« C'est une ville qu'on ne peut se lasser d'admirer dont l'aspect enchante l'imagination. Assise au bord de la mer, sur le penchant d'une montagne, elle jouit de tous les avantages qui résultent de cette position exceptionnelle. Elle a pour elle les ressources du Golfe et de la plaine, rien n'approche l'agrément de sa perspective. » Abou Mohamed El Abery, XIIIe siècle. On la voit arriver de loin « Alger la Blanche », lorsqu'on arrive par la mer ou par les airs. Y vivre la saison estivale est toujours source de souvenirs gravés dans la mémoire de ses habitants et dans celle des touristes. En commençant par la plage de Bab El Oued et ses rouleaux de mer déferlant sur les rochers. Non loin de là, la piscine El Kettani très fréquentée par les enfants accueille 600 personnes par jour qui préfèrent ses murs sécurisants. Dressée sur la falaise, elle offre un panorama imprenable sur la ville. Notre-dame d'Afrique assise comme sur un trône dans les hauteurs de la ville domine l'horizon, plus bas des pêcheurs amateurs tentent de faire mordre leur hameçon et juste derrière Rabah, un habitué venu avec ses enfants. « Je suis agriculteur, dès que j'ai un peu de temps, je viens à la plage de Bab el oued. Chaque semaine, je m'installe ici pour la journée. Je n'imagine pas aller sur une notre plage », explique-t-il. En quittant le sable pour aller vers le centre-ville, on trouve un marché de fruits et légumes, beaucoup de jeunes y travaillent pendant leurs vacances pour aider leur parents. Mais pour Bouras, le parcours est un peu différent : « Je suis ici à longueur d'année, depuis que j'ai quitté l'école. En plus de mon travail de commerçant, je fait du judo et j'espère devenir un jour professionnel », dit-il, les yeux remplis d'espoir. Cette véritable tour de babel urbaine porte bien son nom, on y trouve absolument tout, même un marché informel… En s'éloignant un peu vers la côte, on croise d'autres baigneurs, à la plage Franco, préférant la fraîcheur du large, puisqu'il est possible, en louant un bateau, d'aller nager vers les rochers en pleine mer. A quelques kilomètres de là, autre plage, autre genre : Moretti. Il faut montrer patte blanche pour rentrer dans ce complexe agrémenté de restaurants et de courts de tennis. 4X4 et jet ski sont de rigueur. Pour Malika, cette plage réservée aux « abonnés » est une garantie de tranquillité : « Ici, je peux venir seule, personne ne vient m'ennuyer. Etant une fille, c'est un élément très important, je ne pense pas que je pourrais en faire autant sur une autre plage ». Encore un peu de trajet vers l'est et la piscine de Kiffan-club nous ouvre ses portes. 2000 personnes par jour viennent profiter de cet havre de paix à la périphérie du réseau urbain. Fréquenté autant par les habitués qui y viennent depuis leur enfance et par des touristes venus de France, d'Espagne ou d'Allemagne, le club ouvre ses portes aux adultes pour 700 DA et 400 DA pour les enfants. Deux hectares de loisirs, une terrasse de 1000 personnes et le toboggan le plus grand du Maghreb peuvent faire basculer les amoureux de la plage vers cette piscine de Bordj Kiffan. En bref, l'Algérois a plus d'un tour dans son sac pour faire passer un été inoubliable à ses enfants ou aux étrangers venus visiter une région et un pays qui ne demandent qu'à être découvert. « L'Algérie est en train de rattraper son retard par rapport à la Tunisie et au Maroc. De plus, nous avons un avantage, c'est que tout reste à faire et qu'on peut le faire en mieux », affirme M. Sidr, actionnaire du Kiffan- club.