Insalubrité, puanteur à couper le souffle, chats errants et insectes de toutes les espèces sont les quelques désagréments causés par la « célèbre » poubelle du marché de « Laâqiba », à Belouizdad. Ce marché doit en fait sa notoriété aux tas de déchets et aux ordures envahissants, jetés d'une part par les vendeurs de fruits et légumes et d'autre part par les habitants du quartier. Il faut ajouter à ces déchets, les caisses de poissons vides, entassées contre le mur d'une maison démolie, devenue une décharge publique et les abris d'une centaine de souris et de rats. La pestilence de ces caisses attire un nombre incroyable de mouches et de chats cherchant en vain quelques poissons pour leur déjeuner. Tout cela est comblé par la chaleur de midi qui empeste davantage l'air devenu irrespirable. Les habitants et en particulier ceux qui avoisinent le marché souffrent le martyre à cause des odeurs nauséabondes et les insectes qui envahissent leurs maisons et que rien ne peut repousser. Mais aussi insupportable qu'elle puisse paraître, cette situation est devenue avec le temps ordinaire et fait pratiquement partie du décor du quartier. Les habitants ont toujours revendiqué le déplacement de cette poubelle qui obstrue leur passage, notamment avec les camions qui déchargent leurs marchandises au milieu des quatre chemins, ce qui oblige tout passant à se hasarder en pénétrant au milieu des ordures pour se frayer un chemin. Las des réclamations et des revendications restées sans suites, les habitants ont fini par baisser les bras et par s'accommoder à ces conditions. Ce qui est bizarre dans cette minidécharge, c'est qu'en dépit du passage quotidien des services communaux pour la nettoyer, rien ne change, puisqu'un afflux d'ordures vient remplacer le précédent et avant le lever du jour la poubelle est redevenue comme elle était hier. Nous avons toujours une impression de déjà vu, car c'est la même image qui s'offre aux passants et aux habitués du marché