Tout Algérien a, au fond de sa mémoire,des morceaux du grand compositeur. Jeudi dernier, le 24 juillet, Ahmed Malek a achevé la partition de sa vie. La musique et le cinéma algériens perdent là un de leurs plus grands auteurs. Lui qui avait donné une âme musicale à tant de films du grand et du petit écran comme à des émissions et documentaires. Il avait signé, entre autres, les musiques de Les vacances de l'inspecteur Tahar(1975), Omar Gatlato (1976), Les aventures d'un héros (1979), L'homme qui regardait les fenêtres (1986), etc. Mais dans le cœur des Algériens, il restera comme le sublime auteur de la bande musicale du feuilleton télévisuel El Hariq (L'incendie), tiré du roman éponyme de Mohammed Dib et réalisé par Mustapha Badie au début des seventies. La télévision nationale lui a rendu hommage lors des 5e Fennecs d'or, alors qu'il était très malade. Djamel Allam, dans son dernier album, Le Youyou des anges, lui avait adressé une révérence marquée. Mais sa contribution mérite sans doute plus et mieux. Les musiciens de films sont victimes d'une injustice fondamentale : alors que leur contribution est souvent décisive, ils n'apparaissent peu ou jamais dans le « cinéma du cinéma ». Quand, de plus, ils sont aussi discrets qu'Ahmed Malek… Il s'est donc retiré, comme lorsqu'il habillait les films qu'on lui confiait. Sans faire d'autre bruit que les magnifiques sonorités qu'il nous a offertes...