Il est inacceptable que des gens meurent de tuberculose en 2008 dans un pays où d'énormes investissements en matière de santé sont consentis ». Les parents de la jeune K. Ismahène (31 ans), décédée la semaine dernière à Sidi Bel Abbès d'une tuberculose évolutive, ne sont pas les seuls à dénoncer cette situation. Consternés par les conditions de prise en charge des malades au niveau de l'hôpital de la ville, les parents de la jeune Ismahène ont décidé de saisir la justice et le conseil de l'ordre des médecins. « Nous avons déposé une plainte pour négligence afin que d'autres malades ne subissent pas le même sort à l'avenir », déclare son oncle, neurochirurgien. De nombreux médecins ont pourtant tiré la sonnette d'alarme ces dernières années. « La situation ne cesse de se détériorer et les moyens ne sont pas toujours là pour combattre avec efficacité cette maladie contagieuse, qui peut être mortelle mais qui se soigne très bien si le traitement est suivi avec rigueur », indique un spécialiste pneumo-phtisiologue. « La situation est extrêmement préoccupante en raison de la formation déficiente des praticiens et le manque de suivi des malades au niveau des structures hospitalières », ajoute-t-il. Rapport alarmant Selon un rapport publié en 2006 par le Dr Ouhibi, du secteur sanitaire, la progression de la tuberculose pulmonaire et extra pulmonaire dans le milieu urbain concerne « essentiellement les zones à forte concentration humaine », révélant qu'à cette période, près de 300 cas présentant les symptômes de la tuberculose, tous types confondus, ont été enregistrés à Sidi Bel Abbès. Les spécialistes en pneumo-phtisiologie estiment que le dépistage massif et précoce de cette maladie est un élément clé du succès des programmes de lutte anti-tuberculeuse. L'approvisionnement en traitements thérapeutiques et leur disponibilité constituent également un volet important dans le traitement de la maladie, affirment-ils.