Le programme d'aide à l'habitat rural, lancé en 2004 par les pouvoirs publics, continue de susciter un grand intérêt au sein de la population d'Aït Yahia Moussa. De nombreuses familles, issues de différents villages, ont pu y avoir un logement décent grâce justement à cette aide financière, qui était de 500 000 DA avant d'être revue récemment à 700 000 DA. Ainsi, depuis le lancement de ce programme, en dépit des tracasseries administratives multiples dont il est parsemé, les citoyens accourent dans l'espoir d'arracher la fameuse décision d'attribution. Mais face à cette demande citoyenne qui ne cesse de s'accroitre, les aides n'arrivent toujours pas. Le premier quota qui est de 390, dont a bénéficié la commune, est totalement épuisé et depuis rien ne s'annonce à l'horizon. Pour les responsables locaux, un quota supplémentaire doit être dégagé pour combler le déficit estimé à plus de 2000 aides. En effet, selon les responsables chargés de ce dossier au niveau de l'APC, la tendance est à la hausse du côté des demandeurs. « Actuellement on a recensé à notre niveau plus de 1422 demandes d'aide à l'habitat rural, 772 dossiers sont transmis pour étude à la CNL. Tandis que 198 sont des postulants dont leurs dossiers sont rejetés », précise notre interlocuteur. Concernant le nombre de logements réceptionnés dans ce cadre, ils sont au nombre de 150, totalement finis et prêts à l'habitation par les bénéficiaires. Un problème se pose actuellement pour ceux qui ont eu des décisions d'attributions, mais faute de moyens pour les uns et d'autres raisons pour les autres, n'ont pas pu lancer leurs projets. Du côté réglementaire, celui qui n'a pas pu entamer les premiers travaux de construction dans un délai de six mois à compter de la date de la remise de la décision, ce dernier verra cette décision annulée. A cela notre interlocuteur déclare : « Je vais convoquer les concernés au nombre de 112 pour leur expliquer l'urgence de lancer leur constructions, le cas échéant leurs décisions seront retirées. » envisaget-t-il de faire pour assainir la situation. Par ailleurs, le service technique, auquel les citoyens remettent les dossiers relatifs à l'établissement des certificats de possession- une pièce indispensable pour être éligible dans ce programme- se déclare dépassé par le nombre important de dossiers à traiter. Face à cela l'impatience des citoyens, qui attendent depuis des mois de voir leurs dossiers complets et passer à l'étape suivante, s'agrandit. Outre la bureaucratie étouffante, les multiples dépenses relatives à la construction du dossier qui s'élèvent parfois à plus 35 000 DA et la lenteur dans le traitement administratif, les citoyens postulants redoutent l'arrivée à échéance du programme fixée à 2009. « L'essentiel pour moi, au-delà du temps qu'il faut attendre pour l'obtention d'une décision, c'est la continuité de ce programme car il a permis à de nombreuses familles pauvres d'avoir un toit », estime pour sa part un postulant. Cependant, depuis que la somme allouée aux bénéficiaires de cette aide a été réévaluée à 70 millions de centimes, dus fait de la hausse des prix des matériaux de construction, le nombre des postulants a quadruplé. Toutefois, dans cette commune rurale ce programme constitue une alternative favorable afin d'atténuer la pression sur le logement et à plus forte raison, tenter de maintenir la population sur place et contourner l'exode rural.