Ils ont dû recourir à la grève pour protester contre la concurrence déloyale pratiquée par leurs "confrères fraudeurs". Le transport public dans certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou a été sérieusement perturbé cette semaine par deux mouvements de protestation. Le premier a été initié par les transporteurs assurant la ligne Aït Oumalou-Larbaâ Nath Irathen. Le second débrayage a été enclenché par ceux assurant la liaison entre Draâ El-Mizan et Boghni. En effet, les transporteurs propriétaires de fourgons assurant la liaison entre Draâ El-Mizan et Boghni via Aïn Zaouïa ont dû recourir à la grève pour protester contre la concurrence déloyale dont ils sont victimes de la part d'autres transporteurs fraudeurs, ne payant donc pas d'impôts pour exercer cette activité. Joint par téléphone, le représentant de cette corporation, qui compte environ 85 transporteurs, a déploré le fait qu'en dépit des interventions ponctuelles des agents de police contre ces fraudeurs, après leurs plaintes auprès du commissariat et du chef de daïra, ces transporteurs, au nombre de 25 selon le chiffre avancé par notre interlocuteur, récidivent et reprennent leur activité sans en être inquiétés, “à croire qu'il y a connivence entre eux, si ce n'est du laxisme”, nous précise-t-il. Notre interlocuteur nous rappelle que les transporteurs maintiendraient leur mouvement de grève, avec le risque, malheureusement, de pénaliser de nombreux citoyens voyageant entre les deux localités, jusqu'à satisfaction de leur revendication : faire cesser définitivement ces transporteurs illégaux. Par ailleurs, le collectif des transporteurs assurant la liaison entre Aït Oumalou et Larbaâ Nath Irathen a procédé mercredi dernier à la fermeture de la route nationale une, entraînant, par la même, l'arrêt du trafic routier vers les régions limitrophes pendant une bonne partie de la journée. L'action de ce collectif est intervenue après une longue attente de voir ses doléances résolues. La raison du problème a été soulevée à maintes reprises, et ce, devant les instances concernées, à savoir l'administrateur de la commune d'Aït Oumalou, le chef de la daïra de Tizi Rached, ainsi que le responsable des travaux publics de Larbaâ Nath Irathen. Il s'agit de l'opération de goudronnage du tronçon routier reliant la ville de Larbaâ Nath Irathen à cette commune. Dans une lettre parvenue aux dits représentants, le collectif des transporteurs met en exergue les difficultés auxquelles il fait face quotidiennement dans l'exercice de sa fonction interpellant, encore une fois, les pouvoirs publics à prendre en charge la situation. En effet, la route, sujette au conflit, présente un état de délabrement très avancé et est susceptible d'occasionner des dommages humains et matériels. Un transporteur rencontré sur place affirme que la route n'a pas été goudronnée depuis l'indépendance et que les seuls travaux effectués consistent en un gravillonnage sur des trous apparus ici et là. En fin de matinée, une délégation de ce mouvement s'est rendue à la direction des travaux publics de la wilaya de Tizi Ouzou où, nous dit-on, des promesses ont été faites par le directeur de la DTP de prendre en charge le revêtement de cette route. En parallèle, le collectif des transporteurs, habitué aux promesses des responsables locaux, indique l'un d'entre eux, a enclenché un mouvement de grève de trois jours et menace, en outre, de bloquer l'autoroute menant vers Azazga, de fermer l'APC d'Aït Oumalou, ainsi que l'antenne de la direction des travaux publics de Larbaâ Nath Irathen. Par ailleurs, ledit collectif compte sur la compréhension et la participation de la population locale, d'autant plus qu'un bon nombre de personnes originaires de la région a pris part à la fermeture de la route en signe de solidarité avec les transporteurs. Y. K./B. K.