...Le coeur vibre, l'émotion s'éveille et les sentiments se réveillent. Cette soirée sera, sans nul doute, inoubliable pour les nombreux fans venus en masse encourager, apprécier et témoigner leur admiration et leur émotion à une diva de la chanson arabe qui a réveillé chez beaucoup, des sentiments parfois enfouis, souvent tus, où se mêlent amour, tendresse et sensibilité. C'est une Warda El Djazaïria, tout en beauté et en élégance, qui fit une entrée majestueuse, devant un public qui ne cessait de la réclamer, impatient de voir enfin apparaître leur idole tant attendue, tant espérée qui leur a fait le plaisir d'une visite quelque peu inattendue, pour ne pas dire inespérée. Après la soirée de clôture qu'elle a animée au Festival de Djemila, ce fut au tour du public du Casif de Sidi Fredj, d'apprécier de la bonne musique, d'écouter de belles paroles chantées d'une voix sublime, qui vous marque et vous fait vibrer encore, malgré les années et les soucis de santé de la diva. Les heureux présents ont d'abord eu droit à un beau morceau musical du défunt Mohamed Abdelwahab, intitulé Layali el Djazaïr dirigé par le talentueux et souriant chef d'orchestre égyptien Madjed Sourour. L'air commençait déjà à être imprégné d'un sentiment fort de nostalgie indescriptible mais palpable, qui tissait déjà un lien pressenti entre des fans «surexcités» de joie et leur idole qu'ils avaient hâte de retrouver...Et ce fut enfin l'entrée en apothéose, sous des tonnerres d'applaudissements et de youyous. Vêtue d'une somptueuse robe aux couleurs qui rappelaient quelque part l'emblème national, la diva entonna sous l'émotion et la joie de retrouver son public algérien si cher à son coeur, de nombreuses chansons de son répertoire passé et récent, toutes reprises en choeur par les fans. Fi youm wi lila, El Wa ayti maa ezzaman, Awkati btehlaw, Akdib alik, Batwaniss bik et d'autres merveilles furent chantées par Warda et avec elle, un public ravi d'être avec elle...Avec elle, ce fut un hymne à l'amour, des moments de joie partagée, des sentiments qui renaissaient, une joie de vivre, un espoir d'aimer et de se faire aimer, d'apprécier la vie, de goûter au vrai plaisir de l'art dans toute sa beauté et sa splendeur. Malgré la fatigue qui se lisait sur son doux visage, malgré une fragile santé qu'elle tentait courageusement de dissimuler derrière de jolis sourires, de petites plaisanteries et de grandes bravoures, la soirée avec Warda fut, certes de courte durée, mais à marquer d'une pierre blanche, de la blancheur d'une rose qui ne se fanera jamais et de la pureté d'une «warda» qui restera à jamais gravée dans les mémoires, et qui sera, malgré tout, indétrônable, «indémodable» et dont le talent est de l'avis de tous, indiscutable... Warda a marqué des générations et continuera encore à donner des leçons. Drapée de l'emblème national offert en cette soirée, elle entonnera un «viva l'Algérie» tout en émotion pour un pays qu'elle chérira toute sa vie...un pays dont le peuple est fier de l'avoir comme fille et qui espère de nouveaux défis...