Déclarée année de l'apprentissage par la tutelle, l'exercice 2004-2005 s'est traduit, à travers la wilaya de Constantine, par une évolution significative au plan des effectifs par une hausse de 34% par rapport à l'année 2003-2004 », a déclaré le directeur de la formation professionnelle. Ce dernier indique, par ailleurs, que les objectifs de l'année en cours, forte de 11 810 inscrits dont 7913 nouveaux stagiaires et apprentis, s'orientent vers les métiers de l'artisanat, les métiers manuels, l'informatique, les technologies nouvelles de l'information et de la communication ainsi que les techniques de gestion représentant, à elles seules, 30% des spécialités enseignées. Revaloriser le secteur en le recentrant vers sa véritable vocation d'apprentissage, déterminer les besoins des entreprises tous secteurs confondus et favoriser le partenariat s'inscrivent au cœur des priorités de cette année, souligne d'autre part le directeur de la formation professionnelle. Un nouveau challenge qui devrait élever, selon lui, un taux d'insertion professionnelle avoisinant, bon an mal an, 10 à 15% pour les apprentis et 6 à 10% concernant les autres modes de formation. A titre indicatif, soulignons que tous les types de formation assurés par ce secteur sont prodigués par 11 CFPA et 2 instituts spécialisés répartis à travers la wilaya, particulièrement au chef-lieu de wilaya. Concernant le premier point, il précise un certain nombre d'actions dont la concrétisation d'un objectif visant la mise en apprentissage de 2900 jeunes au minimum, la mise en place d'une cellule de wilaya de coordination et d'animation chargée de promouvoir ce mode de formation par la sensibilisation des employeurs, notamment dans les métiers de l'artisanat, le recensement des besoins de la wilaya de Constantine exprimés dans le cadre du plan collectif d'insertion professionnelle (PCIP). Sur ce dernier point, la mise en œuvre de deux conventions, respectivement avec les entreprises Geco et Sorest et le lancement d'opérations de formation dites chantiers écoles au profit de jeunes apprentis dans les métiers du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique sont autant de signaux forts de cette politique d'insertion et d'intégration professionnelle, si l'on en croit les différents avis exprimés à ce sujet par le responsable de ce secteur et par les employeurs eux-mêmes intéressés par une formule confortée par des conventions qui répondent à des demandes précises exprimées par ces entreprises. En quelque sorte, une formation à la carte balisée par suffisamment de garde-fous pour éviter tout dérapage. La formation pratique se fait sur le terrain au niveau des entreprises elles-mêmes et l'enseignement théorique dans les CFPA. On signale dans le même temps le lancement de trois expériences similaires initiées en partenariat avec les entreprises du groupe PMO, le CMT, l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment et l'Enmtp. A propos de cette dernière, le responsable de la formation professionnelle indique qu'une visite sur site a permis de dégager, dans la perspective d'assurer la relève du personnel d'exécution visé par une mise à la retraite, un tableau exhaustif des besoins de l'entreprise. Il annonce également le recrutement de 25 apprentis dans le cadre d'un dispositif de partenariat algéro-turc qui mettra à disposition sa technologie et l'équipement visant le tissage de tapis. Le responsable de la formation professionnelle de Constantine souligne, en outre, qu'une enquête diligentée par ses services a débouché sur l'émergence d'une nomenclature faisant ressortir l'existence de 369 spécialités. Des questions sont alors posées : Que faut-il élaguer ? Que faut-il ajouter ? Que faut-il corriger ? Autant d'interrogations qui ont été soumises à l'examen ès qualités d'institutions d'ingénierie pédagogique chargées de traduire les données recueillies en référentiels de formation. Mais ce qui est certain en l'état actuel des choses, précise ce dernier, ce sont les besoins urgents exprimés par le secteur des travaux publics en manque crucial de main-d'œuvre qualifiée. A cet égard, la nouvelle politique orientée vers l'apprentissage tentera de répondre à ces besoins estimés à 5000 postes pour satisfaire les grands chantiers ouverts à travers la wilaya de Constantine. Toutefois, ajoute-t-il, en raison de contraintes limitant cette formation spécialisée à 800 apprentis dans un laps de temps de 18 mois, des chantiers-écoles ont été ouverts, ce qui a permis le placement au niveau de ces sites d'un nombre important d'élèves encadrés sur le terrain par des spécialistes des CFPA. Dans ce contexte, 2100 apprentis ont été placés lors de cette rentrée 2004-2005. 37% dans les métiers des travaux publics et de l'artisanat, 27% dans les métiers basés sur les technologies de l'informatique, de l'information et de la communication et 36% dans les autres secteurs d'activité. Pour le compte de cet exercice, le bilan affiché par le directeur de la formation professionnelle fait ressortir globalement 7736 apprentis placés au niveau des entreprises toutes spécialités confondues, 6806 stagiaires en formation au niveau des 11 CFPA et des 2 instituts sous tutelle, 600 femmes issues du milieu rural bénéficient d'une formation qualifiante et 24 conventions signées au profit de 624 stagiaires proposés par différentes institutions publiques. Par ailleurs, il faut relever que 129 handicapés suivent un cursus de formation conformément à une convention signée avec la DAS, de même que 2043 personnes, des jeunes pour la plupart, bénéficient d'une formation dispensée à distance par les structures compétentes du secteur de la formation professionnelle et qui profite généralement à des personnes déjà sur le marché du travail mais désirant élever leur niveau de qualification par une formation qualifiante ou diplomante. A ce tableau, vient s'ajouter la mise en place en milieu carcéral de 4 sections spécialisées, d'une section au niveau du service d'observation et d'éducation en milieu ouvert (Soemo) et la mise en œuvre de spécialités de l'environnement, notamment en matière de traitement des eaux, de gestion des déchets et de protection des espaces verts. « Le challenge est de taille, avoue le responsable de ce secteur, mais c'est le prix à payer si l'on désire réellement briser dans l'imaginaire de tout un chacun cette image galvaudée qui colle à la formation professionnelle assimilée à tort à un foyer d'accueil des exclus du système scolaire. » A bon entendeur...