Immédiatement après l'application des nouvelles taxes, les ventes de véhicules ont chuté de 80%. Dans leur conférence de presse, animée hier à l'hôtel El Djazaïr d'Alger, les concessionnaires ont exprimé leur dépit face à la manière dont étaient appliquées les nouvelles taxes instaurées sur les véhicules neufs. Ils ont ainsi confessé le regret que les pouvoirs publics ne les aient pas associés à l'élaboration de ces dernières, qui ont finalement force de loi à la faveur des nouveaux textes. «Nous n'avons pas été consultés!» ont-ils fait savoir de concert, tout en affirmant, sur un ton désabusé, que nul n'est au-dessus de la loi. A la faveur de ce point de presse animé par M.Mohammed Baïri, président de l'Association des concessionnaires algériens, Ac2a, en présence du vice-président de cette dernière, MOulmi Mourad et des autres membres, les nouvelles mesures gouvernementales ont été quasiment descendues en flammes. A coups d'arguments forts, ils ont en effet, tenté de démontrer que ces dernières ne peuvent que pénaliser le client et frapper de plein fouet l'activité des concessionnaires, pourtant pourvoyeuse de pas moins de 80.000 emplois directs. Pareilles dispositions ne peuvent que rabattre le consommateur sur le marché de l'occasion et pérenniser, de la sorte, la vétusté d'un parc automobile national, à 80% déjà vieux de dix ans. Selon eux, le corollaire de cette politique ne peut donc être que l'encouragement du marché de l'informel et l'évasion fiscale. Ainsi, M.Noureddine Hassaïm, président-directeur général de Toyota, a révélé que cette surenchère a littéralement détourné les concessionnaires de leur corps de métier et les a obligés à gérer la panique dont sont victimes les clients. Selon ce dernier, les ventes de véhicules ont chuté de près de 80% dans les concessions, immédiatement après l'application des nouvelles taxes. D'autres intervenants ont, pour leur part, ajouté que ces nouvelles dispositions fiscales risqueraient de remettre en cause tout l'effort d'investissement déjà consenti par la majorité des concessionnaires, notamment en matière de réalisation de showrooms aux normes universelles et autres ateliers de réparation. Selon ces patrons de concessions, ces mesures inédites sont de nature à nuire aux plans d'investissement et de développement établis par les concessionnaires à la suite du décret du 12 décembre 2007, concernant l'activité de commercialisation de véhicules neufs. Ils ont, de la sorte, unanimement dénoncé le caractère discriminatoire et clairement établi des nouvelles dispositions, lesquelles, étayent-ils, ne peuvent que porter préjudice aux clients, à l'emploi et aux opérateurs du secteur automobile dans sa globalité. Mais également, à toutes les activités annexes et connexes (transports, bâtiment et construction, communication et tourisme). Tout en regrettant n'avoir pas été associés, en tant qu'opérateurs des plus importants de l'économie nationale, ils signalent que leurs demandes officielles de concertation, formulées le 1er juin 2008 par l'Ac2a, n'ont pas trouvé d'écho, alors que la participation active de celle-ci à l'élaboration d'autres dispositions légales récentes avait pleinement contribué à trouver des solutions positives pour toutes les parties. Aussi, demandent-ils, d'un commun accord, le report de l'application de la taxe sur les transactions de véhicules neufs, dont la mise en oeuvre est précipitée. De même, qu'ils appellent à reconsidérer le montant de cette dernière, jugé trop élevé par les consommateurs. De plus, le bureau de l'Ac2a s'interroge et conteste l'instauration d'une taxe de 1% sur le chiffre d'affaires des seuls concessionnaires, contrairement aux autres secteurs et services. Il regrette que la réduction de l'IBS de 25 à 19% ne concerne pas le secteur automobile à l'instar des autres activités de services. En outre, ces professionnels en colère, regrettent que les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2008 n'encouragent pas l'investissement dans le secteur. Toutefois, l'ensemble des membres de l'Ac2a se dit soucieux du strict respect des lois en vigueur et souhaite que ce dossier soit traité dans la plus totale sérénité.