Une session extraordinaire du conseil exécutif communal de Souk Ahras, tenue le 3/08/2008, a été sanctionnée par la demande officielle du départ d'un élu FLN de l'APC, en l'occurrence Rabie Djelaïlia pour antécédent judiciaire. En se référant à l'article 32 du code communal stipulant expressément que « lorsqu'un élu fait l'objet d'une poursuite pénale ne lui permettant pas de poursuivre valablement l'exercice de son mandat, il peut être suspendu ». Les membres ayant participé à cette réunion à huis clos, ont adressé une correspondance au wali dans laquelle ils demandent l'approbation de cette mesure qu'ils justifient par la condamnation du membre contesté en 2e instance dans une affaire du foncier. Certains d'entre eux reprochent, par ailleurs, au membre décrié « un comportement dédaigneux » à l'encontre de ses pairs. L'affaire qu'ils qualifient de « procès politique », étant devant la cour suprême, après appel, ledit membre déclare « illégale et non avenue cette démarche », qu'il classifie d'ailleurs dans le sillage des représailles suite à son opposition à l'actuelle gestion des biens de la commune, notamment pour ce qui est des dépenses en carburant et celles liées à la restauration qu'il juge excessives. Rien que pour ces deux chapitres, la consommation est déjà estimée à 2 460 000 DA. Il réplique par une demande d'enquête (copie remise à El Watan) sur la gestion financière et insiste sur la lecture du 2e paragraphe du même article qui confirme, dit-il, la nullité de leur approche de la manière suivante : « La suspension est prononcée par arrêt motivé du wali, après avis de l'assemblée communale jusqu'à intervention de la décision définitive de la juridiction compétente ». Lazhar Kouachi, un autre élu du FLN, rejoignant le membre contestataire et Mohamed Nouiri, membre de la même assemblée et militant PT, condamne dans une correspondance adressée aux différentes instances cette manière d'agir et rejette la décision dans le fond et la forme. « Nous continuerons à prôner l'austérité au sein de l'assemblée où nous avons constaté des dépenses qui dépassent de loin les besoins. Nous ne voulons pas troquer les voix de nos électeurs contre des prébendes », nous ont déclaré à l'unisson les deux élus solidaires. Délibération-sonde où plusieurs équations ne seront pas faciles à solutionner. Combien sont-ils ces élus FLN condamnés par la justice et qui continuent à exercer en toute quiétude à travers les différentes communes de la wilaya ? L'APC de Souk Ahras provoquera-t-elle une autre session extraordinaire pour proposer la suspension d'autres membres condamnés par la justice ? Le FNA, le RND et les autres… Des tractations autour d'une alliance RND-FNA, perceptibles le premier jour de l'annonce des résultats des élections locales, charriaient des espoirs d'émergence d'un nouveau pôle à Souk Ahras, victime expiatoire du monolithisme et de la conception surannée de la chose politique. Court-circuitée en phase fœtale au profit d'un arrangement FLN-MSP, cette dernière s'est renforcée au point de déteindre sur les décisions et prises de position des autres formations. Le FLN, bipolaire depuis des années, tâchera de ne pas lâcher la vice-présidence des affaires financières et celle des affaires sociales. Un courant de même obédience, dont Rabie Djalaïlia, rouspétera avec vigueur et insistera sur la révision des rapports et de la nature des relations FLN-MSP qu'il critique de manière acerbe. Le FNA, pressenti pour la présidence de l'APC à cause de ses 6 sièges et une meilleure composante, se contentera de la vice-présidence de l'environnement. Idem pour les 3 élus représentatifs et expérimentés du RND qui ont opté pour une sage résignation pour éviter toute confrontation pouvant précipiter la commune vers un blocage, à l'instar de ceux des communes de Taoura et de H'nencha. Les deux membres du PT ont opté chacun pour un camp. Lors de la session ordinaire de l'APC, tenue le 23/07/2008, 2 sur les 3 élus contestataires s'insurgent contre la gestion financière de l'APC. Le 03/08/2008, une session extraordinaire est programmée avec comme seul ordre du jour, le départ d'un élu plébiscité de leur part avant l'affichage des listes des candidatures, ouvrant ainsi toutes les voies à la spéculation. Mesure capable de provoquer un effet boomerang et de plonger l'APC dans une interminable guéguerre.