Le 31 juillet 1956, les habitants du village de Foumellal, daïra de Guenzat (Sétif), plongent dans le drame et la douleur. L'armée coloniale a décidé ce jour-là de « punir » les habitants du village pour leur soutien à l'ALN par la manière la plus ignoble qui témoigne de l'atrocité de l'armée française. Le village fut entièrement bombardé vers 14h. L'opération a duré 4 heures au cours de laquelle 17 bombes (chaque bombe pèse 500 kg) ont été lancées sur les familles qui ont été prises de court et n'ont pu prendre la fuite. Le bilan est accablant : 23 morts majoritairement des femmes et des enfants. Ce raid a marqué les esprits non seulement à cause de l'ampleur du massacre mais aussi et surtout parce qu'il a visé une population civile sans défense. Cinquante-deux (52) ans après, les survivants se souviennent toujours du bombardement. Parmi eux, Abdelkrim Mabed, un septuagénaire affirme en substance : « Nous avons vécu l'enfer. Nous pensions que personne n'allait en sortir vivant ». Deux bombes n'ayant pas explosé (voir photo) témoignent de l'artillerie lourde utilisée par l'aviation française visant à effacer ce petit village perdu au pied des monts de Dar El Hadj, Thila et Bou Allal. Aujourd'hui, à l'occasion du 52e anniversaire du bombardement du village, une grandiose cérémonie sera organisée par les habitants de Foumellal et des villages limitrophes (Taourirt, Chréa, Ighil, Tiguert N'drar…) en présence du maire de Guenzat et des notables de la commune. Des invitations ont été adressées à des personnalités politiques et d'anciens moudjahidine de la région (Abdelhafid Amoukrane et Amar El Hafti), des élus locaux (Beni Ourtilane, Titest, Harbil, Hamam Guergour…), ainsi que le secrétaire général des anciens moudjahidine et le responsable du ministère des Affaires religieuses de la wilaya de Sétif. La cérémonie coïncide aussi avec la restauration et la réfection de la mosquée du village Sidi Smaïl El Foumellali, devenue plus large et plus commode aux fidèles. Une stèle a été érigée dans la cour de la mosquée et dont la plaque commémorative en marbre porte les noms des 29 martyrs dont 6 tombés dans les maquis de la Wilaya 3. Deux responsables de l'association du village, Yahia Mekhaldi et Abdeldjabar Mabed soutiennent que « la célébration du bombardement du village sera désormais organisée chaque année pour que les futures génération s'en inspirent ».