Cette nouvelle taxe qui varie entre 50 000 et 150 000 DA a suscité le mécontentement au sein de la clientèle désireuse d'acquérir un véhicule neuf. Le bureau de l'AC2A conteste par ailleurs la taxe de 1% sur le chiffre d'affaires et regrette que la réduction de l'IBS de 25 à 19% ne les touche pas à l'instar des autres secteurs. L'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) vient de réagir par rapport à la nouvelle taxe sur les véhicules neufs, contenue dans la loi de finances complémentaire pour 2008 et mise en application depuis le 28 juillet dernier. Au cours d'une conférence de presse organisée hier à l'hôtel El Djazaïr (Alger), les membres du bureau de l'AC2A ont, dans une déclaration liminaire lue par Pierre Bergeretti, directeur général de Peugeot Algérie, demandé de reporter l'application de cette nouvelle loi dont la mise en œuvre, selon eux, manque de clarté. Il est vrai que la nouvelle taxe, qui varie entre 50 000 et 150 000 da, n'a pas été sans susciter le mécontentement de la clientèle désireuse d'acquérir un véhicule neuf. Des familles entières et des couples qui ont réussi, après de nombreux efforts, à « ramasser » l'apport initial, comme exigé par les banques, se voient ainsi obligés de se procurer 50 000 da, voire 70 000 da supplémentaires pour obtenir le précieux sésame. C'est aux pères de famille de la classe moyenne, des couples endettés jusqu'au cou par la force d'un pouvoir d'achat en nette régression de « soutenir le prix du métro et du tramway », toujours en chantier alors que les caisses de l'Etat affichent une aisance confortable. « Avant d'instaurer cette taxe, il aurait fallu mettre en place un transport en commun qui assurera le service public, comme cela existe dans les autres pays. Car il est inconcevable de demander aux citoyens de payer pour un service qui n'existe même pas », déclare un citoyen.Les concessionnaires affirment que les véhicules dont les prix varient entre 400 000 et 800 000 da constituent aujourd'hui 80% du marché et que c'est cette clientèle qui aura à subir cette taxe. C'est pour cette raison que l'Association des concessionnaires automobiles a exhorté le gouvernement à reconsidérer ce montant, jugé trop élevé. Evaluant « les répercussions » de ces mesures « sans que les opérateurs du secteur, un des plus importants de l'économie, ne soient associés », l'AC2A se dit désolée que les demandes officielles de concertation formulées le 1er juin par l'Association n'aient pas trouvé d'écho auprès du ministre des finances (qui n'a pas daigné répondre non plus à l'invitation d'hier), alors qu'elle a activement participé à l'élaboration d'autres dispositions légales et contribué pleinement à trouver des solutions positives pour toutes les parties. Dans cette missive toujours, le bureau des concessionnaires a qualifié ces dispositions de discriminatoires « qui vont porter préjudice aux clients, à l'emploi et aux opérateurs du secteur automobile dans sa globalité », mais aussi à toutes les activités annexes et connexes comme les transports, le bâtiment et la construction, la communication, le tourisme, etc. Les concessionnaires sont unanimes à déclarer que les taxes introduites par le gouvernement engendreraient des baisses de commandes sur les véhicules neufs, des désistements, des suppressions d'emplois aussi bien chez les concessionnaires automobiles que chez les sous-traitants, à savoir les sociétés de gardiennage, de transport, etc. Ces mesures, ajoute l'AC2A, remettront en cause tous les plans d'investissement et de développement établis par les concessionnaires à la suite du décret de 2007 relatif à l'activité de commercialisation de véhicules. Le bureau de l'AC2A conteste également la taxe de 1% sur le chiffre d'affaires des seuls concessionnaires, contrairement à un autre secteur des services. Les concessionnaires regrettent que la réduction de l'IBS de 25% à 19% ne les touche pas, à l'instar des autres secteurs. Face à cette situation jugée inquiétante, l'AC2A, qui reste « soucieuse du strict respect des lois en vigueur », fait appel aux pouvoirs publics pour prendre en charge ses doléances. Au jeu des questions réponses, Abderrahmane Achaibou, directeur général de Kia Motors Algérie, a affirmé que « le constructeur prend en général comme bénéfice net sur chaque véhicule Kia Picanto moins de 250 dollars. Et voilà que l'Etat oblige tout acquéreur de ce modèle de débourser l'équivalent de 500 euros. C'est incompréhensible ! ». Un autre concessionnaire a affirmé que les professionnels du secteur versent déjà au trésor public 15% de droits de douane et 17% de TVA en plus de la taxe sur le fret et le coût. « Pourquoi nous obliger à verser 1% de notre chiffre d'affaires, alors que nous sommes en train d'investir et de créer de l'emploi ? », a-t-il renchéri. quoi qu'il en soit, l'association des concessionnaires automobiles algériens a demandé audience au chef du gouvernement, afin de débattre de cette nouvelle loi et tenter de trouver un terrain d'entente pour ne pas pénaliser les clients.