Les enseignants grévistes de la faim ne cèdent pas devant l'intransigeance du ministère de l'Education nationale qui, par le biais de son secrétaire général, M. Boubekeur Khaldi, affirme rejeter toute possibilité de recrutement sans concours. Une déclaration faite mardi dernier au cours d'une conférence de presse tenue au siège du département ministériel. «Le secteur de l'éducation nationale ne recrute que par voie de concours […] Ce n'est pas parce qu'une poignée d'enseignants fait la grève de la faim qu'on va fouler aux pieds les lois de la République», a dit le représentant du ministère. Des propos fermes et tranchants qui visent à décourager les manifestants et à arrêter leur grève de la faim. C'est tout le contraire qui se produit, avec un soutien de plus en plus grandissant de syndicats autonomes et de représentants de la société civile. Les enseignants poursuivent leur grève de la faim avec un nombre réduit. En effet, une commission médicale bénévole a demandé à cinq grévistes de faire en urgence des analyses médicales pour des problèmes de reins. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, les enseignants grévistes de la faim affirment maintenir leur mouvement jusqu'à satisfaction de leur revendication, «croyant profondément à leur cause». La Coordination nationale des enseignants contractuels (CNEC) invite le ministère à ouvrir un véritable dialogue sur la question et annonce son intention d'organiser, encore une fois, un sit-in mardi prochain devant le siège du ministère. Celui prévu mardi dernier a été à nouveau empêché par les forces de l'ordre. Par ailleurs, dans une déclaration parvenue à notre rédaction, six membres de l'Intersyndicale de la fonction publique (SATEF, CNAPEST, SNAPAP, CLA, SNPEPM et coordinations CNES) affirment se solidariser avec les revendications des enseignants contractuels et mettent en garde le ministère contre les conséquences du durcissement du mouvement : «Nous mettons en garde le ministère de l'Education nationale contre sa façon de traiter le problème des enseignants contractuels et son refus d'ouvrir les portes du dialogue et de s'occuper de leurs revendications légitimes.» Les syndicats autonomes «endossent au ministère la responsabilité de la dégradation de l'état de santé des grévistes». Les syndicats autonomes préviennent contre une rentrée sociale très chaude. Par ailleurs, dans une déclaration diffusée par de nombreuses organisations syndicales autonomes -qui affirment elles aussi leur solidarité avec les enseignants contractuels- l'Organisation démocratique de l'éducation (ODE/Maroc), affiliée à l'Organisation démocratique du travail (ODT/Travail) lance une pétition de soutien avec les enseignants contractuels. L'appel cible «les forces vives de la démocratie, les politiques, les syndicats et les organisations des droits de l'Homme» les invitant à accélérer la mise en place d'un Comité national pour la solidarité avec les grévistes afin d'organiser un rassemblement à Rabat. K. M.