La police a empêché, hier, la tenue d'un rassemblement de solidarité avec les enseignants contractuels devant la présidence de la République. Syndicalistes, militants politiques et représentants d'organisations de défense des droits de l'homme se sont vu refuser l'accès au lieu prévu pour ce rassemblement. Certains ont été matraqués, humiliés et arrêtés par les services de sécurité, qui ont quadrillé toute la zone concernée par ce mouvement de protestation pacifique. Toutes les routes et issues qui menaient au lieu de la manifestation ont été soumis à un rigoureux contrôle policier. Ceux des manifestants qui ont réussi à arriver à bon port ont été vite dispersés par la force. 28 d'entre eux ont été conduits au commissariat de police le plus proche et n'ont été relâchés qu'en fin d'après-midi. Les autorités ne sont pas au premier rassemblement réprimé. Deux autres actions du même genre ont subi le même sort durant les 15 derniers jours. Une trentaine d'enseignants contractuels sont en grève de la faim depuis le 14 juillet sans que les autorités concernées ne daignent ouvrir avec eux un dialogue afin de mettre un terme à leur souffrance quotidienne et se pencher sur leurs revendications. Avant d'être en grève, ces enseignants grévistes ont fait plusieurs tentatives d'ouvrir des discussions avec le ministère de l'Education sur leur avenir dans le corps de l'enseignement sans y parvenir. Ils sont confrontés à un mur de silence. Aujourd'hui encore, même en recourant à cette ultime action de protestation au péril leur vie, le ministère n'a pas changé d'attitude et continue à faire la sourde oreille. Cette indifférence des autorités, qui semblent être insoucieuses du sort de ces grévistes, a poussé le SNAPAP à saisir le Bureau international du travail (BIT) et l'internationale des services publics (ISP). En attendant, des enseignants meurent à petit feu...