Son nom est intimement lié au film de Moussa Haddad, Les vacances de l'Inspecteur Tahar, pour avoir signé la musique, mais aussi de bien d'autres encore. Ahmed Malek, musicien et compositeur algérien de musique de film, est décédé le 24 juillet 2008 en sa demeure des hauteurs d'Alger (Le Golf). Son nom est intiment lié au cinéma algérien. Car, il était ce faiseur de sensations grâce aux notes musicales qu'il savait imprimer aux films algériens en vogue à l'époque mais pas seulement Les vacances de l'Inspecteur Tahar (1975) du réalisateur Moussa Haddad qui est désormais connu grâce aussi à sa musique. Une empreinte qui ne se dissocie dorénavant plus du sujet. La musique de ce film est entrée dans la légende du cinéma algérien comme l'est ce film culte prisé par tous les Algériens. Ahmed Malek était connu aussi pour avoir composé pour des émissions de télévision, des documentaires et surtout pour le cinéma des musiques de films. Il s'intéressa également à l'utilisation des technologies nouvelles dans la musique (MAO, synthèse...). Il participait annuellement à des festivals à Cuba. Parmi les célèbres films dont il a composé la bande-son, on citera Omar Gatlato (1976), Les Aventures d'un héros (1977) et L'Homme qui regardait les fenêtres (1982) de Merzak Allouache, mais aussi Zone interdite (1974), Les Enfants de Novembre de Moussa Haddad (1975) et Barrières (Al-Hajiz)de Ahmed Lallem, Algérie (1977). Présent à Alger pour présenter son film Aziza, le mois de juin dernier, le fameux réalisateur tunisien, Lotfi Benameur, ne tarissait pas d'éloges à propos du sérieux et du professionnalisme des collaborateurs et techniciens algériens qui ont contribué au succès de son film primé juste après sa sortie au Festival de Carthage. Il nous citera alors le nom de Ahmed Malek qui a été, selon lui, d'un grand apport pour traduire la trame filmique, humaine et l'âme même de cette histoire. «On était vraiment comme des frères. Il y avait aussi le musicien algérien, Ahmed Malek, avec qui j'ai travaillé et qui nous a composé cette musique censée traduire ces velléités de satisfaire à la hâte, des besoins socioéconomiques de la Tunisie des débuts des années 1980...», nous avait confié Lotfi Benameur. Ahmed Malek a aussi laissé des traces sur de nombreuses réalisations dont le feuilleton Zina de Bachir Belhadj (1978) diffusé dans plusieurs pays arabes, le long métrage de Jean-Pierre Lledo, l'Empire des rêves sorti en 2003 et pour le compte de la télévision notamment, Le Voyage de Chouiter de Rahim. Un Prix pour l'ensemble de sa carrière lui a été décerné au mois de mars dernier, à l'occasion de la 5e nuit des Fennecs d'or, cérémonie à laquelle il était absent, pour des raisons de santé... Repose en paix, l'artiste... Encore un qui part dans l'oubli et l'indifférence comme le sont, hélas, ou l'ont été beaucoup de nos valeureux et talentueux artistes, disparus parfois dans l'indigence la plus totale sans aucune aide ni soutien, une situation dramatique qui en dit long sur l'éternel non-statut de l'artiste en Algérie.