La mort d'un des agents de sûreté du complexe gazier de Skikda, le Glik, a jeté l'émoi parmi les collègues de celui-ci. Transféré, mercredi dernier, à la veille du début de la grève, en urgence au centre hospitalier de Skikda pour des complications artérielles, il restera inconscient avant de rendre l'âme hier à 7h. La nouvelle a vite fait le tour du pôle hydrocarbures de Skikda. Au complexe du Glik, la consternation était à son comble. Les collègues du défunt, qui continuent à observer une grève de la faim entamée jeudi dernier, étaient tous en pleurs. Encore sous le choc, ils ont tenu à exprimer, dans un grand élan de solidarité, leur colère et leur amertume : « Il est mort à cause des pressions que nous subissons depuis deux semaines. Il a donné 15 années de sa vie au Glik et n'avait, comme nous tous, qu'un seul rêve : intégrer à titre permanent Sonatrach. Il est mort en simple contractuel. C'est une honte pour toute la zone pétrochimique. » Des représentants des agents grévistes ont tenu par la même occasion à révéler que le défunt, pris d'un malaise mercredi dernier dans l'enceinte même du complexe, ne disposait même pas d'un contrat de travail. Un dilemme juridique qui appartient aux responsables concernés d'élucider et d'expliquer également.La colère était hier présente dans les propos des grévistes, qui estiment que la perte cruelle de leur collègue ne fera que les encourager à persévérer dans leur combat. « Nous poursuivons notre lutte et refusons de servir de marchandise qui se loue et se lègue d'une entreprise privée à une autre. Notre collègue est mort et c'est Sonatrach qui l'a tué », s'écrie l'un des grévistes. Feu Nasreddine Laouira, âgé de 50 ans, est l'un des plus anciens agents de sûreté du Glik. Il laisse derrière lui une veuve et 5 enfants. En plus de la perte de leur collègue, les agents de sûreté, qui en sont aujourd'hui à leur 4e jour de grève de la faim, ont vécu hier une journée des plus critiques. En effet, la situation s'est nettement envenimée et, à la fin de l'après-midi, 10 agents grévistes, pris de malaise, ont été conduits à l'infirmerie du complexe. « Ils souffrent de problèmes de tension et de diabète. On a vraiment peur pour leur vie », témoigne, par téléphone, un des représentants des agents grévistes.Il atteste que durant toute la journée d'hier, et en dépit du deuil qu'ils observaient, les agents n'ont été contactés par aucun responsable.