C'est aujourd'hui, 18 décembre, que sera examiné le procès en appel introduit par le président de l'UNATA, Mohamed Rouani, à propos de l'affaire qui l'oppose à Messaoud Djari, wali de Tamanrasset. Ce procès en appel se déroulera après le verdict du juge près le tribunal de Tamanrasset qui avait requis quatre mois de prison ferme contre le président de l'UNATA (voir El Watan du 3 novembre 2004) et qui avait surpris le mis en cause, ses avocats et les Touareg qui soutiennent en masse Mohamed Rouani, qui ont crié au scandale, mais qui continuent d'espérer une justice juste lors du procès qui se tient aujourd'hui. Pour rappel : au mois d'octobre dernier, le président de l'Union nationale des agences de tourisme alternatif (UNATA) est poursuivi en justice pour diffamation. Le plaignant est Messaoud Djari, wali de Tamanrasset, qui intente une action en justice à propos d'une lettre que le président de l'UNATA avait adressée le 27 décembre 2003 à l'ex-ministre du Tourisme, Nouredine Benouaret, et dans laquelle il relate, en sa qualité de professionnel du tourisme, les blocages que rencontre le secteur du tourisme à Tamanrasset. Abusivement, comme le note Mohamed Rouani, Messaoud Djari lui met également sur le dos le directeur du tourisme, celui des impôts ainsi que celui de l'EPMC (entreprise de travaux publics), qui déposent eux aussi des plaintes pour le même motif. Avec le premier juge, le procès suit son cours. Au mois d'octobre, le directeur du tourisme et celui de l'EPMC se voient déboutés, alors que l'affaire avec le directeur des impôts est tout simplement rejetée. Pour le juge, il ne peut être question de « diffamation » puisque aucun support publicitaire n'a contenu la lettre de Mohamed Rouani à l'ex-ministre du Tourisme. Mais quand arrive, début novembre, le verdict du procès opposant Mohamed Rouani à Messaoud Djari, le second juge requiert quatre mois de prison ferme contre le président de l'UNATA à la surprise de tous et à celle des Touareg en colère alors. Beaucoup d'interrogations chez la population, invitée à contenir sa colère par Mohamed Rouani, et la grande question pour ce dernier : comment se peut-il que pour un même motif d'accusation, le wali de Tamanrasset est gagnant dans ce procès, alors que les trois autres parties le perdent (les directeurs du tourisme, de l'EPMC et des impôts) ? « Est-ce parce qu'il s'agit ici du wali ? », se demande le président de l'UNATA qui a, lui, ses réponses et qui fait donc appel. C'est ainsi que lui, ses avocats et les Touareg qui le soutiennent massivement attendent du procès en appel aujourd'hui avec Messaoud Djari qu'il lui rende justice et que la bonne marche de la justice soit une réalité comme l'a exigé le président de la République, premier magistrat du pays, lors de l'ouverture de l'année judiciaire. Cet espoir est d'autant plus fondé qu'après les verdicts qui les ont déboutés une première fois lors des procès, les directeurs du tourisme et de l'EPMC ont fait appel du jugement, mais rejeté une seconde fois. Acquitté dans les procès qui l'ont opposé à ces derniers, le président de l'UNATA le sera-t-il dans le procès qui l'opposera au wali ? Tous les espoirs reposent sur le prochain verdict.