Placé sous le slogan « Le bijou traditionnel : une dimension civilisationelle et économique », un Salon national du bijou traditionnel s'est tenu la semaine dernière à la Maison de la culture de Béjaïa. La manifestation, organisée par la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya, s'est présentée comme un espace où professionnels, artisans et bijoutiers mettent en commun leurs expériences tout en soulevant les contraintes liées à l'exercice de leur activité. Cependant, contrairement aux projections des organisateurs qui tablaient sur la participation de 60 exposants, le Salon n'a pas drainé grand monde du coté des artisans et autres exposants. Le visiteur ne pouvait compter qu'une dizaine d'exposants (artisans et bijoutiers) qui sont venus de Skikda, Annaba, Bouira, Tamanrasset, et Tizi Ouzou. Malgré la mise en place, au profit des exposants, d'un dispositif de soutien et d'accompagnement, les artisans n'ont pas, pour autant, répondu en nombre à l'invitation de la CAM. Mohand Belkacemi, artisan et bijoutier venant de Mâatkas (Tizi Ouzou), dit avoir déjà participé à plusieurs manifestations similaires, dont la dernière en date est celle tenue à Alger. « Malgré une affluence sensible de visiteurs, les artisans ont brillé remarquablement par leur absence », a-t-il affirmé, insatisfait. Un autre artisan et bijoutier venant d'Ath Yenni, fait part de son inquiétude quant à l'indifférence inattendue du public local à l'égard des bijoux traditionnels. « Les visiteurs penchent plutôt vers les bijoux à empreinte moderne », fait-il remarquer en saluant néanmoins les bonnes conditions d'accueil. Au Salon, le visiteur pouvait sillonner les stands ornés de précieux bijoux en argent, de bracelets dorés, gourmettes, bagues, colliers traditionnels garnis de corail, des paires de boucles aux motifs berbères... Outre le bijou, la robe kabyle a été également à l'honneur. Le stand a été magnifiquement embelli par les produits provenant de l'atelier de Ouagha Djaouida. « J'ai un atelier de couture que j'ai créée, il y a six ans, au lieudit Merlot 2 dans la localité de Tazmalt. L'unité emploie deux ouvrières à plein temps et deux stagiaires. Nous produisons des robes et des ponchos que nous commercialisons à travers le territoire national », dit-elle. L'exposante regrette toutefois le fait que les vêtements émanant des pays étrangers envahissent le marché local et national et détrônent les produits et les oeuvres de l'artisanat. « Ici, à Béjaïa-ville, rares sont les femmes qui s'habillent à la kabyle. Les vêtements européens y sont en vogue… », Constate la couturière Djaouida.