La colère des agents de sécurité travaillant au complexe gazier de Skikda, le GL1K, est montée d'un cran. Après avoir refusé le 17 juillet de renouveler leur contrat avec une entreprise privée de sous-traitance qui les emploie pour assurer la sécurité du complexe, ces agents sont revenus à la charge en observant, depuis jeudi dernier, une grève de la faim. « Nous comptons poursuivre notre mouvement jusqu'à ce qu'on obtienne nos droits élémentaires, à savoir : réintégrer Sonatrach et en finir avec la précarité professionnelle qu'on nous impose depuis des années déjà », témoignera un des agents qui précise qu'à force « de nous balancer d'un privé à un autre pour assurer les mêmes fonctions dans le complexe, on a fini par nous assimiler à une marchandise qu'on sous-traite ». Il ajoutera : « Nous voulons que ce carrousel cesse et que Sonatrach daigne enfin nous reconnaître comme agents GNL à part entière. Une partie d'entre nous dispose d'au moins trois années d'expérience et d'autres cumulent plus de dix années de service ». Au sujet des motivations qui les ont conduit à entamer une grève de la faim, un des représentants des travailleurs déclare : « Nous avons tenté de sensibiliser les responsables directs du complexe, mais à ce jour nous n'avons eu aucune réponse convaincante ». Contacté, M. Zaire, secrétaire général par intérim du bureau de wilaya de l'UGTA, tout en exprimant sa « sympathie » avec les employés grévistes, tiendra cependant à nuancer ses propos en déclarant : « Nous aimerions bien que ces employés réintègrent Sonatrach, encore faut-il que les lois de l'entreprise le permettent. Nous sommes pour le désamorçage de cette crise, mais dans le cadre des lois régissant Sonatrach. Nous avons déjà par le passé appuyé et soutenu ces mêmes employés quand ils étaient sous-payés. Aujourd'hui, leur revendication dépasse le cadre local ». Selon M. Aouadène, directeur du complexe GL1K, les choses versent presque dans le même sens que celui de l'UGTA. « A titre de rappel, ces mêmes agents avaient observé un mouvement similaire en 2005 et nous avions à l'époque pris l'engagement d'assurer la pérennité de leur emploi en les imposant presque à tout partenaire désirant assurer la sécurité du complexe », expliquera-t-il avant d'ajouter : « On a même exigé de nos sous-traitants de leur garantir un salaire nettement meilleur que celui qu'ils percevaient avant. Maintenant, pour la doléance de réintégrer Sonatrach, il faut savoir que le corps de sûreté ne fait pas partie de l'organigramme de l'entreprise. Nous ne pouvons tout de même pas enfreindre nos propres lois ». Pour M. Aouadène, en matière de sûreté et de gardiennage, le GL1K n'a qu'un seul interlocuteur qui demeure l'entreprise privée de gardiennage et de sûreté avec laquelle il est lié contractuellement. « Je suis responsable et j'agis dans le cadre de la loi. J'ai un contrat avec une entreprise de gardiennage et c'est avec elle que je peux et je me dois de parler ». Les agents grévistes, eux, demeurent convaincus de la justesse de leur combat. « Pourquoi les agents du complexe d'Arzew ont-ils été intégrés au GL1Z ? Y aurait-il deux Sonatrach, celle de l'Ouest et celle de l'Est ? », se demandent-ils. Ils évoquent presque tous et avec une grande amertume, le cas d'un de leurs collègues qui se trouverait aujourd'hui dans un état de santé très critique. « Il a été pris d'un malaise mercredi dernier et conduit à l'hôpital de la ville. Il demeure inconscient et son état est jugé très grave et nous estimons qu'il est victime du stress dans lequel nous vivons tous ». Hier, c'était leur deuxième journée de grève de la faim. Aujourd'hui, ils entendent la poursuivre encore. A moins que…