Après un passage par Biskra et El Djamila à Sétif, notre belle Warda continue son parcours de battante qui fait toujours l'unanimité autour de son art. Mélopée ardente et musique laissant voir cet Orient magnifié se sont mêlées l'espace d'une soirée... une heure de pur bonheur avec la diva de la chanson arabe. Plus de 50 ans de chanson, interrompus par une dizaine d'années, n'ont pas usé notre compatriote qui continue à faire le bonheur de ses fans... La soirée musicale de dimanche s'annonçait prometteuse malgré le retard de Warda el Djazaïria pour monter sur scène. Qu'à cela ne tienne, cet impair, auquel nous a habitués le Casif de Sidi Fredj ( Alger), ne saurait décider le public à quitter les gradins sans avoir vu leur idole. Parmi ce public qui lui « reste toujours fidèle », il n'y avait pas que des personnes âgées restées sur leurs vieilles habitudes musicales. Ces mélomanes n'étaient pas les seuls dans cet espace de l'Onci. On y a remarqué aussi et surtout des jeunes, tout aussi ravis par le tour de chant de « sayidat el tarab el arabi » (La diva de la chanson arabe). Warda El Djazaïria a su « faire corps » avec son public qui désespérait de la voir tant ses départs ne se comptent plus. « Mais ces retours à la terre du paternel n'en finissent pas d'étonner », renchériront certains, un tantinet aigris. Un prélude musical de Mohamed Abdel Wahab fut nécessaire pour la réconcilier avec ce public algérois tout aussi féru de ses chansons que l'a été celui de la ville d'El Djamila à Sétif, où Warda avait clôturé le festival « en beauté », affirmeront ces aficionados de l'intérieur du pays. C'est ce même Abdelwahab, après l'avoir entendu chanter, qui lui « proposa de composer pour elle ». Il en résultera des balades qui resteront pour longtemps dans la mémoire du public arabe, sauf que, là encore, d'autres rencontres feront de notre Warda, qui chantera Djamila à ses débuts, cette « voix » restée à jamais : chaude mais avec cette particularité que l'on ne remarque pas souvent chez les autres interprètes. Son « arabe » qu'elle a travaillé après sa rencontre avec les compositeurs de l'Orient est unique. Quelquefois hésitant mais ne faisant jamais trébucher notre chanteuse qui damera le pion à ceux qui veulent « s'en passer ». Des projets, pour celle qui a commencé sa carrière avec un passage sur les ondes de la RTF en 1951, sont entre autres une chanson avec Kadhim Essaher, où ils évoqueront cette « patrie arabe » tellement malmenée. Fi Youm wa lila, une ode à l'amour et son intemporalité, fera adopter à jamais la chanteuse par ce public du Casif qui a su se délecter de la musique mais surtout d'un texte intense. La grande dame a su charmer encore plus avec bitouaness bik, chanson connue de tous. Elle passera le témoin à ce public qui saura reprendre ses mots et les maux d'un amour irréductible. Haramt ahibek clôturera cette soirée qui aura vu Warda donner, malgré une fatigue dissimulée, un très grand concert. Elle saura toujours étonner après plus de 50 ans d'intense travail, voués à la musique... Elle mérite beaucoup plus qu'une rose... Notre Warda…