Le personnel de l'hôtel El Hidhab de Sétif, qui a été cédé par l'EPE EGT Est à une entreprise privée pour la modique somme de 650 millions de dinars, a décidé de se mettre en grève après avoir essayé tous les moyens pour se faire entendre et réclamer ses droits. En effet, la réglementation régissant la privatisation des entreprises publiques, dans l'article 28 de l'ordonnance n°01-04 du 21 août 2001, stipule : « Les salariés des entreprises publiques éligibles à la privatisation totale bénéficient à titre gracieux de 10% du capital de l'entreprise concernée. » Si l'hôtel a été remis à son acquéreur le 1er janvier 2006, les travailleurs n'ont, à ce jour, pas perçu leur quote-part. Les tentatives de se rapprocher des responsables chargés de l'application de la réglementation se sont avérées vaines. L'identification de la partie responsable est-elle impossible ? Ni l'EGT Est, ni Gestour, ni le Conseil de participation de l'Etat ne semblent concernés par cette responsabilité. Les 60 pères de famille s'interrogent sur le déroulement de cette opération qu'ils attendent, en vain, depuis plus de deux années. Leur peur s'accentue, du fait que lors de la cession, en mars 2008, de l'hôtel Essalem de Skikda relevant de la même EGT Est et dont le dossier et le suivi sont assurés par Gestour, tous les travailleurs de cet établissement ont perçu leur quote-part de 10% du prix de cession. Deux poids et deux mesures que ne s'expliquent pas les travailleurs de l'hôtel El Hidhab de Sétif. Les déclarations de la responsable de l'information et de la communication de l'EPE EGT Est à un confrère, qui atteste des changements dans les lois sur la privatisation, n'auraient aucune base et ont attisé le sentiment des travailleurs d'être victimes de hogra. « Nous travaillons depuis des années dans cet hôtel. Nous avons partagé les bonnes comme les mauvaises choses. L'hôtel, un des plus prestigieux de la région, a été vendu. Nous continuons à y travailler sans aucun problème avec le nouveau patron. Seulement, nous sommes victimes d'un déni de droit et nous entendons tout faire pour obtenir ce qui est à nous », déclarent les travailleurs qui ne comprennent toujours pas pourquoi on leur refuse leur droit et que personne ne veut assumer sa responsabilité. Hier, les travailleurs de l'hôtel ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya où ils ont déposé une requête ; demain une délégation sera reçue par les autorités et si aucune solution n'est trouvée à cette situation, une grève sera entamée par le personnel.