Se peut-il qu'une simple dispute entre deux membres de deux communautés différentes mais issues de la même tribu (les Flittas) tourne à la vendetta ? Sans oser avancer une réponse claire, il y a, diront des analystes de la scène politique locale, les ingrédients d'une guerre larvée, insidieuse à portée politique réelle dans ce paisible village de Rahouia (ex-Montgolfier), 36 km au nord du chef-lieu de wilaya de Tiaret, où les protagonistes sont des proches parents de l'actuel maire d'obédience PT. Tiaret. De notre correspondant Que s'est-il passé au juste ? Selon des sources locales, l'une des jeunes victimes d'une agression physique s'en est allée rameuter sa fratrie depuis le village voisin (Mendès), relevant de la wilaya de Relizane, pour étancher sa soif de vengeance. A bord de plusieurs véhicules utilitaires, les membres, issus des « Chwalas » sont venus corriger l'effronté (un jeune de la famille Boukhetach) qui s'en est sorti avec plusieurs points de suture au front, « bastonné » à coups de gourdin. N'était la promptitude des policiers venus en renfort depuis Tiaret, cette singulière vendetta aurait pu avoir des conséquences autrement plus dramatiques. Au terme d'une brève confrontation, il a été dénombré quelques blessés légers, mais surtout des arrestations. Il y en a eu une bonne dizaine. Deux de ceux présentés hier au magistrat instructeur (les Bentria) et un de la famille Boukhetach ont été mis sous mandat de dépôt et les autres ont été cités à comparaître. La situation aurait pu s'arrêter là si certains des antagonistes n'avaient pas, mus par la vengeance, mis à sac un salon de thé géré par un Chwala. Des événements qui, donnant du fil à retordre aux services de sécurité, n'en avaient pas moins mis en alerte beaucoup de citoyens de cette commune agricole. Le maire, Boukhetach Benaouda, d'obédience PT, qui a toujours maille à partir avec certains élus qui bloquent la gestion dit « exclure tout rapprochement entre ce qui arrive et la politique ». C'est une banale dispute qui a pris des proportions alarmantes. D'autres plus circonspects n'arrivent pas à comprendre comment a-t-on pu laisser parcourir plus de 20 km de Mendès et ses environs jusqu'à Rahouia en toute liberté une escouade de personnes venue pour en découdre. La saisine de la justice mettra-t-elle pour autant un terme à cette brusque et inimaginable descente punitive ? C'est tout le mal qu'espèrent de tous leurs vœux beaucoup de gens à Rahouia, plutôt laminés par d'autres préoccupations quotidiennes.