La Fondation Abdelkader Alloula qui propose une réflexion avec un regard futuriste sur le développement et la production du théâtre algérien est née à Oran en vue de préserver la mémoire du dramaturge algérien assassiné le 10 mars 1994 à Oran. La transmission de notre patrimoine culturel aux jeunes en manque de repères identitaires et culturels est devenue un atout important dans une société qui a perdu de ses valeurs ancestrales. On saura à ce sujet que l'activité théâtrale en Algérie a été jalonnée par de multiples contributions de dramaturges, d'artistes, d'universitaires ou d'hommes de lettres. C'est dans sa dynamique d'activités que la fondation a été sollicitée pour des références documentaires sur l'expérience théâtrale d'Abdelkader Alloula, notamment aux jeunes de troupes théâtrales. La fondation a parrainé des projets de création - en 2003, projet d'El Lithem de la troupe El Ajouad ; en 2005, projet Homk Salim de la troupe Ibdae. Des documents écrits et audiovisuels existent, mais ils ne sont pas rassemblés dans un lieu spécifique. Ils sont éparpillés entre les archives des différents théâtres, les différentes bibliothèques et les centres de documentation ainsi que chez des artistes et particuliers. Il s'agit de récupérer le maximum de documents écrits et audiovisuels pour les rassembler, les répertorier, les classer, les archiver et, enfin, les préserver et les mettre à disposition des groupes ciblés : étudiants, chercheurs universitaires, enseignants à la recherche de références bibliographiques et documentaires. Les jeunes des troupes et coopératives théâtrales porteuses de projets de création en quête de modèles, de textes ou d'expériences théâtrales sont également ciblés par cette action. Enfin, les bénéficiaires potentiels seront les associations culturelles, les coopératives théâtrales, les maisons de jeunes. En fait, toute structure de regroupement des jeunes autour d'une activité culturelle ou théâtrale. Oran, une ville culturelle et universitaire, abrite le Théâtre régional Abdelkader Alloula (ex-Théâtre régional d'Oran), un opéra digne de ce nom mais ayant subi les affres du temps. Ce théâtre se présentait en tant qu'entreprise pilote ayant développé deux grandes dynamiques sous la direction du défunt Abdelkader Alloula : aller vers le public et animer l'ensemble de la vie artistique et culturelle. C'est ainsi que le théâtre d'Oran attire à nos jours un très large public, mettant en évidence toute l'importance de cette activité culturelle dans la vie de la cité. Abdelkader Alloula, comédien, metteur en scène et dramaturge a mené tout au long de son itinéraire professionnel une recherche artistique et théâtrale expérimentale, s'inspirant du patrimoine culturel populaire algérien et du répertoire universel. Il a proposé un nouvel agencement du discours théâtral s'inspirant de l'activité théâtrale halqua (la ronde avec un meddah ou conteur, qui se déroulait dans les souks hebdomadaires) dans sa forme et aux préoccupations sociales des couches populaires algériennes dans son contenu. La vocation première de cette action consiste à rassembler, archiver, conserver et mettre à la disposition du public un véritable fonds documentaire constitué de quatre pôles d'activités répartis comme suit : 1. Le fonds création : Ici, seront rassemblés et archivés les éléments constitutifs de la représentation théâtrale ainsi que les essais biographiques traitant des itinéraires des artistes : auteurs, dramaturges, comédiens etc. Ce fonds création sera complété et enrichi par l'archivage d'essais, de thèses, de travaux universitaires, de comptes-rendus de colloques, de séminaires et de rencontres sur le théâtre. . 2. Le fonds vidéo : Celui-ci regroupe l'archivage de toute production vidéo ou CDrom relatifs aux pièces théâtrales filmées pendant leurs présentations aux déclarations des spécialistes du théâtre ou des praticiens lors de conférences, d'interviews ou de diverses rencontres (colloques, séminaires, journées d'étude). Il en est de même pour les enregistrements radiophoniques. 3. La bibliothèque : elle sera composée d'ouvrages d'études théoriques théâtrales, de mise en scène, de l'art de l'interprétation, des pièces théâtrales du répertoire national et universel. Cette bibliothèque sera constituée de livres achetés ou provenant de dons d'institutions nationales et internationales (ouvrages, revues théâtrales, abonnements, divers documents écrits...) 4. L'information : Le Centre de documentation et d'archives théâtrales projette d'installer un circuit d'information et de documentation sur ordinateur avec raccordement informatique international avec différents théâtres, institutions culturelles, troupes et coopératives théâtrales ainsi que des organismes liés à l'activité théâtrale, tant à un niveau national qu'international. Aucun partenaire n'est impliqué dans la réalisation de cette action. En revanche, des parties prenantes pourront contribuer à la collecte de documents ou en être les fournisseurs, à l'image des théâtres, bibliothèques, universités, l'Institut supérieur arabe de traduction, la télévision, la radio et des particuliers. Leur rôle peut évoluer durant l'activité du Centre, et ce en fonction de leurs capacités, leurs moyens ou selon l'offre et la demande. 5. Salle polyvalente. Cette salle d'une contenance de 80 à 100 sièges sera équipée d'une base matérielle et technique en son et lumière. Son activité sera diverse : spectacles, colloques, séminaires, rencontres et échanges (débats sur divers sujets artistiques et culturels), répétitions de jeunes troupes, comptes-rendus de travaux (mise en espace des textes en chantier, présentation d'un travail artistique achevé en présence du public et de professionnels), animation d'ateliers de formation (stages pratiques d'expression théâtrale, de techniques audio-visuelles ou autres). Pour concrétiser les objectifs de cette action, il a été accordé un délai de quinze mois, indique-t-on, au niveau de la fondation qui compte beaucoup sur le partenariat sur les plans culturel et artistique.