Les autorités locales de Birkhadem ainsi que la wilaya déléguée de Bir Mourad Raïs se murent dans le silence quant aux revendications « légitimes » des 22 coopérateurs de l'association immobilière Essalem II (Mono). Ces derniers continuent de protester contre les tentatives de démolitions décidées par l'APC et qui pourraient toucher leurs habitations (en voie d'achèvement pour certaines), sous prétexte de « réalisation de projet d'utilité publique ». En effet, pour la concrétisation du boulevard Tahar Bouchet, l'APC a décidé, selon nos interlocuteurs, de rayer de la carte plusieurs habitations, dont celles de la coopérative Essalem, alors qu'un vaste terrain nu d'une superficie de 5000 m2, situé juste à côté de ces demeures, existe bel et bien. Les coopérateurs sont unanimes en affirmant que le tracé initial établi par la Duch en 1996 « a été sciemment détourné afin d'éviter l'assiette de terrain d'un promoteur privé qui a entamé, en janvier 2005, des travaux de construction de logements de haut standing », alors que le permis de construire a été délivré, selon eux, deux années après, soit en 2007. Alors les coopérateurs s'interrogent : « Au nom de quel droit des citoyens détenteurs d'actes administratifs et de permis de construire ne souffrant d'aucune contestation sont ainsi lésés ? Est-ce à nous de payer les inconséquences d'une administration malade, plutôt malhonnête ? ». Les coopérateurs affirment qu'ils ne sont pas contre ce projet d'une grande importance pour la commune, mais s'indignent contre le fait qu'ils sont tenus de quitter les lieux manu militari, alors qu'aucune procédure d'indemnisation ni de compensation n'a été entamée par les services de l'APC. « Les responsables de cette APC nous ont déclaré qu'il n'y aura pas de compensation, sous le fallacieux prétexte que nous sommes des indus occupants. Nous tenons à préciser que nous sommes détenteurs d'actes administratifs, de permis de construire établis par l'APC en novembre 2007 et que la justice de notre pays, en l'occurrence la chambre administrative de la cour d'Alger et la cour d'Etat, nous a donné raison en 2005 et en 2007 ». Les coopérateurs interpellent le wali d'Alger afin de reconsidérer la qualification des faits en reconnaissant le droit à l'indemnisation des expropriés et de revoir, par la même occasion, le tracé du boulevard afin de « limiter les dégâts moraux et matériels ».