Les agents de sécurité du complexe gazier de Skikda, le GL1 K, brandissent la menace de recourir à une grève générale et illimitée de la faim si « les responsables concernés continuent de faire fi de nos revendications », affirment-ils. Regroupés durant toute la journée d'hier devant l'entrée de la zone pétrochimique de Skikda, ils ont tenu par ce sit-in à dénoncer d'abord le refus qui leur a été signifié d'accéder au site alors que le contrat de prolongation qui les liait à leur employé n'expire, selon leurs dires, qu'à minuit. Néanmoins, les 178 agents de sécurité, dont la majorité est constituée de pères de famille, veulent surtout remettre sur le devant de la scène l'inconfortable situation professionnelle qu'ils n'ont cessé de vivre des années durant. Ils témoignent : « Au moment où nos collègues d'Arzew bénéficient d'un contrat de travail Sonatrach, nous ici à Skikda on n'a pas cessé depuis 1990 de nous faire balancer comme une vulgaire marchandise d'un prestataire de service à un autre. » Et d'expliquer : « Au début des années 1990, nous dépendions du GNL avant de nous voir transférer par la suite à la Somind pour finir chez 2 SP, un autre prestataire de service. Notre travail consistait, durant toutes ces années, à garantir le même service, à savoir assurer la protection du complexe gazier du GL1K. Seulement et après l'expiration du contrat qui liait le GNL à 2 SP, un autre prestataire de service, SPAS, a réussi à décrocher le contrat de la sécurité du complexe. » Et alors, où se situe le problème ? « Il se trouve, nous expliquent les protestataires, qu'on nous a fait comprendre que la nouvelle entreprise qui a décroché le contrat a revu nos salaires à la baisse. Des 18 000 DA que nous donnait 2SP, on est passé à 11 000 DA pour assurer le même service. Une réduction brutale de 7000 DA que les réalités sociales de chacun de nous ne peuvent supporter. » Ils racontent qu'au début de leur carrière, ils percevaient 23 000 DA par mois et que si dans le passé ils avaient accepté le sacrifice de ne percevoir que 18 000 DA, ils ne peuvent aujourd'hui après plus de dix années de service pour certains de faire d'autres sacrifices. « Nous avons des familles à nourrir », témoigne un des plus anciens agents. Les représentants des 178 agents ont tenu à apporter plusieurs clarifications. « Pour éviter tout amalgame », précisent-ils. « Que les choses soient claires. Nous ne revendiquons aucune permanisation. Nous travaillons dans des conditions assez difficiles et nous avons donné deux de nos meilleurs collègues pour ce complexe qui sont morts lors de l'explosion du 19 janvier 2004. 15 autres ont été blessés. Nous demandons juste que les responsables daignent ouvrir une enquête approfondie quant aux dessous de ce service et nous sommes là pour apporter notre témoignage. Beaucoup de choses restent à dire, mais nous ne faisons que revendiquer notre droit à la dignité. » Ils concluent qu'ils continueront leur lutte par tous les moyens légaux et menacent de recourir à une grève de la faim qu'ils envisagent d'entamer à partir de samedi prochain. Pour plus de détails relatifs à ce conflit et vu l'absence du directeur du GL1K qui serait, aux dires de son staff, en mission à Arzew, nous n'avons pas pu recueillir la version officielle du GNL. Le reste des cadres semblait éviter tout contact avec la presse.