Tizi Ouzou lors de la visite qu'il a effectuée dans cette daïra mardi dernier. Un secteur où l'offre, pourtant très diversifiée, est en deçà des attentes tant les projets manquent de concrétisation. Le wali de Tizi Ouzou a inspecté l'avancement des travaux sur nombre de chantiers et s'est enquis de la qualité de leur exécution. Au lycée Abderrahmane El Illouli, s'est tenue une rencontre avec les responsables locaux et les représentants des citoyens. Ces derniers n'ont pas manqué d'interpeller les pouvoirs publics pour « mettre en œuvre des programmes plus importants en matière de logements dans les zones rurales », comme l'a souligné un citoyen de la commune d'Aït Aggouacha. « Pour l'heure, 20 logements sociaux ont été squattés au détriment des nécessiteux de la région », précise le même intervenant. Selon l'administrateur de cette même commune, « il y a un déficit de 200 logements et une grande pression sur l'habitat rural ». Autre commune à souffrir de l'insignifiance de l'offre immobilière est l'APC d'Idjen, qui a vu le lancement d'un projet de 17 logements socioparticipatifs à Alma pour un délai de réalisation de 36 mois (livrables en janvier 2008). A quelques encablures de la cérémonie de lancement des travaux, un vaste chantier présente des fondations émergeant du sol. « C'est un ancien projet de logements APC-CNEP datant des années 1990, aujourd'hui à l'abandon », nous révèle un citoyen rencontré sur place. « C'est l'exemple type de ces projets mort-nés dans notre localité et nos responsables semblent détourner leurs regards de ce gâchis », ajoute notre interlocuteur. Au sujet des 20 autres logements sociaux occupés de force il y a trois ans à Alma, le wali a affirmé fermement qu'« il faut engager des actions en justice pour procéder à l'évacuation des indus occupants et distribuer ces logements selon la loi en vigueur ». Il a été révélé, lors des débats entre les citoyens de la daïra de Larbaâ Nath Irathen et l'administration, que « des lots de terrain de la zone d'activité sont détournés pour servir de résidences au lieu d'accueillir les fabriques industrielles ». Une « pratique indélicate » à laquelle le premier responsable de la wilaya répond par « la saisie de la justice le plus tôt possible pour rétablir les choses ». Pour sa part, le maire de la commune chef-lieu de daïra a précisé qu'« en matière de logement, nous subissons des contraintes liées au foncier. Nous sollicitons la révision du Plan directeur d'aménagement (PDAU). Car le relief accidenté de notre commune nous oblige à procéder à des terrassements et recourir aux murs de soutènement, mais nos budgets ne suivent pas ». En répondant aux questions des présents, le directeur du logement et de l'équipement public a rappelé que « le programme (logements de divers segments) datant d'avant 2000 n'est pas encore assaini à ce jour ». Un retard que les autorités présentes ont reconnu, tout en s'engageant à s'intéresser plus à l'habitat rural et aides à l'autoconstruction.