L'affaire opposant le président de l'Union nationale des agences du tourisme alternatif (UNATA), Mohamed Rouani, au wali de Tamanrasset, Messaoud Djari, passera en justice demain 26 octobre. Le procès, rappelle-t-on, a fait l'objet d'un premier report le 12 octobre dernier à la demande de la partie civile, arguant qu'elle a des documents importants à réunir pour les fournir en guise de preuves contre le président de l'UNATA. Le wali, faut-il le préciser, a intenté une action en justice pour « diffamation ». Diffamation qu'il a constatée dans une lettre de doléances adressée le 27 décembre 2003 par M. Rouani à l'ancien ministre du Tourisme, Noureddine Benaouar, dans laquelle il dénonçait « la mauvaise gestion » du wali, énumérant en effet les multiples entraves dressées sur le chemin du développement du secteur touristique dans le pays des Touaregs. Lettre qui a été traitée par un quotidien national en mai dernier. M. Rouani dit que la lettre a été faite sur la base de la réalité du terrain, des choses vécues. « J'avais fait un état des lieux. J'avais joint d'ailleurs des documents fiables. Il y avait même des coupures de journaux parlant de la situation alarmante dans laquelle patauge la wilaya de Tam depuis l'arrivée de ce wali ainsi qu'une lettre d'un touriste étranger adressée au même ministre », souligne-t-il. Selon les avocats de Rouani, à savoir maîtres Smaïl Boussalah et Ali Meziane, la lettre ne peut pas constituer un document diffamatoire du moment qu'elle a été remise en mains propres au ministre par son auteur. Elle ne fait donc pas l'objet d'un support publicitaire, lequel est considéré comme objet de diffamation. Outre cela, la missive elle-même ne contient pas de mots ou de phrases déplacés. Elle est basée sur des faits et appuyée par des arguments, indiquent les avocats de la défense. De ce fait, il est fort probable que l'accusé soit relaxé, surtout que la justice a débouté deux directeurs de wilaya, à savoir le directeur du tourisme et celui des impôts dans la même affaire et pour le même mobile. Le procès de demain mettra la transparence et l'indépendance de la justice à rude épreuve.