Le conflit opposant d'une part plusieurs villages de l'arch d'Illoula Oussamer et d'autre part les héritiers de l'ex-Bachagha Benalycherif continue de défrayer la chronique locale. Bien plus, la situation a tendance à se corser davantage. Ainsi, le 3 août dernier, les habitants des villages Ighil Oumced, Felden, Laazib et Biziou ont bloqué la RN26 au niveau de Taharacht, à 3 km d'Akbou environ, pour exiger la satisfaction de leurs doléances détaillées dans une plate-forme de revendications. Ces doléances ont trait en substance à l'annulation de la décision de restitution des terres aux héritiers Benalycherif, l'arrêt du « bradage » de ces terres et l'ouverture d'une enquête approfondie sur cet imbroglio. « Nous nous opposons farouchement à cette restitution des terres aux héritiers Benalycherif. Si nous sommes amenés à entreprendre ce genre d'actions, c'est parce que nous avons vainement frappé à toutes les portes. Si on continue à faire la sourde oreille à nos doléances, notre mouvement peut se radicaliser. Aussi les pouvoir publics sont-ils interpellés pour prendre les mesures qui s'imposent à même de mettre un terme à ce déni de justice » nous disent les villageois rencontrés sur les lieux. L'action des villageois ne s'est pas limitée au blocage de la route, mais a pris une toute autre tournure. Sitôt la circulation libérée, les contestataires, après s'être concertés, se sont dirigés vers la propriété d'un investisseur local. Là, ils ont arraché la clôture de l'exploitation oléicole de ce dernier, de même que sa villa en construction a été incendiée. Toutefois, les sages des villages de la daïra d'Akbou, soucieux d'éviter un affrontement entre les citoyens, ont pu ramener à la raison les jeunes émeutiers. Tout indique que ce litige est entré dans la logique de l'escalade. « Si les pouvoirs publics ne réagissent pas pour réparer cette injustice nous allons occuper ces terres, advienne que pourra ! » menacent nos interlocuteurs. Il y a lieu de relever que les services de sécurité ont été discrets au moment des faits alors que les autorités locales ont brillé par leur absence. A noter dans ce contexte que la Zaouia de Chellata revendique également ces terres. Cependant, les positions de l'arch d'Illoula et de la Zaouia ne sont pas aussi inconciliables qu'elles le paraissent. En effet, les deux convergent vers le même but déclaré, à savoir « la préservation de ces terres pour servir l'intérêt général ». Les descendants du bachagha défendent quant à eux le bien-fondé de leurs droits sur la propriété en se référant à l'ordonnance 26/95 du 25 Septembre 1995 portant orientation foncière. Cette version a été exprimée par les susnommés dans la presse. Les habitants de villages de l'arch d'Illoula Oussamer rétorquent que l'autorité qui a restitué ces terres n'a pas « la science infuse ».